mardi 25 mars 2008

résurrection

Pour certains, la course à pied est un calvaire, pour d'autres il faut passer par le purgatoire avant de rêver au paradis, en cette période de Pâques, cela fait bien sûr penser aux paraboles, autrement dit, pour un coureur, il faut s'entrainer et s'entrainer, passer de longues heures sur la route avant d'aller taper un chrono sur une épreuve mythique. Actuellement, j'encadre des marathoniens pour le marathon de Monaco, de Paris, de Nantes et celui de Sénart championnat de France.
L'autre jour je partais faire un footing de régénération, la semaine avant, j'étais sur les rotules alors la seule façon de ne pas sombrer dans le dégoût de la course c'était soit de ne pas courir soit de le faire tranquilement avec des pensées positives. Mon ami andré Sicot se permettait de presque m'eng... et me conseillait de faire ce que je préconise si bien à mes athlètes: récupérer.
A peine parti avec les copains, j'aperçois au loin une silhouette qui me rappelle quelqu'un, j'accélère et arrivé à la hauteur du coureur je reconnais un entraineur, je lui serre la main, il me demande: "ça va ?" et répond de suite à ma place: "puisque tu cours alors ça va!" Le résumé traditionnel: "tu cours donc ça va". Et nous avons discuté de la pratique actuelle de la course à pied, des athlètes que nous entrainons et les coureurs que nous ne supportons pas, du changement de mentalité, du manque de respect des uns envers les autres, du "paraître" au lieu du "être". En tous cas, nous avons des satisfactions, des plaisirs, des joies d'entraineurs mais un simple footing de regénération nous fait toujours du bien.
Ces derniers temps c'est mon activité professionnelle et mon activité d'entraineur qui me prenaient tout mon temps, beaucoup de mon énergie; quand approche le surmenage, le burn-out, l'épuisement professionnel, il arrive à beaucoup de ressentir une lassitude, le symptôme est facile à identifier, on a envie de tout arrêter, on a l'impression que tout devient difficile, la motivation est partie.
A des degrés moindres que le burn-out, je vois la fatigue des athlètes avec des réactions, des comportements et des écrits et paroles différents, pour un champion cela peut se traduire par un chrono médiocre et l'entraineur cherche si ce sont les conditions de course qui ont plombé la performance, ensuite en discutant avec le coureur, le constat est évident, il lui faut récupérer.
Certaines fatigues ne sont pas le résultat d'une course fut-elle très intense, mais souvent, c'est l'enchainement de plusieurs compétitions qui accumule un déficit énergétique et mental. Pour certains enchainer un marathon fin novembre, les cross en janvier février, ça passe, pour d'autres qui arrivent début mars au championnat de France, ça ne passe pas car il y a ceux qui ont récupéré un mois en décembre et sont moyens sur les courses de janvier et reviennent forts pour la finale et ceux qui pour être sur les podiums aux départemental et dans le peloton de tête au régional s'entrainent dur en hiver et ça passe ou ça casse début mars. Des garçons qui font autour de 32' au 10km se retrouvent à des courses de village et n'arrivent même plus à descendre sous les 34'. C'est un signe évident qu'il faut revoir l'entrainement. Ils sont dans le trou et le cycle infernal où ils se mettent à gamberger et vouloir s'entrainer encore plus fort intervient, ils croient qu'en s'entrainant plus cela va revenir.
Autant pour des joggers qui veulent devenir compétiteurs je conseille d'ajouter très progressivement une séance par semaine, par exemple de passer de 3 à 4 puis au bout de plusieurs mois de 4 à 5 s'ils veulent passer par exemple sous les 3 heures au marathon, attention ce n'est pas une obligation car j'ai des cas où le passage à 5 est contre-indiqué, autant pour un champion, je lui demanderais de ne pas abuser du bi-quotidien en tous cas il ne faudra pas qu'il se force à doubler trop souvent, on injectera par petites touches le petit footing du matin en prévision d'une séance l'après-midi.
Pour citer un exemple, un très bon crossman, qui a "raté" ses deux dernières courses, l'inter-région et la finale du championnat de France, avait fait un 10km une semaine après en 36' dans le cadre du relais de Melesse, on a convenu qu'il ne faisait que du footing pendant une semaine puis nous avons fait une séance spécifique 10km pour voir, j'ai vu qu'il était mieux, puis il a fait une toute petite séance de vma courte pour lui redonner le moral, un athlète a besoin de courir vite, il a tourné ses 200 en 35"5 avec récupération trottée et ce samedi soit 2 semaines après sa course médiocre, il est "revenu à la vie", il a couru et gagné en vétéran un 10km à Label en 33'51, c'est loin de son niveau mais il a retrouvé ses sensations et son moral, il est apte à attaquer un plan pour le marathon.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Charlie,

J’ai pris connaissance aujourd’hui de ton récit du 25 mars sur ton blog.

Je comprends mieux ton état de fatigue et de surmenage que j’avais perçu en filigrane au travers de tes dernières interventions.

Je suis vraiment désolé si j’ai pu te pomper de l’énergie.

Pour te rassurer, quant à mon état de fraîcheur, je peux de dire que :

- ma saison de cross s’est résumée au cross départemental ;
- je n’ai pas fait le cross de la ligue ;
- je n’ai pas fait non plus le cross organisé par mon club (le pays de Paimpol Athlétisme) car j’étais seul à gérer les classements à l’ordinateur ;
- je n’ai pas fait le cross de Bretagne alors que je m’y étais qualifié en individuel ;
- je n’ai pas fait les inters alors que mon équipe y avait participé et m’avait sollicité ;
- je me sens frais grâce à ton plan et à ton flair.

Comme je te l’ai indiqué, je vais courir le jour J à la FC que tu voudras bien m’indiquer sans me fixer de chrono, ni de pression inutile. Je n’ai rien à démontrer ni à prouver à quiconque.

Le seul but pour moi est d’aller jusqu’au bout de notre expérience humaine et sportive basée sur la méthode Delerue.

Je suis persuadé qu’il n’en ressortira que du positif.

Bien sincèrement à toi et meilleurs sentiments.