jeudi 27 décembre 2007

le temps perdu ne se rattrape plus

C'est la merveilleuse Barbara qui m'a inspiré ce matin quand je suis allé faire un footing de récupération/ regénération suite à la séance de côtes d'hier.

Cette séance très coûteuse musculairement et énergétiquement me le rappelle dans mon corps, il y a des courbatures qui montrent que certains muscles ne sont pas sollicités dans la période "route". Dans la préparation cross, en plus des mouvements dans l'axe, il y a des appuis latéraux qui font travailler les adducteurs et le côté extérieur des cuisses.

En ce moment j'ai des athlètes qui sont en vacances et ils peuvent, veulent et font plus de séances que d'habitude. Il faut quand même rester dans des limites raisonables à l'augmentation des séances par semaine et 4 fois la semaine ce n'est pas pareil que une fois une semaine et sept fois la suivante.
4+4 c'est différent de 1+7 et différent de 2+6.
En principe c'est la régularité qui paie.

A mon avis ne rien faire pendant des semaines et puis faire énormément de séances pour se donner bonne conscience ou bien en faisant tous les jours, on va progresser et claquer un chrono à sa prochaine compétition ne peut amener qu'à ... méditer les paroles de Barbara

... , Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère, Que tout le temps perdu,

Ne se rattrape plus !

si vous voulez voir et entendre Barbara : une vidéo de la chanson

En ces périodes de fêtes, pensez qu'il n'y a pas que la course à pied, le temps file, 2007 va bientôt se terminer, il y a des choses qu'on doit faire avant de se dire,

Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère, Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus !

Pour le régime minimum question course :
lundi repos
mardi côtes
mercredi repos
jeudi footing
vendredi repos
samedi séance spé cross ou vma longue ou spé 10km
dimanche sortie moyenne ou longue de temps en temps

Le minimum c'est assurer la régénération, si vous faites plus de 4 séances, il faudrait peut-être songer à vous faire conseiller à moins bien sûr que vous soyez vous-même expert en planification.
Plus on sollicite son corps, plus on est exigeant et plus on s'approche du haut niveau et plus on risque la blessure.

Bonne fin d'année, gardez vous en bonne santé.

lundi 17 décembre 2007

du cross et bientôt du cross

bruno m'a mis 2 minutes, alors qu'avant j'étais plus rapide!










thierry a collé aux pointes de dominique (un copain de promo d'entraineur)
c'est simple ils me mettent 5 minutes



















hier malgré le froid, j'ai mis débardeur, short et chaussures à pointes.
pour résumer : du bonheur.

nous nous sommes retrouvés il y avait des juniors, un espoir, des séniors, des vétérans 1, 2 et 3 et chapeau à notre crossman local Claude ROBIC seul V4.

tant que je m'alignerai sur les cross, je ne serai pas si "vieux".

Bon c'est vrai je suis à la fin du peloton, mais je m'en fous, hier les juniors, l'espoir m'ont doublé, ils m'ont mis un tour et pas loin de m'en mettre deux. Johnny a été conquis par le cross, je l'ai encouragé quand il m'a mis un tour. Il sait qu'il sera encore plus fort sur 10km, semi et marathon.

quand j'ai vu les admirables foulées des supers crossmen, j'étais admiratif, quand mes séniors me mettent plusieurs minutes dans la vue, je me dis au moins ils progressent eux et c'est un peu grace à moi.

Ils me chambrent mais comme ça se termine avec du vin chaud, cela contribue à me faire aimer ces compétitions où on donne tout ce qu'on a et après tout le monde est content.

merci à Muriel C. pour les photos.

le prochain cross, ce sera le championnat départemental le 13 janvier 2008 et après ce sera le régional si on se qualifie !

qu'est-ce qu'on sera fort après quand on sera sur la route !

jeudi 13 décembre 2007

le plaisir de s'entrainer différemment

Ces derniers temps pour cause de déplacements et de contraintes professionnelles, je ne pouvais m'entrainer que le soir donc il faisait nuit.
De temps en temps c'est bien de courir dans le noir et d'avoir des sensations différentes car les sens en eveil ne sont pas les mêmes, cela me rappelle des courses qui commencent très tôt le matin comme les ultra-trails ou les 100km.
Mais là, cela faisait un paquet de temps où j'en avait marre des misères qui m'arrivaient dans le noir: dans un parc, je me suis cassé la figure dans une séance de côtes dans une descente de récupération, sur le canal du midi, j'ai failli me faire percuter par des vélos qui arrivaient à fond même pas éclairés et sous les ponts c'était vraiment juste.
Mardi, enfin j'ai fait un footing le midi avec surtout du papotage et du papotage, du bonheur partagé.
Mercredi, quelque chose de très rare m'est arrivé, j'ai fait une séance VMA piloté par Bruno Rageau fraichement sorti du stage d'entraineur niveau 1 en Bretagne.
Pour que ce soit très sympathique et constructif, j'ai joué le jeu, c'est à dire que j'ai écouté les consignes et je les ai appliqués comme je pouvais.
En résumé, ce fût une belle séance avec le contenu décidé et conduit par Bruno, cela m'a reposé puisque je n'avais qu'à courir.
voilà le contenu : 20' de footing autour des étangs de Cesson, PPS dans le stade, le soleil était de la partie alors la température était agréable, pas un seul nuage, le moral était excellent, talons-fesses, jambes tendues, genous poitrines, skipping, pas de sioux, course rétro, accélérations et puis nous avons fait des 30-30, c'est bruno qui donnait les tops et qui disait quand se retourner pour attaquer la répétition suivante avec décompte 5, 3,2,1, top
nous avons fait des étirements et voilà. Merci bruno !

du bonheur, c'est bien de se laisser entrainer !

mercredi 12 décembre 2007

Une course de 10km qui fait plaisir

En tant que coach, je ne peux pas toujours être là sur les compétitions de mes athlètes. Cependant quand il y a des joies à partager, un coup de téléphone, un récit envoyé par courriel et le tour est joué.
Pour pas mal de coureurs, la motivation est grande seulement pour les marathons, pour certains athlètes, faire une belle performance chronomètrique sur un 10km c'est quand même du bonheur. Ce Week End en Bretagne nous avons eu la première tempête avec des vents très forts sur la mer mais aussi dans les terres.

Samedi 8 décembre il y avait une course de 10km à Louvigné du désert, johnny m'a envoyé le récit suivant:

"Je suis arrivé samedi aprés midi vers 13heures 30 à Louvigné pour prendre la navette qui nous
enméne au départ de la course. Inutile de te dire que le temps était exécrable, et additioné
d'un vent à tomber par terre.
Un premier arrêt de car au 5km a failli tourner au drame, car au moment de partir nous sommes
restés enlisés; pas moyen de repartir. C'était le comble ! Le chauffeur était un peu paniqué!
Les coureurs sont des gens solidaires, tout le monde est venu donner main forte pour pousser
le car embourbé; premiére victoire car nous avons réussi à enlever l'engin de ce mauvais pas,
ouf!
Nous sommes arrivés à 14heures au départ. Juste le temps de prendre le dossard et de nous mettre à
l'oeuvre pour l'échauffement.
Pour commencer, je me suis vêtu chaudement : bas, manches longues, gants, bonnet, et la veste
en gore-tex pour éviter de mouiller. Avec l'équipe, les copains, nous sommes partis pour un footing de 20'
puis quelques exercices préparartion musculaire éducatifs accélérations pour finir. Une fois bien chaud, nous nous sommes
préparés pour le départ. Je me suis mis en short et débardeur du club, muni aussi de gants et d'un
bonnet sec. Ensuite, j' ai pris soin de bien masser mes jambes avec du musclor orange.
J' ai bu une bonne gorgée d'eau avec un demi tube "coup de fouet" , avec montre bien au
poignet.
J'ai rejoint le point de départ comme toute cette foule de coureurs; nous étions quand même
prés de 420 coureurs.
J' ai pu apercevoir les principaux rivaux au moment du footing, je sais que la partie ne sera pas
facile. Que du beau monde! Viel, Gobbé, Helleux, Jourdan,.....
Le coup de pétard retentit , la course est lancée, je décide de partir relativement vite dans ce
premier kilo pentû (côte de 8 à 10%) Nous passons le premier kilo en 3'04, je suis relativement
à l'aise. Je décide de maintenir cette allure, et là je crée une cassure de 15-20 métres avec mes
principaux rivaux. Le temps passe vite car au troisiéme kilo je passe en 3'25 tout seul.
Les conditions sont trés difficiles car il pleut à torrent et le vent est trois-quart défavorable ou de côté.
La voie boueuse est remplie de grandes flaques d' eau qu' on ne peut éviter. Arrive le 5iéme kilo, toujours seul, mais
je sais qu'ils ne sont pas bien loin! Je ne me retourne pas, de toutes facons je ne me retourne jamais car
pour moi c' est du temps perdu! Au 6iéme ça devient dur pour moi, car je roule depuis le début
tout seul et de plus je déteste ce temps. Au 7iéme je sens que je faiblis et que je vais me faire rejoindre par un ou plusieurs coureurs .
Au 8iéme la jonction se réalise; c'est deux coureurs en ma
compagnie; Viel et Gobbé ,deux anciens gagnants de cette course. Gobbé pique une accélération
pour tenter de s'échapper. Je résiste et je me permet même d'en faire autant. Il craque et perd
50 mètres à l' arrivée du 9iéme. Nous ne sommes plus que deux, Viel et moi. Je sais qu'une montée
nous attend ;Elle fait 300m à 12%; je me sens prêt à l'affronter et à donner tout ce que j'ai dans mes
jambes et les poumons. Je décide de piquer une grosse accélération pour essayer de semer
frédérique Viel . Arrivé au bout de cette côte j' ai pris 10 mètres; il me reste la grande descente,
un virage à droite et une montée de 150 m avec un vent pleine face. Je fait la descente à fond
mais malgré tout frédo est à mes fesses.Nous entamons côte à côte le virage et nous entamons
cette montée. Le vent est terrible nous n'arrivons pas nous départager alors nous décidons
ensemble de finir la course main dans la main. Victoire partagé à deux! C'est super!
Le chrono n' est pas si vilain que ça car il est de 32'37''.
J'ai vécu un beau final avec gars super! Aujourd'hui dimanche j'ai fait un footing régé de 45' .
tout s'est bien passé . Pas de douleur musculaire, pas de fatigue physique et mentale. "

samedi 8 décembre 2007

karim au marathon de Florence

du karim:


J - Quelques Jours:
J'y vais ou j'y vais pas ? Nan j'y vais pas je reste auprès de mon père...mais si vas-y !
Bon ben j'y vais...mon sac est prêt, t'as appelé le taxi ?
Oui il passe à 6h15 ? 6h15 ??? Tu sais que l'avion est à 10h15 bordel ! Oui mais c'est les grèves, assure.
Damned ! Arrivé à Charles de Gaulles à 6h40...super tes grèves...Quelle riche idée !
T'as vu la gueule de l'avion ? Il date de Mathusalem, j'y vais pas.
Eh oh tu me les casses, tu montes et tu fais pas chier !
Oui mais j'ai peur ! Pfff...et dire que ça court un marathon...il est beau l'athlète...
Voilà, pour resituer le contexte quoi.

Hop on arrive à Florence, Italie, pays des Spaghettis. Parait que faut faire gaffe à sa montre, s'agirait pas qu'on me fauche mon cardio avant le marathon hein.
Arrivés à l'hotel, je déballe mes affaires, j'ai la dalle c'est l'heure des pâtes. Pas le temps de chercher un resto, je sors le matos et je me fais cuire les miennes Al Dente - 1min.
Je retiens la leçon d'Amsterdam 2006 (merci Forrest pour le tuyau. Après j'accompagne Céline au resto.

J-1, je fais mon petit footing de decrassage tout seul comme une truffe devant un musée dont j'ai oublié le nom. Les Florentins semblent bien se foutre de moi en
italien...bah ils ont bien raison j'ai pas l'air fin...mais comme je suis dans un mauvais jour je tire la tronche. C'est comme ça j'suis pas parfait.
J-quelques H
Je prépare le p'tit dej pour demain...Damned ! A pas la machine à café !! J'ai fait : "Céline ma chérie ma douce j'ai pas de machine à café !!" Zut et flûte.
Céline, elle prend les ciseaux à ongles, un stylo, une bouteille en plastique, un filtre, elle dit: voilà !
C'est tout Céline ça, TV5-Monde, un paquet de Chips et Céline c'est MacGyver.

J-0, 5h45 - p'tit déj avalé. 7h je réveille Céline à petits coups de pompes dans le museau, debout ma chérie.
Dans ses si beaux yeux endormis je lis, de l'admiration ou du mépris, va savoir ?...Aller quoi, c'est pour mon père...grouille quand même hein.
J'ai besoin d'elle, Céline...c'est mon GPS, c'est mon www . ratp . fr à moi.
Ma Céline c'est son truc, un bol de Benco, un plan de Bus et hop c'est Google-Earth.

Vite vite on grimpe dans le bus bien bondé direction les navettes. Tu crois que je vais y arriver ? Mais oui...T'es sûre ? Mais oui...Je te saoule avec mes questions ? Aussi...
Arrivés sur place, je ne peux que constater l'efficacité de l'organisation, pas de bouchons, des camions, des sacs, des WC, des navettes, c'est bien huilé, ça passe tout seul.
Rencontre avec des camarades de course...on attend les retardataires pour la photo.

Bon allez, direct dans le sas histoire de s'echauffer. Je discute avec un gars qui vise un chrono dans mes cordes, bla bla bla pendant 15min avant de me rendre compte
qu'il s'agit en fait de Jeff34.
On fait un bout de chemin ensemble ? Cool ! Maintenant on est copain Jeff et moi.
PAN ! C'est parti...et ça bouchonne...flûte...En fait l'accès au SAS préférentiel se fait sans justificatif de performances, alors on se retrouve avec un mûr de coureurs plus lents qui ont voulu se faire plaisir. Je suis stupéfait, en colère, tout rouge, et passe le 1er kilo en 4'09...et vlan, 19" de paumées.

Calme calme calme...on continue...on m'avait prévenu que ça descendait bien...moi j'ai oublié mon Skate. J'essaye de prendre la foulée d'un petit groupe qui semble courir à notre allure. Deux allemands d'Augsburg semblent courir à notre rythme.
Guten Tag Kamarade ! Wie geht's ? Zu Fuss...
Bref en 2 temps 3 mouvements on passe le km 10 et gloups j'avale mon premier gel... Je suis pile poil dans les temps.
Très joli parcours, ouais mais bon, pas mal de relances à droite et à gauche, et des secondes par-ci par-là...eh oui j'en paume. Mince, je me retrouve tout seul derrière un Frankaoui sur une grande avenue, léger vent de face on doit être au 17ème je crois.
Attends moi copain ! Mais je ne peux pas le rattraper l'autre, il va trop vite. Gaffe à ne pas me griller.
Je jette un coup d'oeil derrière moi et Jeff n'est pas loin.

19ème km, Jeff revient sur moi, il ne m'avait pas quitté d'une semelle. Cool...on passera le semi ensemble en 1h21'03". On est pile dans les temps. J'arrive Papa, j'arrive... On a fait la moitié du boulot, je dis à Jeff.
Tout un tas de coureurs derrière moi me passent devant, 'faites quoi les mecs ? Qu'est-ce qui se passe ? Je ralentis ? non non...ils accélèrent..merci pour moi hein !
Mon peloton s'égraine petit à petit, ça pue c't'histoire...

25ème, il y a de nouvelle têtes devant moi, dont quelques coureurs qui doivent bien être V2 ou V1. Mais où sont les jeunes ?!?!
De retour en ville c'est la foule qui nous acclame et nous applaudit ! De trop bonnes sensations qui me font passer le 28ème km en 3'46...Pffffiouuu.
Là faut que je me calme. J'ai de bonnes sensations, les jambes tournent encore mais ça commence à tirer sur les mollets et les pavés Florentins me raisonnent jusque dans les gencives. Dur Dur !
Hop j'avale un autre gel avant le ravito pour le faire couler. Arrgh damned je me suis planté, on en est qu'au km 29. Bref moment de panique...relax...le spectacle ne fait que commencer.

J'aperçois Céline qui m'encourage et qui applaudit son champion. Ma Céline, mon énergie. C'est tout elle ça, un parapluie, un appareil photo, et hop c'est une Pom-Pom Girl.
Voilà finished la partie en ville, et j'attaque la partie la plus galère en dehors de la ville. Pour moi c'est le début de ma traversée du désert, mais quelqu'un m'a piqué mon chameau. Mon groupe a littéralement explosé en mille morceaux. Personne devant moi à moins de 150m, idem derrière. Le pire qui puisse m'arriver sur Marathon à ce moment précis de la course.
Une désagréable impression que la course part en sucette, je me retrouve tout seul, les cuisses commencent à méchamment se durcir, on est sur un faux-plat et un chouya de vent commence à me ralentir. Tout seul sans se cacher ça devient très difficile et je rêve de me servir un Ti-Punch.

Je remonte cadavre sur cadavre...pas un seul dans mon allure, je suis obligé de les laisser derrière moi. Je les dépasse tous et pourtant mon chrono m'indique que manifestement...je ralentis. Je suis complètement déconnecté, les jambes tournent toutes seules malgré tout, Papa, je me demande ce que je fous là.
Je ferme les yeux un très bref instant, pense, me remémore le passé, souris, continue, je cours quoi, ça passera.

35ème km, ravito, je vole, choppe la bouteille à la volée, avale mon gel, des personnes ici et là, je relance la machine, me recale dans l'allure de départ, serre les dents, dérouille les jambes, allonge la foulée, ça tire de partout. De bonnes âmes m'applaudissent, je les salue, en veux plus, plus fort les clap-clap, aller hop hop hop !! Grazie !!
36ème km, encore 2 km et Céline m'attend, après c'est peanuts.
Des coureurs, des cadavres, en veux-tu en voilà, toujours pas de compagnons de route, quel dommage.
Tiens ! Je remonte le Frankaoui qui était devant moi au 17ème. Dans mon rétro, je le vois, il n'est pas bien, remarque moi non plus, une tape sur l'épaule, accroche toi camarade, il me sourit, s'accroche à ma foulée.

38ème km, Céline t'es où ? regards furtifs à droite, à gauche, sous mes pompes ? Au coin de la rue qu'elle est ! Je passe devant, comme une fusée, Pour mon Père.
Et la foule enfin retrouvée...C'est moi le Roi là, merci à vous de m'acclamer. C'est bon pour mes jambes et c'est bon pour mon moral.

Le 40ème, bientôt le 40ème, je dégaine mon dernier gel Coup-De-Pied-Au-Cul, Rakteupeuh le bouchon par terre, c'est une grenade que j'vais gober.
Le chrono le chrono, où j'en suis bordel ?? 2h35'07...ouais c'est carrément jouable.
Les pavés bon sang ! Satanés pavés j'ai mal aux jambes, au dos, les têtons en sang, Vive Moi ! C'est l'arrivée, la grande classe, le tapis rouge qu'on m'a déroulé, mieux que pour Berlusconi. Je passe la ligne...enfin délivré, j'ouvre enfin les yeux, je souris, j'ai réussi. 2h43' et 34" à mon montre.

Pas finie la galère, je récupère la médaille, rends la puce, empoche 5€, quelle fortune, retrouve Jeff, discute, papote, échange impressions, le salue, au plaisir de te revoir.
Céline, enfin ma Céline, mon GPS, ma trousse à pharmacie, mon ambulance, ma Santa Maria Novella à moi, j'suis défoncé de partout.
Je m'asseois par terre, c'était peut-être pas une bonne idée ça , si si, j'en peux plus. Apparitions de crampes, courbatures, j'ai mal aux boyaux à en chialer, et écoperai d'ailleurs de 24h de crampes d'estomac pas agréables du tout.

Mon seul regret aura été de courir seul sur presque 6km, car là j'ai paumé du temps.
Mais je suis sacrément heureux, c'était une belle aventure sportive et humaine.

Pour moi, mon Marathon se finit là.

Demain je rentre, accompagner mon père finir le sien.

Karim

jeudi 29 novembre 2007

plan marathon


karim vient de boucler le marathon de Florence, il a couru pour lui parce qu'il a du plaisir à se surpasser, il aime la compétition, il aime battre ses propres records il aime le travail bien fait, un entrainement dur mais qui aboutit à la grande satisfaction de la réussite mais ce marathon, il l'a couru aussi pour d'autres, pour moi son coach son ami et surtout pour quelqu'un pour qui il a toujours eu un immense respect, une éternelle reconnaissance, il lui doit presque tout.
Karim a donné tout ce qu'il avait et je suis fier de lui et je ne suis pas seul à l'être.
Pour un peu dévoiler sa préparation, je vous montre un résumé des 8 dernières semaines d'entrainement collectées sur mon logiciel Polar ainsi que les trois dernières semaines que j'avais préparées. En effet, il est habituel que les entrainements soient communiqués par 2 ou 3 semaines et cela tout au long de l'année car vous vous en doutez, le compétiteur qu'il est s'entraine beaucoup, en gros 50 semaines par an, avec beaucoup de préparation générale et seulement une ou deux périodes de préparation spécifique, la dernière en date est pour ce superbe marathon en 2h43'40 au scratch.

mardi 20 novembre 2007

FC max statistique, FC max constatée


Suite à une discussion avec mon ami momo qui est un très bon entraineur, je me suis dit, faisons profiter de notre propre expérience, il nous arrive de lire des articles que ce soit sur le Net ou dans les kiosques et nous trouvons toujours des coureurs qui progressent en appliquant ce qui est écrit (web ou papier).
Il y a tant de plans d'entrainement qui prennent la FC max déterminée par Astrand que cela devient un standard. Remarquez, standard veut dire que c'est une façon de faire ou d'opérer pour beaucoup de monde et cela permet que tout ce monde ait les mêmes repères.
Si je m'appliquais les plans "standards" je devrais prendre comme base de calcul FCM = 220-mon age et sans trahir de secret cela donne 171. Autant dire que si je prenais les pourcentages préconisés, je n'irais pas bien vite en allure compétition.

Ce samedi, alors que je m'étais préparé une belle séance pour la piste de Courtemanche, j'ai dû interrompre mes tours car un club investissait les lieux pour un Vameval. Un entraineur du club m'a sympathiquement invité à faire le test et ma fois, j'ai été ravi de courir et d'être à fond, à fond et de m'arrêter quand je n'en pouvais plus. Résultat brut : palier 18 soit 17 km/h de VMA. La FC max lors du test a été de 184.
En revenant à la maison quand j'ai regardé la courbe, j'ai constaté que cette FC de 184 a été atteinte une minute avant au palier 17, ensuite, la FC a un peu baissé puis elle a plafonné à 184.
Ceci je l'avais déjà remarqué, j'arrive à tenir 1 minute en accélérant sans que la FC ne monte.
L'exploitation directe de cela, c'est que je peux m'entrainer à 16,5km/h et je serais au max.

Ensuite, j'ai regardé de plus près ma courbe de FC lors de mon record sur 10km sur Taulé-Morlaix :
Depuis deux ans, je n'étais jamais remonté en course si haut, vous remarquerez que je suis resté longtemps aux alentours de 180 et souvent j'ai atteint 184.

Une conclusion s'impose, soit j'ai un état civil erroné, 220-184 me donne 36 ans, soit la formule d'Astrand ne me convient pas. En tous cas, faites vous mêmes des tests et voyez si les formules proposées par ci par là collent à la réalité.

Pour momo et moi, ça ne colle pas du tout. D'ailleurs pour tous ceux que j'entraine ça ne colle pas non plus.

mercredi 14 novembre 2007

passage de la saison 2006-2007 à 2007-2008

Le hasard a voulu qu'en très peu de temps, plusieurs personnes m'ont parlé et m'ont dit qu'elles lisaient mon blog pour avoir de mes nouvelles.
J'ai confié qu'il n'y avait pas beaucoup d'information sur moi-même alors j'ai décidé de faire un bilan.
La saison sportive commence le 1er septembre et se termine le 31 août, je dresserai donc un tableau de l'année 2006-2007 et citerai quelques faits marquants du début de la saison qui démarre.

2006-2007
mon bilan sportif :
- judo, 2ème année de pause, zéro passage sur le tatami
courses sur route à label, c'est à dire mesurées et avec juge arbitre
- 23 sept, 100km de Millau 551ème 12h32' content d'avoir fait cette course mythique mais déçu du chrono
- 15 oct, marathon de vannes 1097ème 4h03' mon plus mauvais chrono, le 100km était encore présent dans les jambes
- 26 nov cross départemental court à st marc le blanc 31ème et dernier, sans commentaire
- 7 janv cross départemental à Pacé 152ème non qualifié pour le régional pour seulement 2 places, grosse déception mais normal puisque je n'ai plus de vitesse
- 1 avr marathon de cheverny 3h48' bien trop loin des 3h05 temps de qualif pour V1
- 15 avr marathon de nantes en sortie longue pour le futur 100km 3h38, content sans plus
-19 mai 100km de chavagnes en paillers support du championnat de France 157ème 10h54' donc qualif pour le France, là je suis content d'être dans les tablettes du championnat de France.

2007-2008

A la fin de l'été, j'ai remis mon judogi et j'ai retrouvé le plaisir sur le tatami, je me suis réinscrit et quand je ne suis pas en déplacement, je vais une ou deux fois par semaine au Dojo, j'ai du plaisir à pratiquer de nouveau, lles sensations reviennent.
Côté course à pied :
début raté avec le marathon de dunkerque le 14 oct avec un chrono de 3h58.
mon dernier chrono correct date du marathon de Paris 2005, cela va bientôt faire 3 ans !
heureusement que 2 semaines après dunkerque, je suis allé à Taulé pour claquer un 40'26 au scratch, du pur bonheur d'être à fond pendant 6 km, les derniers ont été pénibles mais à l'arrivée, c'était fantastique pour moi-même et pour tous ceux que je voyais.
C'est maintenant mon record personnel, il me manque 26" à gratter pour qu'en septembre 2008 quand je serai V2 (vétéran 2, saison de mes 50 ans), je puisse me qualifier au France.
En gros, j'ai pour objectif de faire tous les minimas V2, pour être fin prêt à les réiterer en 2008-2009. Si grace à l'entrainement je me rapproche à nouveau des minimas V1, je ne me priverais pas !

Passons au bilan de l'entraineur.

dans mon équipe, il y a eu des entrées et des sorties,
c'est normal,
certains ne veulent plus s'entrainer à ma manière,
certains ne sont plus motivés pour suivre mes programmes structurés
certains ne veulent plus se bouger
certains se sentent aptes pour se débrouiller tout seul
certains doivent gérer leur vie avant de pouvoir passer du temps à l'entrainement
et moi-même, j'ai le droit de choisir les athlètes que j'ai envie de faire progresser

voici quelques motifs de satisfaction chez les nouveaux
benoit :
il avait comme objectif de faire un bon chrono à Auray-Vannes, il a couru en moins d'1h20, il a eu le plaisir d'une course "aboutie" avec objectif réalisé
johnny :
il a claqué 2h29'41 c'est son nouveau record personnel, il l'a fait dans le cadre du championnat de France de Marathon à Dunkerque et obtient le titre de champion de France par équipe.
erwann :
il n'a pas battu son record sur marathon mais après deux années de chronos qu'il juge moyens il a fait 2h48 à Toulouse, il est maintenant sur de bons rails pour espérer concrétiser des bonnes séances d'entrainement.

chez les autres, on peut citer quelques records personnels
patrick
1H35 au semi cancale st malo
karim
34'30 sur 10km à Paris
1h16'21 sur le semi d'épinay sur seine
2h45'12" au marathon de Paris (3h17 en 2005)
jean-gab
1h25'51 au semi de paris
1h19'54 aux 20km de Paris
michel (momo)
37'28" à Taulé Morlaix
3h01'48" à Dunkerque
bruno R
3h34'55" au marathon de Pornichet
serge
1h26'16" au semi de la wantzenau
3h11'42 au marathon de Dunkerque
thierry
37'19" au 10km de st jacques
3h01'08 au marathon de Dunkerque
1h28'16 au semi de st pol morlaix
mounir
3h34 au marathon de Barcelone

et puis j'ai mes fidèles compagnons de course, certains sont là depuis des années avec des résultats plus ou moins satisfaisants cette saison.
ce qui compte c'est le plaisir qu'on a à se retrouver à l'occasion de déplacements, comme à Cheverny, un grand moment convivial sans les chronos,
comme à Dunkerque avec une grande dose d'amitié,
et il y a ceux qui ont eu une année "galère", ils commencent à voir le bout du tunnel et bientôt je suis sûr qu'il n'y aura plus personne à l' "infirmerie" on pourra faire quelques sorties ensemble.
dominique, bruno C, alain D soyez patients, faites vos footings en savourant la reprise, l'hiver est long, nous aurons le temps de préparer les cross, les 10km, voire des distance plus longues.

lundi 12 novembre 2007

arrêter de courir mais continuez à bouger

si la forme est à son maximum toute l'année, on devient vite soupçonneux !
si en même temps que les jours raccourcissent, le moral baisse c'est que la dose de soleil est inférieure, l'envie d'aller s'entrainer alors qu'il fait nuit chûte aussi.
profitons-en pour varier les plaisirs, varier les séances.
n'ayant plus accès en semaine au stade pour cause de déplacements continuels, je fais du 30-30 et je récupère le lendemain avec un footing, quand j'ai la chance d'avoir des côtes, suivant la longueur, je peux faire du 20,25 ou 30" de montées et récup dans la descente.
j'entends parler de bobos, de tendinites, de contratures, de suspicion de périostite, il est temps de récupérer cela peut être l'arrêt total de la course pour ne pas aggraver la blessure et laisser le temps de la guérison.
certains n'encaissent pas les montées en charge pour les préparations marathon alors nous avons introduit des séances natation et/ou des séances vélo.
pour terminer, n'hésitez pas à remplacer vos séance footings par de l'aqua-jogging, du vélo ou de la marche rapide ou bien tout ce qui vous fera bouger et respirer.

lundi 5 novembre 2007

le marathon de Toulouse d'Erwann quinze jours après Dunkerque

Comme je viens de savourer cet admirable récit, je l'ai recopié avec l'accord de son auteur, Erwann, il a donc écrit:

"
J'informe une collègue et néanmoins amie que je serai absent le vendredi précédent le week-end, en précisant que je me rends à Toulouse pour le marathon, puisqu'elle réside dans la région. La conversation se poursuit alors sur la course à pied où elle m'apprend qu'une drôle d'inhibition l'empêche d'enfiler ses chaussures et de se lancer sur les chemins. Il n'aura pas fallu faire preuve de beaucoup de persuasion pour lui donner le coup de pouce qu'elle attendait. Promesse est faite qu'elle s'y mettra dès dimanche. Elle a l'air ravie. Moi aussi. Je penserai à ses premiers pas, alternant course et marche, dimanche matin à Toulouse. Encore une qu'il serait désagréable de décevoir. À Toulouse, où je suis reçu comme un roi au sein de la famille de mon amie Anne, c'est la fête. Famille de culture sportive, tout le monde s'intéresse à ce que je suis venu faire chez eux. On me demande ce qu'il faut que je mange et je dois insister pour que tout le monde ne se retrouve pas au régime pâtes pendant 3 jours ! On déplie le plan du parcours, on étudie les difficultés, on décide des emplacements où attendre mon passage. Cette effervescence me met dans un bon état d'esprit. C'est joyeux et il faudra que ça le reste. Et ce sera la moindre des choses que d'être en état de sourire au 30è kilomètre, puisque c'est là qu'ils m'attendront avec l'appareil photo !


14 octobre, vers 11 heures 30, mon marathon d'automne s'arrête au 29 ou 30è kilomètre. Je ne suis pas blessé, je sais juste que je vais droit dans le mur et que je n'ai aucune envie de m'y heurter. C'est la première fois que je prends cette décision, mais elle n'a pas été difficile à prendre. Elle s'est imposée à moi comme une évidence, et c'est le cœur presque léger que je trottine à rebours du sens de la course, jusqu'au point d'arrivée, pour y attendre mes valeureux compagnons du week-end.

Si j'assume sans regret la décision d'avoir interrompu une course à nouveau bâclée, je suis bien obligé de me poser certaines questions quant à mes intentions vis-à-vis du marathon. Ce sont tout de même quatre échecs que j'enchaîne. On peut toujours chercher des explications du côté de la météo, du dénivelé ou de la recette des pâtes de la veille, force est de reconnaître que le seul objectif du chrono ne suffit plus à me faire vibrer et, moins encore, à me défoncer le jour J. Alors, on tourne la page du marathon et on plie bagage ?

Je ne le pense pas mais il faut que j'en aie le cœur net. De retour à la maison, je consulte un calendrier de courses où je repère Toulouse, deux semaines plus tard. Idéal pour récupérer de mes maigres efforts de Dunkerque et me refaire un mental. Clic clic, low cost, clic clic, inscription en ligne. C'est fait. Dunkerque effacé, objectif Toulouse. Ca n'a l'air de rien, mais ce n'est pas si simple de se reprojeter ainsi ! Il y a des jours où je me sens un peu comme un triple-sauteur à qui on demanderait un quatrième rebond. Il y en a d'autres où j'oublie même que je me suis fixé ce nouveau rendez-vous, d'autant plus que j'ai imposé à silence radio à mes amis de CLM, leur demandant de ne pas m'encourager ou m'aider à aborder cette course de rattrapage. Je voulais voir ce qui restait en moi d'envie de courir. Quelle motivation neuve allais-je trouver pour faire de ce neuvième marathon une nouvelle aventure ? Tout au long de ces deux semaines, j'ai attrapé, retenu, emmagasiné des réflexions, des remarques, des anecdotes auxquelles je n'aurais pas en temps normal accordé beaucoup d'importance. Pourquoi par exemple ai-je été frappé par cette phrase lue au détour d'un mail « le marathon, c'est 30 kilomètres d'attente et 12 kilomètres de course » comme si je ne l'avais jamais entendue ? C'est le mot d'attente qui m'a marqué. Mot clé qui me ramène au marathon de Paris 2004 pour mon premier chrono sous les 3 heures, collé aux basques du meneur d'allure et rongeant mon frein d'impatience… Mais quel bonheur alors de pouvoir dérouler sa foulée jusqu'aux derniers hectomètres et de relâcher la pression et les vannes lacrymales au franchissement de la ligne d'arrivée ! Il me fallait redevenir patient.

Ensuite, il y a Charlie et les copains. Charlie qui m'entraîne depuis août, que je viens de priver autant qu'à moi-même d'un bon résultat à Dunkerque et à qui je dis, comme aux autres : « Toulouse, c'est mon affaire ». Je n'ai pas de doute sur le fait que ma démarche a été comprise, mais si tout cela devait à nouveau retomber comme un soufflé, ça aurait un petit côté pathétique… En revanche, j'aime assez imaginer leur tête, leur surprise devant leur ordinateur dimanche 28 au soir si je ne m'en sors pas trop mal. Les surprendre, il faut que je le note.

Chez moi, les nouvelles sont bonnes. Anne et les enfants passent un bon week-end à Bruxelles. Merci encore de m'avoir permis de vivre mon caprice. Quant aux deux semaines de rallonge, elles auront au moins permis à mon rhume de se terminer et à Armel, mon fiston, de retrouver le goût des nuits de 12 heures. Avant Dunkerque, la poussée de ses quenottes hachait nos nuits aussi sûrement que l'humeur paternelle…

Pan ! C'est parti ! La troupe s'élance du centre Aéroconstellation, première étape de la visite obligatoire des hauts-lieux de la ville. Le cardio s'emballe et bipe à s'en faire chauffer les circuits. Il va péter ainsi les plombs pendant les 3 premiers kilomètres, me privant de toute information utile sur une portion de parcours dépourvue de marquage des kilomètres. Je ne m'en soucie pas trop. Charlie m'a appris que ma FC marathon était de 155 alors je m'y tiens. Un papy me dépasse, deux femmes aussi, mais je suis devenu patient. La course est longue et le jeu, car c'en est un, va consister à respecter la limitation de vitesse sous peine de s'arrêter avant l'arrivée, en panne sèche. On dirait que les responsables du tracé ont mis un soin particulier à contourner la ville. Les quartiers traversés au cours des premiers kilomètres manquent parfois de charme, mais les spectateurs ne sont pas avares de leurs encouragements. J'essaie de faire ma course, sans me soucier de ceux qui me dépassent, ralentissent, arrivent à ma hauteur avant de disparaître. J'ai décidé de suivre ma FC à la lettre et de ne jamais dépasser 155. Mon seul souci est de ne pas terminer à la ramasse. Je suis venu faire une bonne course de 42 kilomètres et ne suis pas à 5 minutes près. A Dunkerque, où le parcours est une double boucle, j'ai mentalement coupé la course en deux, sur le principe : faisons déjà une bonne boucle (et donc un bon semi), ce sera toujours ça de pris. Pas la bonne approche… Ici, je me projette le plus loin possible. J'essaie de ne pas découper la course mais de la voir comme un ruban ininterrompu. Pas d'escale, nulle part où s'arrêter, mais des repères, des rendez-vous : mes amis toulousains postés en famille au 12è kilomètre, l'oncle et la tante d'Anne également en famille au 25è. Des lieux attendus avec prudence, les 4 kilomètres de piste cyclable en faux-plat montant du côté de Balma, ou avec curiosité, la traversée du centre et du Capitole, au 36è. De quoi projeter l'esprit le plus loin possible, l'occuper pour ne pas laisser s'insinuer le doute.

Depuis le départ, je surveille mes sensations et elles sont bonnes. Je fais défiler mon diaporama d'images positives. Je pense à Sophie qui fait son premier jogging je suis content d'y être pour quelque chose. Je pense à Charlie à qui j'aimerais tant dire merci de m'avoir ramené à un niveau déserté depuis deux ans, plutôt qu'avoir à fournir une nouvelle banalité sur le thème d'un départ trop rapide. Je pense à mes amis, qui savent ce que je suis venu chercher ici et qui guetteront sans doute les résultats de la course ce soir. L'avantage d'avoir pu rebondir si vite, c'est que les raisons et les sensations de l'échec précédent sont encore fraîches. Je sais exactement ce qui m'attend si je ne m'arme pas de patience. Ma course est donc légèrement en dedans, ce qui est ma foi fort agréable ! Je déroule et n'hésite pas à ralentir dès que ça monte. Je passe le semi en 1h21 et une vingtaine de secondes. Juste une poignée de secondes de plus qu'à Dunkerque, donc trop rapide, mais je ne m'en alarme pas. Mon état d'esprit n'a rien à voir avec celui que j'avais il y a 15 jours. Primo, je ne suis pas usé, physiquement ou mentalement. J'ai envie de terminer cette course et j'ai de quoi aller au bout. J'ai envie de sourire à la caméra au 25è. J'ai envie de traverser la place du Capitole et d'y faire la course avec les autres rescapés des 35 premiers kilomètres. J'ai envie de courir vers la ligne d'arrivée plutôt que m'y traîner. Je répète un peu la même chose, mais ce que j'essaie d'exprimer ici c'est l'envie que j'ai retrouvée et qui m'anime. A ce propos, l'animation ne manque pas au bord des rues. Peut-être est-ce l'effet "première édition", mais les spectateurs sont tout sauf blasés ! Beaucoup doivent avoir un parent ou un copain qui court et attendent ou saluent son passage avec chaleur. Peu après le semi, un "allez les CLM !" me fait sursauter de surprise. Quelques grammes de bonheur supplémentaires qui valent bien un gel. Au 25è kilomètre, je sais que l'une des difficultés du parcours est franchie. Les sensations sont bonnes, le chrono aussi. Petite déception, l'oncle et la tante d'Anne ne sont pas présents. Difficulté de circulation, sans doute. A ce stade, on commence à voir des coureurs lâcher prise. Quand on est bien dans sa course, dans son allure, on a un poste d'observation idéal des erreurs des autres : le pied qui frappe le sol un peu trop fort, le dos un peu trop raide, le souffle un peu trop court, la mine fermée signalent le sur-régime, même léger, qu'on finit toujours par payer cash. Il faudrait pouvoir se voir de l'extérieur pour savoir si on gère bien sa course...

J'entends qu'on m'appelle ! C'est la famille d'Anne qui s'est finalement postée au 30è. Quelle joie ces visages amis, ces sourires ! Je me sens vraiment d'attaque. A partir de ce moment, je ne me soucie plus vraiment du chrono. Je continue à marquer le passage des kilos, par réflexe, mais de toutes façons, il ne m'apprend pas grand-chose car depuis le début, soit le positionnement des panneaux est sacrément approximatif, soit je fais l'accordéon comme Yvette. Je ne m'intéresse qu'à ma FC et à mon état d'esprit. Ma revanche sur Dunkerque devra être celle du plaisir de courir plus que celle du chrono final. Le plaisir n'étant pas incompatible avec une certaine efficacité, je constate que je remonte, autant par le ralentissement de ceux qui m'entourent que par le maintien de ma propre allure. Les minutes et les kilomètres défilent. Au détour d'une rue, nous voici à l'entrée de la place du Capitole. Le tracé du parcours nous la fait traverser dans sa diagonale. Vu l'affluence, c'est un couloir au milieu d'une foule dense que nous empruntons. Nous sommes au 36è kilomètre et tout est bon à prendre pour se booster alors je n'y résiste pas : j'écarte largement les bras et les élève vers le ciel, comme un chef d'orchestre. Le résultat ne se fait pas attendre : une clameur monte de la foule. La première est un peu timide mais la deuxième enflamme la Capitole ! Pas mécontent de mon petit effet, je quitte la place avec une banane qui ne me quittera pas avant un bon kilomètre. 37, 38è kilomètre, ça devient dur mais ça sent également l'écurie et croyez-moi ça sent bon ! Les spectateurs se font de plus en plus chauds à mesure qu'ils savent que nous sommes près de l'arrivée. J'ignore mon temps, mais je sais que je suis encore à l'attaque. C'est ce que je me dis quand je me fais littéralement déposer par une féminine, Houria Fréchou, locale de l'étape qui finira très fort, en deuxième position derrière une Russe !

À l'approche du stade, un chrono égrène les secondes : on en est à 2h47 et des poussières. J'intensifie mon effort, tente un sprint final et franchit la ligne en 2h48. Un sentiment de soulagement m'envahit. D'abord, d'être venu terminer ici ce que j'avais commencé à Dunkerque et deuxièmement d'avoir retrouvé un niveau de forme après lequel je cours, littéralement, depuis deux ans sur marathon. Charlie en est l'artisan. La préparation qu'il m'a concoctée et suivie depuis août ne ressemblait pas à celles que j'avais suivies jusqu'à lors. J'y ai perdu pas mal de repères et donc de confiance, mais Charlie a toujours réussi par son assurance, son enthousiasme, sa philosophie du sport et de la vie, à remettre les choses à leur place et à ne pas se tromper d'objectif. Merci pour ta disponibilité et ton soutien de chaque jour. "

dimanche 28 octobre 2007

fin de l'automne, fin des chronos ?

Nous étions de nombreux amis à courir le marathon de Dunkerque, déjà 2 semaines ont passé.
Chacun a récupéré à sa manière et à son rythme, tous nous allons encore courir cette fin d'automne mais avec des objectifs différents.
Pour ma part, je diminue beaucoup les séances de course à pied car je fais plus de séances de judo. Ce n'est pas incompatible avec les cross.
Certains vont juste entretenir leur endurance en faisant des footings et le dimanche ce sera la traditionnelle sortie longue qui servira quelquefois de compétition sans dossard et sans médaille en chocolat.
Chacun fait comme il veut, bien sûr, cependant voici mes recommandations pour mes athlètes.
La saison sportive est découpée en temps forts avec des objectifs de performance sur une ou deux compétitions, en dehors de ces temps forts, on ne travaille plus spécifiquement pour une épreuve, c'est la préparation générale.
Si on veut progresser, on repasse en revue les points forts, les points faibles et on peut s'attaquer à améliorer les différentes qualités.
Par exemple pour ce qui me concerne, mon point faible est devenu la vitesse maximale aérobie. En deux ans j'ai perdu plus d'un km/h. Cet hiver je vais faire de la VMA accompagnée de préparation physique.
Certains coureurs n'ont aucune ligne de conduite bien définie, ils vont faire n'importe quoi et puisqu'ils ont du plaisir, ils continueront ce qu'ils font depuis des années.
Cet hiver, pour changer
Arrêtez de faire une fausse compétition tous les dimanches.
Si vous aimez les compétitions alors alignez vous sur des vraies et faites les pour le plaisir sans vous prendre la tête avec le chrono.
Si vous avez la chance d'avoir des cross dans votre coin, allez y, foncez, à chaque fois je revis les cross du collège où rien n'était calculé, c'était à fond, à fond et à l'arrivée j'étais cassé mais heureux.
Si vous faites des courses sur route ou sur chemins ou dans la gadoue, faites des footings de régénération avant et après.
En gros pour une séance dure faites au moins un footing de récupération.
Si vous en avez marre des séances au chrono, c'est normal, allez en nature faites des séances avec du rythme sans mesurer.
Les séances de qualité sans se prendre la tête peuvent se faire en programmant la montre pour qu'elle fasse un bip.
Exemple on fait bipper toutes les 30 secondes:
côtes 30-60 trente secondes vous grimpez une côte, 2x30 secondes vous redescendez tranquilement
vma classique en 30-30
ou combinaison PPG/PPS/VMA
30-30 trente secondes vous êtes dynamique, 30 secondes vous récupérez
pendant les 30" actives, ce peut être un mouvement de ppg/pps ou de la course en descente, en montée, sur le plat.
si vous préparez les cross, faites votre séance dans un endroit avec des bosses, attaquez les pentes de face, de biais, en slalom etc, variez les angles.
exemple de début de séance combinée, le trot se fait sur surfaces diverses, angles et pentes variées
30" pas chassés
30" trot
30" course rétro
30" trot
30" grattage de l'oreille avec le genou
30" trot
30" abdos
30" trot
30" jambes tendues
30" trot
30" saut accroupis
30" trot
30" pompes
30" trot
30" vma
etc ...
soyez inventifs et faites travailler un maximum de groupes musculaires !

samedi 20 octobre 2007

bilan dumarathon de Dunkerque

Mes amis qui l'ont vécu ont encore des frissons à regarder les magnifiques photos de christelle.
En ce qui me concerne, je suis passé par tous les stades, depuis le sentiment d'être très très fort jusqu'à la limite de vouloir abandonner la course. Grâce à toutes les manifestations d'amitié de mes proches, je remonte la pente en tant que coureur et plus que jamais je suis un entraineur fier de mes athlètes. Allez donc voir ma page qui relate ce beau marathon

c'est là bilan du marathon de Dunkerque

10km à J+7
qu'est-ce que ça m'a fait du bien de faire une course de bout en bout ... à fond !

lundi 15 octobre 2007

des photos en attendant un très long bilan du marathon

pour vous faire patienter voilà deux liens vers des photos du marathon couru dimanche support du championnat de France
http://picasaweb.google.com/MarathonDK/MarathonDunkerque
celles-ci sont d'un photographe amateur, Arnaud que je salue
et celles qui suivent sont de christelle LeMercier qui a passé le WE avec toute notre bande.
http://picasaweb.google.com/kreestel/141007MARATHONDEDUNKERQUE
en plus voici des clichés envoyés par des amis,
on me voit très frais au 6ème (photo de jean-luc), puis complètement cramé au 36ème environ (photo d'Arnaud) puis heureux de partager un peu du succès de mes athlètes.

jeudi 11 octobre 2007

Marathon de la côte d'amour J+ 4 Dunkerque J-3

De très bonnes nouvelles de bruno, il nous a fait un récit formidable; des coureurs modestes ou des champions l'ont félicité sur le forum de courir en bretagne http://courirenbretagne.forumactif.com/Le-marathon-f3/Marathon-de-la-Cote-dAmour-Dimanche-7-octobre-2007-t1514.htm. Il récupère très bien il a déjà fait un footing pour le plaisir.
En tous cas, nous sommes à 3 jours de Dunkerque, la façon dont bruno nous a raconté son marathon nous encourage à être sereins, rien de mieux pour se disposer mentalement à une superbe course avec si possible le premier et le second semi dans le même temps et pourquoi pas avec un negative split ?

samedi 6 octobre 2007

semaine de 4 jours, pas cours le samedi, je révise

Bruno, ce n'est que demain La baule, c'est samedi, j'apprends ma conjugaison du verbe courir dans plusieurs temps, par tous les temps, tous les modes.

Présent, forme négative: il ne fait pas encore jour à7h30 du matin, il est trop tôt, je me repose, je ne cours pas, j'irai plus tard faire tourner mes jambes et je terminerais avec 5 lignes droites souples.
Passé composé: Cela fait deux mois d'entrainement pendant lesquels sous la chaleur et sous la pluie, malgré le vent tu as couru quatre fois par semaine. Tu as fait ce qu'il fallait, tu as jonglé avec tes horaires, tu as un travail, une famille, ce n'est pas si simple mais tu l'as fait. Déjà bravo, c'est de la ténacité, c'est de l'endurance.
Futur: même si nous avons fait quelques séances à plusieurs, le marathon est un effort personnel, demain bruno courra seul, à son rythme sans suivre un ballon qui quelquefois n'est pas régulier et place des accélérations pour se recadrer sur des temps de passage.
Passé simple: nous courions avec le cardiofréquence-mètre à l'entrainement. Nous avons tous noté, l'évolution de la FC à allure stabilisée.
Infinitif: courir en dessous de la FC qui te fait passer dans le rouge dans le début du marathon. courir serein le plus longtemps possible. terminer au mental.
Subjonctif: me voilà à encourager bruno parce qu'il a un marathon une semaine avant moi. Il ne faut pas que je coure en ayant oublié un truc qui va me pourrir la tête, alors je me fais une liste:
veille retrait du dossard:
papier d'identité, carton ou papier de confirmation d'inscription, certificat médical ou licence 2007-2008.
jour j, h-3: déjeuner normal, de toutes façons ce sont les repas de la veille, de l'avant veille qui ont chargé les muscles et le foie en glycogène.
tenue: chaussures, chaussettes, short, maillot du club si championnat officiel, dossard, épingles, vétement ou sac pour attendre sans prendre froid, protection des parties qui vont être sujettes au frottement, sparadraps et/ou crème.
optionnel: emetteur et montre polar pour ceux qui veulent enregistrer la courbe de FC de leur marathon.
ravitaillement: prendre avec soi ce que on testé à l'entrainement, gels par exemple.
Pour ceux qui iront à Dunkerque, il y a possibilité de ravitaillement personnel, il faut mettre des étiquettes avec le n° de dossard et le KM.
Départ: il vaut mieux être un peu plus lent qu'un peu plus vite, il faut quelquefois 3 kms avant que la FC ne se stabilise à allure constante. S'il y a du vent il ne faut pas lutter contre, sinon c'est le passage dans le rouge assuré. Il faut arriver aux sensations de facilité comme à l'entrainement, ce n'est que dans le final qu'il faut tenir c'est à dire mettre plus d'énergie pour rester à la même allure.
Il y en a qui ne nous comprennent pas mais je te répète encore une fois,
bruno, c'est ta course, je te souhaite beaucoup de plaisir sur 42,195 km !

mardi 2 octobre 2007

Haile recordman du monde à Berlin en 2h04'26"


juste quelques indications avec des chiffres :
negative split, le deuxième semi a été couru 32 secondes plus vite, 1h01'57 au lieu de 1h02'29.
son record au semi de lisbonne est à 59h41'. Haile ne perd que 4% en vitesse, 20,35km/h sur marathon et 21,21 sur semi.
les relevés de temps de passage ont été pris sur le site officiel du marathon de Berlin. L'allure la plus rapide est sur la fin en 2'53 et la plus lente au semi en 3'01. L'allure moyenne est de 2'57. Il n'y a que 4 secondes d'écart en plus ou en moins, belle constance et belle accélération quand le record se concrétise.

lundi 1 octobre 2007

Fin de préparation marathon, place aux choses sérieuses

Ce 30 septembre, je n'ai rien fait comme d'habitude. Le dimanche matin, c'est souvent lever à 6 ou 7 heures, bricolage sur ordinateur (analyse des CR des athlètes) jusqu'à 9 heures et sortie longue, c'est comme çà depuis des années. Là, rien à voir parce qu'après 6 semaines d'entrainement spécifique marathon, le hasard a voulu que je sois invité à une fête chez des amis dans le XVIIème. C'est sérieux, les fêtes entre amis où on papote on se restaure, on se "deshydrate", la soirée passe et on se retrouve à des heures avancées dans la nuit; on a du bonheur à trainer au lit le matin, les liquides deshydratant ont laissé des traces. L'heure du footing est passée, d'habitude c'est l'heure à laquelle je rentre pour déjeuner et ensuite place à la sieste dominicale. Babeth et moi décidons d'aller vers l'Etoile, par l'avenue Wagram, c'est calme, puis nous descendons les champs élysées, c'est moins calme, il y a de nombreux supporters irlandais et argentins. Nous arrivons à côté de l'hotel du Crillon, Jonah Lomu se fait accoster par des supporters avec la tenue de l'équipe des pumas. En toute simplicité, cette star du ballon ovale les prend par l'épaule et pose pour une photo. Qu'est-ce que c'est sympa!
Place de la concorde, qu'est-ce que c'est bien le jour du marathon de Paris, il n'y a pas de voiture et nous n'avons couru que quelques minutes c'est le bonheur après des semaines d'entrainement.
Revenons sur le début du WE, samedi matin, avec les copains nous nous sommes retrouvés au stade de courtemanche, au programme 10+6k, soit un 10000m suivi d'un petit 6000. Un peu partout ce WE, il y a d'autres copains qui font la même séance. Les reflexions et les réactions sont variées: "le 10000m, même pas peur, par contre le 6000 derrière !" ou encore "on est dingue de faire ça au stade, p.... 40 tours ça fait!" En fait, j'ai reçu les commentaires de chacun. Tous sont contents et n'ont pas souffert de la séance. J'ai senti beaucoup de sérénité, et souvent c'est dans le 10000 que certains cherchaient encore un peu l'allure ou la Fréquence cardiaque et ensuite dans le 6000, la régularité et presque la facilité s'étaient installées. Pour ma part, j'ai tourné avec mon ami Jilali et sur la fin il m'a demandé s'il pouvait allumer et dans un premier temps j'ai trouvé que c'était inutile, ensuite je lui ai dit fais comme tu veux si ça te fait plaisir ... il a accéléré progressivement et je me suis retrouvé à des dizaines de mètres. ENsuite je crois que moi-même, j'ai déliré et celà se voit sur la courbe.
En fait c'était comme pour hurler: "c'est terminé ! ", nous avons passé la ligne les bras en signe de victoire. Voilà la joie simple. Les choses sérieuses commencent, il faut se reposer et surtout essayer de penser à autre chose pour ne pas courir le marathon avant le marathon.
Donc me revoilà à la fin de ce dimanche, nous avons un peu zigzagué, du côté du louvre, de la place vendôme et nous nous sommes dirigés vers le quartier latin en longeant la Seine. La promenade a été très agréable car le soleil était de la partie. La conclusion de ce WE, j'étais très heureux de passer aux choses sérieuses, c'est à dire faire une pause dans la course à pied et surtout passer du temps avec ceux qui comptent.

vendredi 28 septembre 2007

résumé des réponses sur les séances ratées

Voilà en condensé, les questions et réponses sur les séances ratées. Je remercie dominique, michel, momo, serge, jmd, mounir, erwann, bruno et bruno, oliv pour leurs contributions. A la suite, vous aurez mon commentaire.

Q1 pourquoi ai-je le sentiment d'avoir raté ma séance ?

-je ne suis pas dans le rythme demandé ou je craque en cours de séance.
-Parce que je vais trop vite
-les séances ratées pour moi c'etait surout à cause des conditions metéo , vent fort ou chaleur.
-J'ai tenu coûte que coûte les allures de vma demandées jusqu'à aller au carton : j'ai forcé comme un malade, la séance n'est pas bénéfique et je suis cramé
-Je ne suis pas "dans" le rythme demandé.
-quand je n'arrive pas à tenir les allures jusqu'à la dernière fraction
-je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir raté une séance
-car j'ai l'impression de m'être plus fait "mal" que d'avoir progressé
-quand je n'arrive plus à suivre l'allure demandée en me mettant dans le rouge
-Pas atteint l'allure demandée sur la distance demandée (rare) ou, depuis que je m'entraîne à la FC demandée (moins rare !).
Apparemment tout tourne autour du rythme insuffisant, de la vitesse trop haute, du maintien de l'effort juste et ce jusqu'à la fin. C'est la recherche de l'exactitude du chrono. Peut-être est-ce encore les réminiscences de l'école où on se devait de faire zéro faute d'orthographe ou tout bon aux calculs. Ou peut-être est-ce plus ambitieux, la recherche inavouée de la perfection. A moins que ce ne soit tout simplement l'amour du travail bien fait, le zéro défaut. Il semblerait que je pose plus de questions que je n'apporte de réponse. Mais si vous relisez la question, il est clair que j'avais utilisé le terme "sentiment" d'avoir raté une séance. C'est là que je voulais amener les athlètes: ce n'est qu'un sentiment, c'est subjectif et la perception de la séance est influencée par la personnalité du coureur. Sans vouloir jouer les psys, certains d'entre nous devrions revenir à la base de leur motivation pour courir. Certes, si l'on s'entraine c'est pour progresser ou au moins ne pas regresser trop vite. C'est pour les jeunes chercher à atteindre leur meilleur niveau possible et pour les vieux courir, rester en compétition et battre à chaque fois le poids de l'age. Vous tirerez chacun un enseignement de ces quelques réactions, pour ma part, je crois que chaque séance terminée en bonne santé est une bonne séance. C'est au travers de vos compte-rendus que je me suis aperçu qu'il fallait enfoncer le clou. Tant qu'on peut courir c'est du bonheur. L'autre jour, j'étais tellement usé par le travail et par une mauvaise alimentation qu'au bout de 20' de footing j'étais cuit en hypoglycémie, c'est très désagréable. Il m'a fallu rentrer à la maison et j'ai de suite rechargé en glucides (fructose par le biais de jus de fruit puis maltodextrine par les pâtes). Malgré ça j'ai été heureux d'avoir fait ce simple footing.

Q2 qu'est-ce qu'un séance ratée ?

-une séance sur laquelle je vais sans envie. Elle est perdue d'avance. Nous courons d'abord par plaisir non !!
-Quand je ne termine pas la séance prévue
-pas de sensation avant de faire la séance
-Une séance qui ne me fait pas progresser, risque de m'amener à la blessure au sur-entrainement
-A la fin de la séance, on aimerait que ça soit mieux ...
-quand je finis la seance sur les rotules, pour tenir les chronos demandés, sans tenir compte de la chaleur, du vent, des sensations.
-Je ne sais pas même si aujourd'hui je me suis posé la question, j'avais 22x150m à faire en 28" , je les ai presque tous fait en moins de 27 et j'ai dû le payer car dès le 3ème j'étais dans le dur, à partir du 16ème , je vous dis pas mais pour moi elle n'est pas ratée puisque je l'ai faite, trop rapide peut-être mais ça paye obligatoirement, non ?
-fractionnées courues en "apnée" dans la zone rouge: impossible d'être régulier sur toutes les séries.
-quand les puls ou les allures demandées ne sont pas respectées.
-Une séance qui ne remplit pas son objectif. Rentrer crevé d'un jogging de 45' : pas normal et probablement pas bénéfique (ou, depuis que je fréquente Charlie, régénérateur). Toutefois, il n'y a pas de séance plus ratée qu'une séance "sautée"

pour être bref, je crois qu'un séance ratée est celle qui te blesse. Alors il arrive de sauter une séance pour éviter de se casser, je préfère une séance de moins qu'un séance de trop.

Q3 en ai je raté?

-Au plus profond de mes souvenirs, je ne trouve pas de séances complètement ratées Ou alors c'est justement parce qu'elles sont ratées que je les ai oubliées ?
-3/4 fois
-oui plusieurs, c'est le cas en ce moment,j'ai ma période juin-juillet-aout, où les séances ne passent pas bien mais en septembre je retrouve la forme.
-Avant souvent. Maintenant, de moins en moins, j'essaye de ne plus refaire les mêmes erreurs
-pas mal de fois, mais, j'assume.
-oui une à deux fois. Une fois sur une série de 12x500 m où j'ai explosé apres la septième fraction.
-pour moi, aucune.
-quelques-unes dans l'année.
-une ou deux fois ,notamment sur de la VMA longue
-Oui bien sûr, même si on est souvent mauvais juge. On peut avoir la satisfaction d'avoir fait plus que ce qui était demandé, ça n'en fait pas une bonne séance pour autant si on a du mal à récupérer et enchaîner avec la séance suivante. Je pense que de ce point de vue je rate plus les séances "anodines", genre 45' de footing par exemple. En gros, je les bacle plus souvent que les bonnes grosses séances de fractionnée auxquelles on pense en s'endormant la veille et pour lesquelles on se défonce. Combien de ratées ? J'en sais vraiment rien : c'est plutôt à toi Charlie de me le dire, à la lecture de mes courbes !

malheureusement, j'ai eu des blessures et ce n'est pas une séance qui m'a blessé mais l'accumulation de circonstances négatives. Quand je regarde vos courbes, je peux voir si les allures ne sont pas conformes à ce que j'avais prévu, ce ne sont pas pour autant des séances ratées mais plutôt des entrainements qui seront moins efficaces.

Q4 dans quel état mental me suis-je retrouvé ?

-Pas bien grave quand on sort souvent. Je me suis plus pris la tête après un objectif raté plutôt qu'une séance. Cheverny cette année fut désastreux et il m'arrive encore d'y penser. Justement pour ne pas refaire les mêmes erreurs.
-Pas de problème car la suite du plan se passe plutôt bien
-pas content en rentrant de la maison et quelquefois une envie de lever le pied, mais comme dit momo:"courir reste un plaisir" et moi quand ça ne va pas je lève le pied et je ne force jamais dans une séance.
-Ni content, ni mécontent. C'est en faisant des erreurs qu'on apprend
-J'apprends ... et je n'arrêterais jamais d'apprendre ... La plupart du temps, j'ai une rage pour faire mieux la prochaine séance.
-Envie d'enveler les chaussures au plus vite pour oublier la course à pied en me demandant pourquoi la course à pied est aussi dure. Et pourquoi je cours.
-Une minute après j'avais perdu plus de 30 Pulses et j'avais les idées claires , même si ça a été dur, j'étais content d'avoir "réussi" ma séance même si le plaisir n'était pas là aujourd'hui.
-plus fort car je sais ce qu'il ne faut pas faire la prochaine fois !
-déçu sur le coup, en se disant que le lendemain sera meilleur .
je crois que tous avons des jours avec et des jours sans et le plus important est de savoir pourquoi
on s'est planté et surtout ne pas
renouveler les mêmes erreurs.
-Déçu, grognon, inquiet. Quant aux séances que je "saute" (deux-trois maxi par prépa marathon), elles me rendent malade. J'ai l'impression de tirer un trait sur mon objectif et toute ma prépa! En revanche, le sentiment est volatil : il suffit d'une bonne séance par-dessus tout ça et je n'y pense plus !

Ce que je retire de vos réponses, c'est qu'il faut capitaliser les expériences pour être plus fort, ne pas refaire les mêmes erreurs. Le sentiment de déception n'est qu'éphémère et c'est l'essentiel.
C'est un peu rapide comme conclusion mais un professeur de judo répétait souvent:"tout ce qui ne te tue pas te renforce!"

dimanche 23 septembre 2007

Grosses séances à 3 semaines du marathon

Nous sommes dimanche 23 septembre, pour bruno qui s'est engagé au marathon de la côte d'amour, Pornichet-La baule, est-ce le plus dur ou le plus facile qui commence ? Son entrainement marathon est terminé, cette dernière semaine il a fait la dernière séance spécifique marathon, ce samedi il a fait une dernière sortie longue, il ne lui reste que 2 semaines à se refaire une santé, c'est à dire à recharger les batteries pour être en pleine forme dans quinze jours. Cela paraît simple mais souvent c'est difficile de ne faire que des footings, c'est comme un grand vide qui se crée et on a envie d'y retourner ... Donc ce n'est pas le plus usant physiquement mais c'est dur mentalement. On a envie d'en découdre, on est impatient de voir si l'entrainement a payé.
Pour ceux qui iront au marathon de Dunkerque, cette fin de semaine a été l'occasion de faire un bloc :spécifique marathon et sortie longue sur la fatigue. Certains ont fait une séance qui faisait peur: footing puis 8000 et 6000 allure marathon. Ces mêmes ont déjà peur de la grosse sortie longue de ce dimanche matin, ce sera la plus longue du plan. Ensuite ce sera la dernière semaine avec en point d'orgue la plus volumineuse des spécifiques marathon. Quand on considère ces sacrées séances d'allure spécifique, on pourrait croire que les marathoniens qui courent ainsi sans changer de rythme sont cinglés. Le pire c'est qu'il y en a à faire ces nombreux kilomètres en nature ou sur les chemins et d'autres, et j'en fais partie, sont encore plus "dérangés" de la carafe car ils font ça sur un stade. Et bien oui, hier nous étions un petit paquet à faire la même séance. L'avantage pour l'entraineur c'est qu'il a de précieux points de comparaison. Pour effrayer encore plus ceux qui ne supportent pas de tourner en rond: en clair cela veut dire 20 tours de stade puis récupération et ensuite on remet ça pour seulement 15 tours. Pour moi en tant que coureur, j'aime tourner sur le beau tartan de Courtemanche et au début je regarde les repères au sol pour voir les temps de passage tous les 100m. A trois semaines du marathon, j'en connais qui sont très bien réglés, ils sont dans le tempo et ils ont trouvé l'allure et la FC qui correspond. Pour d'autres c'est plus difficile, il y a encore un doute sur l'allure, est-ce que celle de l'entrainement est trop basse ou trop forte? en regardant la FC, on voit bien que ça ne passera pas le jour J, prendra t-on on ne prendra t-on pas de risque ? Pour ma part, le semi m'a bien montré à quelle fréquence, j'étais limite donc je n'irais pas chatouiller cette limite. Pour illustrer les différentes manières de courir cette séance, je vous présente plusieurs courbes de FC. La note qui paraît en biais donne la FC au moment de la marque et la FC moyenne. Au début, la courbe montre bien une augmentation de la FC, elle est plus ou moins rapide en fonction du coureur et elle est différente pour le 8000 et le 6000. Sur la deuxième fraction cela monte plus rapidement. Autre remarque, certains font une marque tous les 1000m et d'autres tous les 400m.
(rappel d'un détail: cliquez sur l'image pour l'afficher en grand, ce sera plus simple pour lire les informations chiffrées)
Cette première courbe montre 8000 et 6000 à la suite, la deuxième fraction est plus maitrisée, il n'y a pas beaucoup de différence en terme d'allure, cela se joue à quelques secondes et pourtant, la FC est plus stable alors qu'il n'y a encore tout au plus 2 pulsations d'écart. Le marathonien a bien senti qu'il tournait mieux sur le 6000. Une remarque de taille: à Dunkerque si le vent est de la partie, il faudra oublier les repères au chrono car maintenir une allure contre le vent conduit à la catastrophe alors qu'accepter une baisse d'allure en maintenant le même effort, c'est à dire en gardant stable la FC est une condition nécessaire et pas obligatoirement suffisante pour aller au bout. La tactique la plus payante est toujours de s'abriter.

Dans cette courbe, mon départ prudent montre qu'il me faut presque 2000m pour atteindre la FC "de croisière". Les 18 et 19èmes 400m ont été plus lents, la lassitude s'est installée et c'est là que je vois que c'est long comme séance, pourtant après la récupération il faut repartir ! Et dire que c'est moi-même qui m'inflige ce genre de séance! au moins quand je lis leurs compte-rendus, je ressens ce qu'ils ont vécu.
Sur cette fraction, jeanlou qui a des soucis avec une cheville décide de partir dans l'autre sens pour éviter la tendinite. En effet faites 35 tours dans le même sens et de fait, il y a un côté qui travaille plus que l'autre. Donc, je pars aussi en sens contraire. Comme il y a une école d'athlé sur la piste et qu'il y a du monde à tourner, le responsable du stade me signifie au deuxième tour qu'il me faut tourner dans le couloir 2 si je reste à contre-sens. En fait comme mon objectif est de trouver une allure à la sensation, il me faut repartir dans l'autre sens. Une fois stabilisée mon allure "naturelle", je ne regarde plus ma montre et je me mets dans ma bulle. Les psychologues du sport appelle ça la stratégie associative, c'est à dire celle qui demande à l'athlète à bien associer ses sensations avec la course qu'il est en train de courir, il guette les signes de souffrance, de faiblesse, les signes que lui donnent son corps, il est donc concentré sur son objectif et peut-être que sur marathon cela évite à certains de se mettre au dessus de leur niveau. Dans ma séance d'entrainement, je recherche, le souffle, la foulée, la pose de pied, la position des épaules et des bras qui va bien et ensuite, c'est comme de la musique, les tours s'enchainent, comme s'enchaineront plus tard les kilomètres, il n'y a pas de souffrance, juste on dira ... de l'impatience. Les derniers tours sont bien là et comme à chaque fois, c'est la joie de passer la ligne, comme dans une course, je lève un doigt comme pour me signifier que j'ai gagné! quel plaisir. Accessoirement quand je regarde ma courbe, je me dis, j'étais un poil trop haut, sur la fin car bien sûr je voulais en finir !

Bon, la dernière courbe de FC, avant d'aller me préparer pour la sortie longue ! Ce n'est que le 6000 car la partie avant est "moche", l'enregistrement a été raté, tant pis.
Pas grand chose à dire sinon que l'athlète est sortie de sa séance avec un sourire immense. Cela fait plaisir à voir. Si vous regardez de près, vous constaterez la régularité de l'allure et de la FC. Peut-être voit-on une légère dérive de la FC, il faudra juste se rappeler que les ravitaillements sont tous les 5km et il ne faut pas oublier de boire même s'il ne fait pas chaud, le corps chauffe et la deshydratation force le coeur à battre plus fort. Voilà, je signale que je pars pour plus de 2 heures avec les copains et j'ai déjà préparé mon camel-bag, il contient une solution d'eau+jus d'orange+miel.

mercredi 19 septembre 2007

le manque de disponibilité, le stress, le plaisir ...

ces derniers temps, à cause de mon activité professionnelle, je n'avais plus beaucoup de disponibilité pour encadrer, lire et analiser les séances. Cela m'a engendré du stress pas très positif et cela m'a réellement usé, fatigué nerveusement et physiquement. Mon entrainement personnel a dû être diminué et pendant 2 semaines cela a été zéro séance de judo qui me fait tellement de bien à la tête et m'apporte un peu de maintien de souplesse. Le stress est souvent amplifié par le manque d'organisation, la non classification des tâches et cela aboutit à "tout faire dans le désordre" voire faire des choses non-urgentes. Pour un athlète qui attend son plan d'entrainement c'est urgent. Avec l'habitude, les coureurs expérimentés savent qu'il vaut mieux après une compétition récupérer, et ne faire que des footings pendant une semaine cela ne peut faire de mal après un semi-marathon. En prépa marathon, cependant, on ne peut pas juste trottiner, très vite on reprend les séances "dures"
Manquant de temps, je termine cet article par une simple photo de mon arrivée au semi de Ducey ce dimanche 16 septembre. Je suis content car je viens de m'arrêter pour prendre des nouvelles de johnny: il est déjà rhabillé en jogging et sweat et il trottine (à gauche sur la photo avec son fils). Je viens d'apprendre que malgré son départ "lent" 3'30 au kilo, il a laissé filé le peloton de tête, ensuite il s'est mis à son allure semi et il est revenu pour terminer très fort, juste deuxième de cette course, le premier l'a attendu. Non seulement il a fait une belle course avec la manière, mais il y avait aussi Jilali dans le peloton des anonymes qui m'a fait l'immense plaisir de faire un très beau semi de prépa et en plus il est venu me doubler sur le dernier kilomètre. Pour conclure, ce dimanche, mes amis (d'autres étaient là et étaient de la "fête") m'ont apporté beaucoup de plaisir. Le plaisir de courir est toujours là, mais le plaisir de l'entraineur est quelquefois plus grand.

dimanche 9 septembre 2007

profiter de l'expérience d'un groupe

Cette semaine, la troisième du plan pour Dunkerque et la quatrième pour celui de La Baule a été assez chargée pour ceux qui n'avaient pas de course de préparation, ils l'avaient eu le WE dernier et Serge qui est en Alsace a eu la chance de courir son 10km qui lui a tenu lieu de séance de "vma longue".
En Bretagne, en Normandie, en Belgique, vendredi ou samedi, nous avons couru à allure spécifique marathon pour mémoriser cette fameuse sensation qui est entre l'endurance "facile" et celle qui est la limite du supportable sur un peu plus d'une heure. Si on se trompe d'allure, c'est l'abandon au 25ème km en gros ou bien c'est la fin du marathon dans la galère; si on finit par trouver là où on peut courir vite longtemps c'est à dire pendant environ 3h, un peu moins un peu plus, c'est le bonheur d'une course réussie, aboutie, du bon boulot quoi et la satisfaction ou la fierté qui va avec. Certains se suffisent à juste participer à la course mythique, d'autres comme nous les compétiteurs, nous allons chercher le meilleur de nous mêmes et j'avoue que je suis fier de mes amis marathoniens car sur 42,195 kms, ils sont ... à fond.
Quelquefois on pourrait se demander si tous ces blogs, ces forums, ces échanges sur Internet servent à flatter l'égo de chacun ou de certains. Des témoignages que je reçoie me rassurent et me montre que le partage du savoir, la vulgarisation de la technique, la diffusion de la connaissance ne peut que faire grandir chacun séparément et tous solidairement.
Quand j'ai connaissance d'expérience qui m'enrichit car elle me permet de m'améliorer j'essaie de l'analyser et puis je la rajoute quelque part dans ma mémoire. Depuis Juillet, je mets un article sur ce blog. Le corps est une machine formidable, plus on s'en sert plus il s'adapte et s'améliore, le cerveau est aussi fantastique, plus tu réfléchis plus il est performant, plus tu stockes d'expériences plus il a matière pour comparer puis extraire ce qu'il y a de mieux.
Avec la modestie qui est un de ses traits de caractère, Serge m'a envoyé un Compte Rendu que je vous recopie, c'est l'illustration du mental qu'il se forge, tout seul dans son coin en profitant de l'expérience de notre groupe. C'est une banalité mais je la répète, vous prenez une cellule isolée, elle est déjà surprenante, elle respire, elle fait entrer le glucose et l'oxygène, transfère l'énergie de la combustion et rejette de l'eau et du gaz carbonique, (il se passe d'autres choses mais déjà la respiration c'est la vie). Donc une cellule isolée, c'est bien mais plusieurs cellules, cela donnent tellement de combinaisons avec des spécialisations et cela donne des systèmes. Pour conclure des systèmes sont toujours plus forts que la simple addition de chacun de ses composants.

Serge a écrit: "
CR : 10 km de Hoenheim
météo : couvert avec quelques apparitions du soleil ( 18° env. )
sensations : Pas trop mal sur l'ensemble. mes jambes un peu lourdes par moment ( certainement dû aux kms de la préparation marathon ) Mais je me suis fait plaisir sur cette course. Je ne me suis pas trop pris la tête je n'étais là que pour une séance d'entrainement. Je suis parti sur cette course pour m'appliquer sur ma foulée sans trop penser au chrono. J'ai eu l'impression sur cette course de ne pas avancer, mais au final je fais mon meilleur chrono sur cette course. les puls sont restées assez basses pendant une bonne partie de la course. c'est bon signe pour la suite de la préparation je pense ?
Voila ce que j'ai ressenti, j'ai pris du plaisir sans être vraiment dans le dur, à part dans les derniers kms bien sûr.
chrono : 38'55"; 3.53 / km; 15.42 km/h de moy. ( en 2006 40'40" mais j'avais des problème de diarrhée )
( en 2005 40'01")
1'06" de pris par rapport à 2005 je suis plus que satisfait.
30 ieme au scratch sur 175 participants
8 iemes VM1
20' de RAC + étirements.
Voila Charlie je suis content que notre collaboration fonctionne bien et que le boulot fourni ensemble, paye"


J'ai le privilège du premier commentaire: "cela me fait plaisir, tout simplement"
des copains sont presque une minute plus lents que sur leur meilleur 10km, pas de quoi se mettre martel en tête.


jeudi 6 septembre 2007

un simple footing de regénération

cela peut avoir plusieurs noms, footing de récupération, d'assimilation; j'aime bien footing de régénération car comme le nom l'indique, on se refait une santé. Pourquoi en mettre des tartines, un de mes amis me dit souvent: "cela m'a fait un bien fou!". Un autre m'écrit:"je suis allé courir tout nu, sans cardio quoi !" c'est comme moi, j'étais vidé, j'ai enlevé mes habits de "travailleur", j'y suis allé (pas tout nu) et me voilà pas tout à fait en super forme mais dans ma tête, je sais que j'ai bien jeté toutes mes sales impressions qui s'étaient imprimées en moi à cause de tracas générés par mon travail. C'est la vie, c'est ma vie, c'est vrai qu'un simple footing ça me répare bien mentalement.

mercredi 5 septembre 2007

vivre un 10km

Quand j'écris vivre, c'est essentiellement comment ressentir, considérer psychologiquement un 10km.
D'abord, il faut replacer un 10km dans son contexte.
Si vous prenez ce 10km comme objectif principal, que vous visez soit une place au scratch, un podium, un titre ou une performance, c'est à dire un record personnel, vous avez tout fait pour:
- diététique
- préparation spécifique de 4 semaines par exemple avec de belles séances à allure de compétition
- une dernière semaine comprenant un peu de rappel de vma courte dans une séance allégée à J-5 et des footings légers pour arriver frais à la compétition, c'est ce qu'on appelle communément faire du jus.
Vous abordez la compétition avec les batteries rechargées à bloc, les batteries ce sont à la fois l'énergie des muscles mais surtout un mental préparé pour "péter le chrono".
Vous courez au maximum de vos possibilités et le résultat, c'est la sanction du chrono ou la place, le titre de champion ou rien du tout, pas de record, une place quelconque.
C'est le succès, ça a couronné votre travail, c'est l'échec, vous devez faire un bilan critique et trouver le point faible, le détail qui a fait basculer le résultat du mauvais côté. Ceci doit vous motiver pour rebondir, pour être meilleur une prochaine fois.
Maintenant, considérons ensemble ce que j'ai vécu et ce qu'ont vécu ce week-end mes athlètes. L'objectif de ce journal n'est-il pas la mise en commun d'expériences de plusieurs coureurs qui s'entrainent et qui vivent des hauts et des bas et qui savent ou non relativiser des contreperformances.
Le décor: un 10km couru en pleine préparation d'un marathon d'automne, c'était donc un 10km à 5 ou 6 semaines de l'objectif PRINCIPAL. Voilà ce qu'il faut retenir, cette course est une compétition certes, mais sans réel objectif sinon d'agrémenter un plan qui sans course intermédiaire de préparation pourrait être vécu comme de la répétition de séances connues, archi-connues: vma, spécifique, allures variées, footing de régénération, sortie longue.
Dans 2 semaines nous aurons pour la plupart une autre compétition intermédiaire, ce sera un semi ... d'entrainement.
Pour donc resituer le 10km, pour moi, c'est le remplacement d'une séance de vma longue que je trouve toujours dure à vivre alors que quand on court avec un dossard, on ne se pose pas de question, on essaie d'aller le plus vite possible avec ses capacités du moment.
Si je tenais à faire lire cet article c'est parce que les marathoniens qui ont couru ce week-end, ont eu des réactions diverses en fonction de résultats variés. Je n'avais pas donné de consigne car ce n'était pas pour faire un chrono ou une place qu'on courait mais bien pour S'ENTRAINER.
Pour ma part, mon chrono a été un des plus mauvais depuis des années, en fait à cause du profil du parcours, je n'ai même pas tenu une allure que je tiens à l'entrainement en séance spécifique marathon. Peut-être ai-je aussi une autre excuse, j'avais dans les pattes une semaine d'entrainement marathon très dure; je ne m'en plains pas, d'ailleurs tous les marathoniens, dix-bornards d'un jour étaient au même régime. Un copain a fait sa sortie longue la veille et devait se faire plaisir sur la course, il a battu au sprint un très bon marathonien breton, lui aussi en prépa, le copain termine deuxième avec un chrono modeste, largement une minute de plus que son record personnel. Mais quelle plaisir il a eu ! Un autre qui a vu tout le début de l'année 2006 lui priver de compétition a donc couru ce 10km avec une appréhension car pendant des mois il a souffert de ne pouvoir courir puis il a douté lors de sa reprise; pareil, chrono 1 minute moins bon que son record personnel, mais il a eu un grand bonheur à retrouver ses sensations de compétiteur. D'autres copains ont été déçus, car ils pensaient être "mieux", plus proches de leur anciens "beaux" chronos. Voilà sur quoi, il ne faut pas s'apesantir. C'est dans le même ordre d'idée que l'enquête sur "le ratage de séance". Autant je suis pour bien analyser une course importante"ratée" pour en tirer des enseignements pour progresser, autant je suis pour effacer les pseudo-résultats moyens sur des courses intermédiaires de préparation sur fond de fatigue.
En guise de conclusion, dans 2 semaines nous allons faire un semi, la consigne c'est :
5km de répétition générale du marathon, donc nous partirons à allure marathon et tiendrons le tempo 5 kilomètres et après le ravitaillement, nous nous lacherons pour atteindre notre vitesse de semi-marathon, nous aurons encore pas mal de kilomètres dans les pattes, alors un résultat moyen ne signifirait ... rien!
Désolé si cet article a été pensé, rédigé pour un public très ciblé, des compétiteurs en préparation sont actuellement ma source d'inspiration.

petit rappel: un bilan pour savoir à quelles allures s'entrainer

avec la rentrée, les jours passent à une vitesse affreusement culpabilisante; je m'étais dit que je mettrais un article très souvent, l'activité professionnelle et l'activité sportive m'ont débordé. Puisque ce soir, j'ai fait de nouvelles connaissances bien sympathiques, j'ai papoté à l'échauffement et je me suis aperçu que des choses qui me sont tellement évidentes ne sont pas réellement intégrées par les coureurs "isolés". Ils ont beau être des lecteurs de magazines "spécialisés" de jogging, ils n'ont pas forcément les outils pour s'entrainer aux bonnes vitesses.
Pour planifier des séances et pour doser l'intensité de celle-ci souvent on se réfère à la VMA et/ou la FCM dans les magazines. Le gros problème est que si on veut courir une séance de VMA courte avec des intervalles de 30 secondes par exemple, il faut déterminer la distance exacte si on veut courir à 100% de VMA (exemple 16km/h= 133m en 30 secondes). Avant de faire le moindre calcul, il faut bien sûr déterminer cette fameuse VMA, il y a de nombreux tests de terrain et je recommande encore une fois un test que je fais passer plusieurs fois par an et ce jusqu'à plusieurs fois par mois, c'est le test VamEval. Ceci n'est pas un réquisitoire contre l'entrainement au cardiofréquencemètre puisque je fais plus de 80% de mes séances avec, mais je le répète, sur une séance de vma courte, les intervalles étant très courts, la FC n'a pas le temps de monter pour atteindre des valeurs proches de 100% de FCM. Donc il n'y a pas d'équivalence entre pourcentage de FCM et pourcentage de VMA.
Pour conclure, quand j'entends des coureurs qui me disent qu'ils font des séances à 95-100% de FCM, quand en plus la détermination de leur FCM (Fréquence Cardiaque Maximale) a été faite "approximativement" je ne peux que recommander de passer un test "valide" qui déterminera la VMA et la FCM. Sur le court, on se base sur chrono-distance et pas la FC. L'entrainement au cardio est adapté pour des allures stabilisées pendant des durées assez longues (plusieurs minutes). Pour toute rentrée sportive, en tant qu'entraineur, j'ai besoin d'un bilan de l'athlète avant de pouvoir établir un plan d'entrainement. Je ne peux que recommander: les tests de terrain (test de paliers de FC, Vameval, Gacon ...), les visites chez le médecin, le dentiste et autres spécialistes si nécessaire (médecin du sport, cardiologue, podologue, ostéopathe).