lundi 6 février 2012

Week End Courir Avec au trail du Glazig

Après le samedi 4 et le dimanche 5 février passé à Plourhan à proximité de la baie de St Brieuc, je me suis retrouvé touché, dans ma chair et dans mon cœur.
Mon footing de récupération du lundi a fait ressortir des petits bobos au dos, aux fessiers et aux ischios. Les bobos sont la trace des trails de samedi et dimanche avec des portages quand c'était sur des rochers ou des passages avec marches ou barrières.
Mes moments de réflexion dans le calme m’ont rappelé que j’ai été moralement secoué. Par moment j’avais les larmes aux yeux, peut-être suis-je très (trop) sensible, les émotions fussent elles de peine ou de joie me tire la larme quand elles sont fortes et samedi les retrouvailles avec la famille Lorant m’a fait énormément plaisir, il y avait Isabelle et jean-Michel la maman et le papa, Louhane la petite sœur et Emmanuelle, dite Manu qui était toute excitée car elle savait qu’elle allait revivre des beaux moments de course, nous en avons déjà pas mal aux compteurs, des trails et même le 100km de Millau. Toute la famille m’a bien montré que le plaisir de se retrouver était réciproque. Manu ne parle pas mais son franc sourire suffit pour communiquer. Elle a fait une mine malheureuse quand elle m’a vu pleurer et je lui ai retourné un large sourire pour qu’elle comprenne que j’étais heureux, très heureux. C’est difficile d’avoir peur de faire passer un mauvais message. C’est rare que les gens pleurent de bonheur et c’est encore plus rare que les enfants le voient, manu n'a dû retenir que mon large sourire même avec les yeux humides.

Cela fait 3 ans que j’ai rencontré ces coureurs autour des enfants dans les joëlettes, c’était au même trail du glazig édition de 2009. Au départ, je m’intéressais simplement au programme offrant le Noz Trail le samedi soir à la frontale et le Grand trail le lendemain, cela me faisait une belle séance d'entraînement trail sur de la fatigue. En visitant le site Internet du Glazig, je découvrais une belle vidéo des Dunes d’Espoir et je prenais contact pour éventuellement donner de mon énergie à faire avancer la joëlette et l’enfant. Comme vous vous en doutez, j’ai beaucoup aimé car j’ai continué dès que mon agenda me le permettait à courir pour Dunes, ce fût quelques marathons en jaune avec des coureurs venant de partout, Région Parisienne, Alsace, Nord etc … et puis quand l’association s’est montée dans la région Nantaise, naturellement comme Rennes et Nantes ne sont séparés que de 100km et faisant partie de la Bretagne historique, j’ai adhéré à « courir avec » en 2010, j'ai couru avec les deux associations par exemple le trail d'Arzon en orange et le trail du bout du monde en jaune, j'ai invité des amis dans les deux cas.

C’est quand nous pouvons passer un peu plus de temps que le temps d’une course que c’est très sympathique, nous l’apprécions tous. Les obligations, le rythme fou de nos vies nous empêchent de nous retrouver plus souvent. C'est mon regret.

Samedi, nous avons couru dans la soirée, dans le noir, armés de nos frontales et j’ai trouvé que cela est passé très très vite. Manu était ravie quand il y avait des bosses et que cela bougeait dans tous les sens. Nous ne sommes restés qu’une toute petite heure en course et c’est évident que le froid était bien là et plus longtemps, cela nous aurait tous congelés, surtout les enfants Manu et Anaïs dans l'autre joëlette.

Pendant le repas du soir, Patricia qui prépare un documentaire sur la vie des enfants, des coureurs et des parents autour des courses en joëlette a posé pas mal de questions pour s’imprégner avant de faire un tournage qui aura comme point d’orgue le voyage d’une semaine en Tunisie avec un très beau groupe de l’association.
Parce que je ne sais que très peu de choses sur la vie, les sentiments des parents, des frères et sœurs des enfants handicapés, j’ai été toute ouïe quand la maman d’Anaïs parlait. Il ya des moments difficiles car dans certains cas, des compagnies, des sociétés, des organisations n'y mettent pas de la bonne volonté et au lieu de rager, quand je serai témoin de ce genre de situation, je serai dans l'action et pas dans la simple protestation. Plus tard dans le WE, j’ai bien vu les échanges entre les mamans de Manu et d'Anaïs et je trouvais cela vraiment encourageant. L’association, les coureurs ne sont pas seulement là pour donner le bonheur aux enfants de courir mais je tiens à faire savoir à d’autres parents que c’est l’occasion d’accepter pendant quelques heures que l’enfant ait sa propre vie, sa fierté de courir de belles courses ; les coureurs reçoivent en retour un plaisir incommensurable, quelquefois des personnes un sens à leur vie, quelquefois, ils savent ce qu’ils sont mais ne savent plus pourquoi ils courent. On peut courir sans penser, on peut courir sans savoir pourquoi, on peut penser que c’est un acte simple de la vie, on peut penser que vivre bien c’est être dans l’action au lieu d’être dans l’espoir, quand je "cours avec", je ne me pose plus de question, je suis dans la vraie vie, "j'avance", je sais que les enfants et tous les coureurs autour sont tout simplement heureux. Il n’y a pas d’ego, le groupe avance, le groupe est heureux.
Pendant ce temps, il y a des parents qui courent et vivent la course de l’intérieur et il y a des parents qui sont en attente par intervalle, ils nous voient aux points de relais quand nous changeons d’ « équipage », c’est un nouvel occupant dans le siège et c’est aussi le nouveau cœur, nous ne sommes que les jambes. Les parents voient leur enfant partir pour quelques minutes ou quelques heures, tout à l’heure, la ligne d’arrivée franchie nous serons à nouveau tous rassemblés.
Dimanche c’était l’anniversaire de Louis, son installation dans la joëlette a duré un bon quart d’heure nous nous sommes refroidis mais nous avons pu chanter « joyeux anniversaire » et cela lui a bien plu. Bon le redémarrage m'a été assez difficile, les cuisses et les mollets étaient durs. Il y a des parents qui n’osent pas laisser partir leur petit dans la joëlette, je sais maintenant que c’est difficile, c’est le contraire d’une situation de confort de l’esprit, le normalité rassure, l’extraordinaire donne des craintes, pour les parents rester tout le temps avec leur enfant c'est plus simple. Avoir un peu de temps entre parents et imaginer que la vie peut être un tout petit peu différente, voilà ce que j’ai envie de proposer aux parents, "permettez nous d’avoir du bonheur partagé avec votre enfant, permettez vous de rencontrer d’autres parents qui ont fait le saut une fois et qui maintenant ont le plaisir de voir tout un monde heureux ne serait-ce que le temps d’une après midi ou d’un week end."

Amis coureurs, si vous rencontrez des papas et des mamans d’enfants qui ne peuvent pas courir, encouragez les à visiter les sites Dunes d’espoir et Courir avec. S’ils sont Rennais alors ils peuvent me contacter, je les guiderai avec plaisir.

sites http://www.courir-avec.fr/ et http://dunespoir.free.fr/