mercredi 19 mars 2008

Astuce à propos de marathon

Aujourd'hui, je ne me suis pas entrainé, hier j'ai fait ce qu'on appelle du biquotidien, c'est à dire une séance le matin dès mon réveil, passage du lit directement dans les chaussures et hop, sur le bitume avec l'avantage qu'après mes 50 minutes lentes de footing, puis ma douche j'avais un bon appétit, le soir après le boulot, une sortie longue de 1h55 dont 1 heure à allure marathon. Heureusement que je me suis bien alimenté dans la journée car j'ai pris un risque en partant sans de quoi me ravitailler, il y a quand même de quoi boire sur le parcours et de toutes façons il faisait tellement froid que je n'ai pas eu soif par contre le froid peut quelquefois créer un déficit en terme d'énergie et il peut advenir des hypoglycémies car les calories sont consommées pour lutter contre le froid.
Voilà, vu que je suis en déplacement, je ne fais pas les mêmes séances que mes athlètes qui eux ont accès à des stades. Pour moi c'était trottoir et plusieurs parcs comme terrain de jeu. Par chance au bout du parc de Chanteraines à Gennevilliers, il y a des marques tous les 100m et j'ai pu constater que naturellement je me cale à une vitesse que j'ai travaillée et mémorisée sur les deux pistes en tartan de Cesson et Courtemanche.
Dans un moment de sérénité que j'ai trouvé en ne me concentrant plus que sur ma gestuelle, ma foulée, ma fréquence j'étais bien et j'aime à raconter autour de moi que j'étais dans ma bulle et que j'ai tutoyé l'éternité.
C'est un moment rare où la course à pied n'est plus un simple moyen d'être bien dans son corps mais avec cette sensation de légèreté qui m'habite, je suis enclin à philosopher, à faire le point sur ma vie sur ce que je laisserais si je devais quitter cette terre. Tout d'abord je pense à ceux que j'aime, j'ai sincèrement le sentiment qu'ils penseront que je leur ai donné tout ce qu'il était possible, en tous cas tout ce qui compte réellement pour qu'un être humain puisse se construire sur des valeurs respectables comme le partage.
Dans l'ordre voici ceux qui viennent à mon esprit, ma femme qui me permet d'être ce que je suis qui respecte mes choix, qui m'encourage à vivre mes passions, mes enfants et fortuitement dans l'ordre de leur arrivée à la vie, dans notre vie; et je suis heureux rien qu'à penser qu'ils sont bien, bien dans leur tête, bien dans leur vie, pour résumer bien. Mon fils ainé a concrètement des aptitudes à philosopher, il m'arrive de penser que malgré son jeune age, il a déjà atteint un niveau de sagesse que j'admire. Mes quatre enfants sont complices, ils sont soudés et ils apprécient de se retrouver, c'est une des grandes joies que nous avons babeth et moi, celles de les voir ensemble heureux. Ouh la la, ça vire dans l'intime ! Après tout, ceci est un blog, un blog est un journal sur le web, ce qui est important à mes yeux c'est mon envie de partager des valeurs et ce soir je me donne le droit de plus me découvrir et j'espère que même si les gens aujourd'hui sont moins amenés à communiquer sincèrement et ne font part que de futilités, si le contenu de cet article est à cent milles lieues de son titre car c'est voulu par moi pour tester "une astuce", donc j'espère que j'aurais "touché" des coureurs qui sont surtout des être humains pensant, doués d'émotions, de sentiments ...
Sont-ce les molécules taquines du bonheur générées par l'endurance qui m'ont fait en quelque sorte délirer? Je ne crois pas puisque une journée entière plus tard, on peut dire que j'ai fait preuve d'abstinence, zéro endorphine et je continue à avoir les mêmes pensées..
A un de mes marathoniens avec qui je communiquais, j'essayais confusément de faire comprendre que le marathon, l'épreuve en tant que telle n'est pas si importante, qu'il n'y avait pas de raison de se stresser car je lui confiais que c'est dans des séances de préparation qu'on arrive au bout de plusieurs tentatives à trouver cette harmonie, cette souplesse, cette légèreté qu'on reproduira pendant des longues minutes au regard de la montre mais qui seront tellement brèves car délicieuses. Oui le plaisir peut être si intense que le ressenti de sa durée devient l'équivalent d'une fraction de seconde et on croit réaliser ce qu'est l'éternité ou bien l'infini où le début et la fin se rejoignent. C'est amusant de constater que cette fameuse envolée hors de mon corps que j'ai vécue hier à l'entrainement, je ne l'avais ressentie la dernière fois que lors de mon dernier 100km à Chavagnes en Palliers.
Ah que c'est un merveilleux souvenir! le marathon c'est la recherche .... de ce que vous voulez y trouver

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Splendide, la conclusion, et tout le reste! Ca fait plaisir à lire. Moi ce genre de pensées ce sont mes gels coups de fouet préférés, pas besoin d'isostar: il suffit de penser à l'estime qu'on a pour nos proches et nos amis, et on s'envole.