mardi 27 octobre 2009

lettre à robert Chicaud, organisateur du grand raid de la Réunion



Robert,
Permet moi de te tutoyer, quelque part nous sommes de la même famille, celle qui vit avec passion la course à pied celle qui permet de traverser des espaces sur notre très belle Terre en savourant des moments inoubliables.

Au moment où j’écris ces lignes, je suis sur un vol entre St Denis et Paris. Dans l’avion, il y a de nombreux raideurs et j’en connais quelques uns, ils ont eu le bonheur de traverser cette merveilleuse île de la Réunion. Certains, certaines arborent le T-shirt jaune où est inscrit « j’ai survécu », une jeune femme tient une énorme coupe.

Mes amis ont laissé dans leurs bagages le T-shirt, avec eux j’ai partagé la préparation en cherchant des dénivelées dans notre région Bretagne, avec eux, j’ai voyagé depuis Rennes, partagé l’hébergement d’avant et après course, ils ont aimé, savouré, qui le grand raid qui le semi raid et moi qui attendait cela depuis le début de l’année, qui a mis une croix sur toute une saison sportive pour ne garder mon énergie que pour le grand raid, … je ne cesse de pleurer comme un enfant, comme un enfant qui aurait perdu sa maman le temps d’un moment. Cet enfant ne raisonne pas, il est juste malheureux car celle qui l’aime que lui aime plus que tout n’est plus là. Cet enfant que j’entends pleurer dans un parc me fait penser et ressentir que l’être humain est ce qu’il y a de plus important au monde.

Là, je me suis isolé des amis ; depuis leur arrivée au stade de la redoute, je n’ai cessé de les entendre parler de leurs différents moments dans la course, des moments forts aussi bien dans le bonheur que dans la peine.

Dès vendredi matin, j’ai été mis hors course pour un misérable retard au pointage au Volcan. Sincèrement, je croyais que c’était une blague. Mon arrivée au Volcan était un moment de bonheur puisque j’avais l’impression de courir sans me fatiguer et je retrouvais les sensations de l’entraînement où même avec une foulée économique et rasante, on a l’impression d’être « au dessus » du chemin comme lorsque la foulée est aérienne sur le « court ».

Les vues sur la crête avec le volcan sur la droite étaient enchanteresses ; c’était une invitation à partager la beauté, je m’arrêtais prendre des clichés. Le ciel était bleu et je regardais les différentes strates laissées par diverses projections anciennes du volcan. Là j’étais heureux et je savais que le mental était au maximum. De temps à autre je doublais des concurrents qui marchaient. Maintenant que j’écris ces lignes, le moral est bon, les larmes, les sanglots la respiration haletante, la boule dans la poitrine, les yeux qui piquent, l’envie de balancer la tête à droite à gauche, l’envie de se cacher parce qu’une stupide idée de honte vous prend s’est atténuée.

Depuis vendredi, les alternances de sentiment de « normalité » et de dépression se succèdent. Je veux me persuader que vivre avec mes amis et les écouter savourer me mettent temporairement dans leur « truc » leur « zénitude », les endomorphines qu’ils ont produites sont maintenant estompées, leur âge les rattrape, les bobos réapparaissent. Ils parlent et répètent les mêmes choses, il y a eu des moments de moins bien, il y a de quoi critiquer mais à la finale, cette course est magnifique, les réunionnais sont souriants, ce n’est pas une consigne commerciale pour favoriser le tourisme, c’est dans leur nature, la simplicité des gens, l’accueil, le cadre, les paysages sont des invitations à revenir.

Oui, je reviendrais, ma lucidité n’a pas été entamée par trois nuits de veille, avant mon départ pour la Diagonale, j’avais travaillé mon mental et j’avais « pré-vécu » mes nuits de veille, je m’étais entraîné à me répéter d’être vigilant pour ne pas me vautrer dans les dénivelée et même sur le plat pour lever mes pointes de pied pour ne pas accrocher les pierres ou les racines affleurantes. Depuis des mois, mes pensées étaient sur le travail mental et sur mes points faibles à « améliorer ».

Des récits de personnes que je côtoyais m’avaient donné des lignes de réflexions sur les causes d’échecs, d’abandons sur blessure. Etant d’une région sans dénivelée significative, j’étais allé dans les Alpes pour « me fracasser » à l’entrainement dans des descentes vertigineuse et surtout pour grimper à plus de 2500m, courir sur des plateaux à 2900m et redescendre à fond pour me casser les quadris pour que mon corps se reconstruisent plus fort. J’avais déjà connu les affres de l’hypoxie dans un autre ultra-trail et j’avais là décidé d’abandonner car tout mon corps et toute ma tête me demandait d’arrêter le supplice.

Depuis dix mois, je crois humblement que je m’étais bien préparé. Mais, je ne suis plus un enfant qui a perdu sa maman, je ne suis plus aussi naïf, je ne cherche pas à être un champion, à prouver quoi que ce soit en cherchant un chrono ou une place au scratch, je laisse çà aux « jeunes » fous, je ne veux être que moi-même et vivre les bonus que me donne un vie simple.

Je voulais juste devenir Fou.

Ce qui m’est le plus cher, c’est mon épouse et les enfants qu’elle nous a offert. Mes enfants sont tout pour moi, je suis fier d’eux, fier de les avoir aidé à se construire, ils n’ont pas fini à évoluer, à vivre, à parcourir leurs propres randonnées sportives ou non. Ma femme et mes enfants me montrent dès qu’ils le peuvent qu’ils m’aiment et c’est cela, mon vrai sens de la vie. Le reste n’est que du bonus « superficiel ». Le grand raid n’est que du bonus. La course à pied est ma deuxième famille, j’y ai des amis qui pourraient être mes enfants, mes frères. Juste cinq jours avant le grand raid, avec mes amis nous avons partagé un week-end de course merveilleux, je ne courais pas mais j’ai été supporter de mon équipe au marathon de Reims où nous avons été sacrés pour la troisième fois consécutive champions de France par équipe de marathon. C’est de l’émotion partagée et mes amis étaient tous à vouloir suivre mon évolution dans le grand raid.

Robert,
que tu lises ou non cette lettre ouverte, que tu sois au courant ou non de celle-ci, de toutes façons déjà, de communiquer avec toi cela évacue pour quelques temps mon immense frustration.

Des mythes doivent perdurer, la diagonale en fait partie. Malgré ma tristesse de voir arriver les raideurs à la Redoute, quand j’étais sur le bord de la piste pour applaudir, j’ai eu le sentiment que l’aventure humaine était encore grande, j’ai vu des familles accompagner qui un papa, qui un tonton, qui un papy, qui une maman sur les derniers mètres de la piste en terre battue. Pour me faire patienter jusqu’à la prochaine diagonale que je ferai, j’irai à côté de chez moi à Rennes sur le stade de la Bellangerais, la piste est de la même couleur, c’est une terre rouge.

Robert,
je suis obligé de te confier que je vais revenir dans un ou deux ans, je sais que plus ce sera loin dans le temps, plus je souffrirai d’attendre. Je ne suis pas Fou, pas encore, je vais être patient et me refaire une cagnotte pour refinancer le futur voyage.

Maintenant, je m’adresse à vous, mes amis.
Vous avez eu de nombreuses interrogations,
- Vers 7h30, vendredi, pourquoi n’est-il pas encore passé ?,
- il n’a pas pris le départ ! une tuile ?
- c’est bizarre, il devrait déjà être passé au premier pointage, s’est-il blessé ?
- ensuite, plus tard, quand le site Internet a affiché Abandon, pourquoi a t’il abandonné ? s’est-il blessé ?
- 9h53, pour seulement 31km, cela ne lui ressemble pas ! a t-il connu une défaillance ?
- charlie, qu’est-ce qui t’est arrivée ?
-
Vendredi et samedi, à chaque fois qu’on me demandait de vive voix, je retenais mes larmes, quand je recevais des SMS, ou de mails par Internet, je pleurais. Quand j’avais quelqu’un au bout du fil, dès qu’on me demandait si ça allait, je disais non puis je pleurais.

Revenons par le film qui n’a pas duré bien longtemps.
Départ de Cap méchant, la pluie nous a bigrement mouillés, le sac ne contenait rien de sec.
Dans la montée entre l’altitude 600 et 1500m environ, ma frontale éclairait bien mais mes lunettes étaient embuées, je ne voyais pas grand chose et je ne faisais que suivre le gars devant moi. Des gars doublaient. Très très souvent cela bouchonnait et nous ne risquions pas d’être essoufflés car c’était alternance de vitesse extrêmement lente à grimper des « marches » et arrêts pour cause de bouchons. A un point d’attente, je pouvais demander à une charmante concurrente juste derrière moi si elle n’avait pas un tissu sec pour mes lunettes. Elle était heureuse de me proposer ses chaussettes de rechange sèches dans un sachet plastique, sorties de celui-ci, le constat était amer, elle étaient moites … les chaussettes.

Tant pis, la montée se faisait dans un flou artistique et mes chevilles tenaient bon grâce à un entraînement où la proprioception du pied était mise en avant. On me demande quelquefois à l’entraînement pourquoi à la fin de certaines séances je cours pieds nus, la réponse est : proprioception (apprendre à réagir localement sans attendre la remontée au système nerveux central) et bonheur de sentir que le corps existe et qu’il est bon de laisser la peau, les nerfs « goûter » l’environnement.

La sortie des nuages a été magnifique, après les arbres qui semblaient vouloir nous envelopper, nous enlacer nous « kidnapper » pour nous envoyer dans la forêt vierge, euh, vierge mais traversée par environ 2500 raideurs. Une pause s’imposait pour sortir l’appareil photo du sac puis de son étui « étanche ».

Là j’ai vu le jour se lever, le noir de la nuit n’était plus que souvenir, les lampes frontales s’éteignaient peu à peu.

Les visages étaient marqués, Jean-paul avec qui j’ai discuté longuement puis que j’avais laissé dans la montée m’a croisé sans me reconnaître, il n’était qu’à une trentaine de coureurs derrière moi.

Les couleurs changeaient, la lumière du soleil naissant, rasante donne des orangés sur les roches claires, le ciel est bleu et nous découvrons vers 2300m le piton de la Fournaise, nous sommes au dessus des nuages, ceux là mêmes qui ont trempé toutes nos affaires.

Robert, mes amis,
je suis heureux, quelle chance, j’ai de pouvoir courir, trottiner ou marcher avec tous ces paysages magnifiques autour de moi. La photo, cela peut être joli, artistique mais cela ne peut remplacer la vie sur place. Nous respirons tranquillement, sans précipitation, c’est l’éloge du randonneur serein, c’est aussi l’éloge du coureur qui semble être comme un moine tibétain en lévitation juste au dessus des scories et des plaques de lave.

Tous mes sens sont en éveil. Le vent très léger mais forcissant me caresse la peau. J’ai quitté le coupe-vent et je suis vêtu du T-shirt officiel avec manches courtes noires. Le débardeur est dans le sac à deux-bras car je terminerai avec, c’est le règlement, tout coureur non sponsorisé doit parcourir le premier et le dernier tronçon avec les « maillot » de l’organisation. Nous en avions donc deux, un à manches courtes, l’autre sans manche, un Marcel, diront certains, un débardeur d’autres.

Ah que la vie est belle, soudain le piton se coiffe, d’une bande de nuages.
Je rattrape un raideur, il me dit, j’ai abandonné mais il faut que je marche car à Foc-Foc, il n’y a pas de rapatriement, au « Volcan » il y a possibilité d’arrêter et de prendre une navette. Comme je trottine, il décide de m’accompagner et constate que cela va beaucoup plus vite que marcher.

Mes souvenirs sont composés de moments forts mais ils sont dans le désordre, l’ombre d’un ordre pourrait se faire si la chronologie servait de base à la classification des évènements. En fait, le plaisir est la base de ma course à pied, alors mon cerveau est sélectif, peut-être très et trop sélectif.

Mon cerveau se souvient encore des mauvais moments, dans quelques temps cela va s’estomper.

Ce qui me fait mal, c’est le chaud puis le froid :
- je suis arrivé au pointage sous les applaudissements des bénévoles, merci, les gentils bénévoles
- je suis arrivé sous le soleil, le ciel bleu magnifique
- je suis arrivé souriant, heureux
- je n’avais aucune marque , aucune sensation de fatigue

on m’a dit : bravo !

Au volcan, je ne voulais pas de ces bravos car je n’étais pas encore entré dans la course.

Mes rhumatismes (arthroses et chocs aux articulations) ne m’importunaient pas, mon âge presque avancé était oublié le temps d’un bonheur éphémère.

Après le bonheur, la misère est survenue.

Arrivé au volcan …
A ma montre il était 9h37, une gentille bénévole m’a confirmé que le point était fermé depuis 3 minutes. Galère pour moi.

Robert,
Parce que la déception est immense, j’ai du mal à l’écrire maintenant. Mais pourquoi ne pas tenir compte de ma fraîcheur et appliquer si rigidement le règlement ?

Robert,
Peux tu faire un grand écart ?
Moi, non, je ne le peux dans la vraie vie, mais quand mon esprit de détache de mon corps, j’essaie de faire un grand écart.
C’est au bout de ma jambe gauche, au bout des orteils du pied gauche la philosophie, l’amour de la sagesse, l’introspection, les interrogations sur le sens de ce que l’on vit, de ce que l’on fait, pourquoi … courir, de l’autre côté, au bout des ongles de mes orteils droits c’est la folie.

Merci robert pour ces alternances entre vigilance pour être bien ancré dans la réalité du chemin de ses pièges, de ses paysages magnifiques et les moments de manque de lucidité, de passages intemporels dans une brume qui entoure l’esprit qui fait voyager jusqu’aux limites de son corps.

Robert,
ma traversée de l’île n’a pas commencé,
mon corps n’est qu’au début de l’éveil au moment où le soleil s’est lui-même levé. Il ne faut retenir que cette lumière que j’aime et qui est imprimée dans mes yeux. Je baisse les paupières, le bonheur est là. J’ouvre grand les narines, je respire, je sens le vent qui a survolé les cailloux, les arbustes, les fleurs. Je pose ma main sur un rocher, oui je sens que je ne peux pas m’asseoir car les aspérités ne seraient pas confortables pour le phare de Melesse, pour le lard de mes f…. J’ouvre grand les oreilles, je n’entends rien, j’écoute au fond de moi-même, la même musique que j’aime que j’adore, me fait encore sentir que je vis que ma gorge est toujours serrée, ma poitrine semble se recroqueviller, subir une pression énorme, je dois pleurer pour évacuer ce trop plein d’émotion.

Dans ma vie quotidienne, je me réveille et j’ai des petits bobos, là une cheville qui se souvient de plusieurs entorses, là une épaule abîmée par une mauvaise chûte au judo, là une fracture de l’humérus due à l’insouciance de l’adolescence, là une fracture du poignet due à une plaque d’huile que ma moto n’a pas évitée.

La cinquantaine passée, on se dit que si on n’a plus mal c’est qu’on est mort. Chaque jour, au réveil j’ai mal donc je vis.

Mes amis, je ne vous souhaite que de vivre en allant au bout de votre passion. Le grand écart est une figure quasiment imposée pour une gymnaste. Mon bébé, mon enfant, mon aînée est une gymnaste. Son frère à peine plus jeune est un judoka, lui aussi, adolescent, il faisait le grand écart. Mon troisième fait le grand écart entre les jeux de rôle à plusieurs sur la toile et la réalité d’une scène de théâtre amateur. Ma quatrième ne fait pas de grand écart, c’est juste mon dernier bébé et elle n’est pas encore sage, heureusement car c’est une adolescente encore.
Et moi j’essaie de faire le grand écart entre la sagesse et la folie.

Robert,
Je pourrais en vouloir à la terre entière, en vouloir aux bénévoles qui m’ont demandé mon dossard au Volcan. J’étais dans un cauchemar. Dommage si je me répète et si je t’exaspère avec mon radotage, mais je croyais sincèrement que c’était une mauvaise blague que me faisaient les bénévoles qui arboraient le T-shirt « gentil bénévole ». Oui, je te le dis, je n’ai rencontré que des gentils bénévoles, je les remercie d’être ce qu’ils sont, des personnes souriantes au service des raideurs. J’ai fait le grand écart de maudire le responsable de poste quand il m’a confirmé qu’il ne pouvait faire d’exception même pour 3’. J’étais en forme, en terrible forme, je débordais d’énergie, les jolis visages à Foc-Foc illuminaient mon tout petit voyage sur la crête.

Grand écart, entre le sentiment que les bénévoles étaient « diaboliques » et la reconnaissance qu’ils et elles sont formidables.

Ne changez, rien, gardez le sourire, donnez de votre enthousiasme.

Mes amis raideurs n’ont pas cessé de vanter votre gentillesse. Je n’en veux plus à la terre entière. Je n’en veux qu’à moi-même. Je reviendrai.

Je lirai le règlement une, deux, trois fois avant de prendre le départ.

Mes amis trailers qui envisagez de venir et finir la diagonale des fous, sachez qu’il faut une dose de démence mais aussi une dose de rationnel, de préparation physiologique et mentale du grand raid.

Les organisateurs ont le souci de ne pas envoyer en galère, au casse-pipe les raideurs, c’est pour cela que pour nous préserver, ils mettent une barrière sélective dès le premier contrôle. Si un concurrent ne peut pas courir au début de l’épreuve, sans nul doute, il ne pourra aller au bout et jusqu’à son abandon, ce sera la galère voire une atteinte à son intégrité physique. Fou, OK, mais seuls et seules, ceux et celles qui le peuvent termineront avec le droit d’être Fou.

Robert, fais passer le message à tes amis gentils bénévoles que le dossard 472 mis hors course vendredi matin à 9h37 qu’il reviendra, qu’il compte sur vous qu’il vous remercie d’avance pour votre empathie.




15 commentaires:

Anonyme a dit…

charlie il y a que toi pour raconter des récits comme ça .

Bruno C a dit…

Difficile voir impossible pour toi de ressortir indemme aussi rapidement d'un tel voyage ou tout s'est entre mélés à une vitesse vertigineuse ! Passer par tant d'émotions en si peu de temps , de l'impatience à la "dépression" en passant par le bonheur d'y être enfin , de pouvoir se prouver qu'on est pas la que pour le fun et qu'on va aller au bout. Apprécier chaque instant de ce magnifique paysage , de ce bonheur de participer à cette course complétement folle et de passer d'un extréme à l'autre en une fraction de seconde, de se croire dans un mauvais rêve et espérant se reveiller et de reprendre sa course ! Du rêve au cauchemard , de l'amour à la haine , tout ce que tu ne mérites pas en fait , c'était ta course , c'était à ton tour d'en profiter et de vivre pleinement ce raid , c'était enfin ton tour de recevoir autant que tu donnes et rien que pour ça j'en veux à Robert , j'en veux à celui qui brise les rêves !
Ta famille est la , tes amis sont la , tout le monde a vecu ça comme une terrible injustice , tu as décidés d'y retourner , tu positives déjà en te tournant vers l'avenir , ça me , ça nous réconforte et nous rassure de savoir que la sagesse et la combativité du judoka a repris le dessus , tu as tant à vivre et à nous faire vivre charlie !
Merci pour ce magnifique récit ou nous non plus ne ressortons pas indemme ,bon retour pami nous charlie.

Bruno C

Anonyme a dit…

mon avis... tu nous caches que tu es en train de rédiger un livre...

ou sinon tu y penses vraiment !

Quel conteur tu fais ! et poète !

J'envie ta capacité à écrire car ce n'est pas mon fort.

et je voudrais pouvoir exprimer ces sensations de bonheur, de bien être, dans les paysages immenses, vierges, de mes Pyrénées...

Bonne récupération... morale... et merci pour ton récit !

Gildas

Sadok a dit…

Réquisitoire, plaidoirie, mea culpa ?

Après le bonheur, le plaisir de l’effort et la méditation, la misère s’est abattue sur toi, contre toute attente, pour quelques 3mn !

Qu'est-ce que ce doit être dur à avaler alors que tous les voyants étaient au vert !

Mais le compétiteur a su se sublimer pour relativiser et retrouver l’envie d’en découdre.

La diagonale mérite peut-être une revanche ?

Toi seul a la réponse.

Te connaissant, je suis persuadé que tu ressortiras enrichi de cette épreuve.

Anonyme a dit…

Tu reviendras, comme tu l'as si bien dit, et cette expérience te rendra encore plus fort!
Quel hommage à ceux qui, malgré tout on empêcher ton rêve d'aboutir cette année!!

Symphorien

Unknown a dit…

L'écriture comme thérapie.
Quel talent Charlie ! Martine

Patrick a dit…

Charlie,

Il y beaucoup de choses à retenir de ta loooooongue lettre ouverte.

A mon sens, la chose la plus importante est que tu reviendras. Faire un trait sur ce qui c'est passé pour rebondir malgré ta déception et ta frustration incommensurables est le signe de la grande force de caractère qui te caractérise.

Bravo pour ton courage (et pour la qualité de ta plume)

Avec tout mon respect

Patrick

Anonyme a dit…

Charlie,

La première chose qu'il me vient à l'esprit quand je lis tout ces récits, c'est la même réflexion que Martine.
L'écriture fait partie de te thérapie, au moins tu as l'art de nous projeter dans ton(tes) aventure(s). J'espère que l'année prochaine tu puisses nous conter la suite de cette merveilleuse aventure qu'est la Diagonale des Fous

Jean Gab

Oliv a dit…

Le "phare de Melesse"... il y a vraiment du génie en toi Charlie, en voilà un texte savoureux qui arrache autant de larmes que de rires, avec beaucoup d'humilité et de modestie qui forcent le respect.

Jérôme a dit…

Que d'émotions en te lisant ce midi, tout en ayant "chaté" avec toi au début de ma lecture. J'en étais resté au récit circonstancié du vendredi et n'avais pas vu cette lettre. Que d'émotions ! Comme je te comprends ! Ton récit nous touche tous je pense. En tous les cas, même si je n'ai jamais mis les pieds à La Réunion, comme je rêve de cette course, je me vois à ta place. Tu as été très très fort !!! Les Juifs pratiquants ont l'habitude de dire "L'an prochain à Jérusalem" (Cette prière exprime l’un des vœux les plus chers du peuple juif : son retour en terre sainte. Elle est récitée au cours de la cérémonie domestique du seder durant la Pâques juive). Moi MA PRIERE (si le sens a un mot pour un athée comme moi), disons mon souhait et mon voeu le plus cher en course à pied, c'est "L'AN PROCHAIN A LA REUNION... AVEC CHARLIE !"

Alain a dit…

C'est un vrai plaisir de suivre la trace de la plume qui a pris son envol !
Une plume dans un avion y'a rien de mieux.
En tout cas merci de ta grande lettre ouverte, J'ai hâte de lire le 2ème épisode 'Charlie le fou'

Unknown a dit…

Côtoyer Charlie sur le stade, les courses ou dans ses récits a toujours le même effet, on se sent grandi de connaitre un tel Monsieur.
Respect.

chjou2 a dit…

Charlie, tu sais que j'ai une revanche à prendre sur la Diag....toi aussi, alors perso j'y retourne l'an prochain pour la terminer et mon petit doigt me dit que nous prendrons le départ ensemble....
Superbe texte !!!!!

G William LE HOANGAN a dit…

Charlie, j'ai lu ta lettre ouverte et elle m'a beaucoup ému. Quelle terrible déception lorsque ce couperet t'a empêché d'aller au bout de toi même c'est pire que d'arriver avec des camarades de course hors délai car même si c'est dur tu n'as aucun regrets... Je rejoins tes amis qui disent que les mots pansent un peu les maux. Mais être marathonien n'est ce pas de vivre cette ambivalence qui te fait te demender pourquoi tu cours? En tout cas je sais que tu sais pourquoi tu poses un pied après l'autre et que tu es un artiste que sais garder en lui la notion de l'essentiel: l'humain. Te faire éliminer pour une durée d'un oeuf coque de retard c'est presque le scénario d'un film dramatique.Je te souhaite de rebondir et je sais que tu as commencé à le faire, tout ce mental toutes ces forces qui tu n'a pas jeté dans la bataille avec toi même ne peuvent que te renforcer et dans cette partie d'échecs avec cette Diag n'est que partie remise.A la prochaine partie toi le Cavalier tu vas te l'avaler cette diagonale démentielle

G William LE HOANGAN a dit…

Charlie, j'ai lu ta lettre ouverte et elle m'a beaucoup ému. Quelle terrible déception lorsque ce couperet t'a empêché d'aller au bout de toi même c'est pire que d'arriver avec des camarades de course hors délai car même si c'est dur tu n'as aucun regrets... Je rejoins tes amis qui disent que les mots pansent un peu les maux. Mais être marathonien n'est ce pas de vivre cette ambivalence qui te fait te demender pourquoi tu cours? En tout cas je sais que tu sais pourquoi tu poses un pied après l'autre et que tu es un artiste que sais garder en lui la notion de l'essentiel: l'humain. Te faire éliminer pour une durée d'un oeuf coque de retard c'est presque le scénario d'un film dramatique.Je te souhaite de rebondir et je sais que tu as commencé à le faire, tout ce mental toutes ces forces qui tu n'a pas jeté dans la bataille avec toi même ne peuvent que te renforcer et dans cette partie d'échecs avec cette Diag n'est que partie remise.A la prochaine partie toi le Cavalier tu vas te l'avaler cette diagonale démentielle.