jeudi 11 juin 2009

où l'on parle de différence entre coureurs

mardi à l'entrainement, thierry Collen était très content de sa performance au 10km de St Jacques, après coup, je me dis que je suis trop dur avec lui ! en effet, je ne l'ai pas félicité alors que ce n'est pas rien pour lui de claquer des chronos inimaginables quand il a commencé à courir sérieusement. C'est comme si un verrou avait sauté, il a fait un podium sur une course locale et là 35'41 alors qu'avant il restait derrière des copains sans oser doubler ou prendre une course à son compte.
Soudain il m'a dit:" je me sens fort, je suis bien depuis les cross". Est-ce ça la grande différence entre les coureurs que je côtoie, je n'en sais rien mais en tous cas c'est vrai que passé l'hiver à s'arracher dans la boue, les côtes, cela doit faire quelque chose si ce n'est physiologiquement c'est au moins au niveau mental. Je pensais à cédric, c'était la première fois qu'il faisait la saison avec le club, il découvrait et il était content d'être avec les copains séniors. Nous les vétérans, nous allons moins vite mais nous nous régalons à nous moquer des jeunes qui doivent attendre jusqu'à la fin de l'après midi pour s'élancer et enfin lâcher les chevaux. Pendant ce temps, les vieux savourent ... ils se restaurent, regardent partagent des bibines. En tous cas, Thierry m'a bien fait gamberger, j'étais en train de chercher les différences entre mes marathoniens, Anthony s'est aligné deux semaines après les autres, il a couru à Poitiers et il a "raté" son marathon, il termine 18ème au scratch sur un marathon où il n'y avait pas de densité mais il n'avait pas le choix., il fait 3h alors qu'il est passé au semi en 1h21. En plus anthony avait croisé Cédric sur des 10km en Normandie et il n'a pas pu éviter de se comparer à lui. Alors que Cédric était très déçu de son chrono à Avranches quelques semaines avant le marathon du Mont St Michel, Anthony était pas mal et terminait devant. C'est toujours la même histoire, il ne faut pas se tromper d'objectif. Qu'importe un chrono sur une course intermédiaire, l'objectif principal comme son nom l'indique doit être au centre de sa concentration de sa motivation, les courses intermédiaires ne sont que pour agrémeter les plans d'entrainement.

Est-ce les cross cet hiver qui ont fait la différence ? nous ne le saurons jamais et de toutes façons, notre école, c'est quand même, cross l'hiver sans les chronos mais à fond sans arrière pensée et ensuite travail au cardio et au chrono pour être les plus précis possible sur les courses mesurées sur route.

Chacun court comme il l'entend mais courir pour une place au scratch et courir pour claquer un chrono cela se fait en général en s'entrainant dur et c'est notre choix.

Revenons à ce qui se passe le jour J, l'avantage de courir après les autres c'est d'avoir l'expérience des autres, un avantage peut s'avérer être un élément d'information trompeur.
Le marathon du mont St Michel n'est pas le marathon du futuroscope, le profil n'est pas le même, la météo n'était pas la même et la densité de coureurs non plus. Cédric et Anthony avaient des chronos semblables avec des objectifs proches. Pour ma part, je voyais 2H42 pour tous les deux. Cédric lui était branché 2h40 et en prenant des risques, il a tourné à une FC largement supérieure à celle de l'entrainement, il n'a pas craqué et a fait ... 2H40. Anthony a eu le compte rendu des marathoniens du 17 mai, ils avaient des pulses quasiment 10 au dessus de leur FC d'entrainement, cela venait à priori du vent de face dans les premiers kilos, cependant, nous savons que quand la FC reste sur un plateau, il est très difficile de la faire descendre à moins de couper son effort. Pour les gars johnny et bruno entre autres, cela a tenu pendant pas mal de temps mais à regarder de près, bruno a craqué dans les derniers kilos et johnny avec un léger coup de mou dans les polders s'est relancé car toute sa famille et tous ses amis l'ont littéralement porté sur la digue, en effet c'était le premier "local" à arriver au Mont. Sans cette aide des proches, je crois que johnny n'aurait pas tenu, c'est cela le charme du sport, même pour une épreuce individuelle, "l'équipe", la famille les proches font un peu partie de la course et aident.

Donc Anthony est parti avec çà dans sa tête, possibilité d'être un poil au dessus, mais la course était différente et il est passé au semi 12ème au scratch, il était en compagnie de marathoniens chevronnés qui se cachent quand il y a vent de face et il a fait sa course ... sans être aidé.

La différence viendrait sûrement dans le fait qu'il a couru seul et avec cette fois le handicap qu'il avait l'illusion qu'il tiendrait avec des pulses très très hautes. C'était un risque !

Bon, je sais qu'Anthony va me sortir un compte-rendu de sa course. La semaine dernière ce n'était pas envisageable car je l'avais senti très fatigué, surtout mentalement., il fallait qu'il récupère de son marathon. Quelque part cela me rassure car il n'aura pas de regret, pour tout vous dire, je n'aime pas quand un garçon en a encore sous la semelle après un marathon car pour moi cela veut dire que je ne saurai jamais s'il aurait pu faire une perf. Quand on se prépare c'est comme qui si on chargeait la batterie à bloc et la course doit la décharger complètement , s'il reste de l'énergie c'est ... que le boulot n' a pas été fait, alors il faudra travailler la motivation, le mental la prochaine fois et si c'est récurrent, ... pourquoi s'entrainer, pourquoi entrainer?

C'est sur les échecs qu'on doit faire le plus d'analyses, comprendre et envisager le futur pour gommer ou tout du moins atténuer les faiblesses. La réussite nous conforte, l'échec doit nous renforcer.

Mes amis que j'entraine, (je ne vais pas les énumérer) me font bien réfléchir et cela maintient sans cesse une activité cérébrale. De temps en temps, moi-même je vais courir et j'essaie de ne plus penser et de savourer ma propre pratique, il faudra bien que je vous parle de mes sorties trail mais ces "satanés" marathons sont toujours au centre de mes réflexions d'entraineur.

4 commentaires:

michel a dit…

c'est l année a thierry et ce n'est pas fini car les chronos vont tombés sur semi et marathon cette année , 10km en - de 36' ,thierry a franchi un gros paliers.

braov

Fantomas a dit…

salut, bravo à Thierry et coach Charlie superbe chrono,ca fait rever. a+

Momo a dit…

Moi je suis heureux pour le pote Thierry.
Dire qu'il y encore un an ou deux, il courait juste à mes côtés. Il ne connaissait pas encore son potentiel mais avec Charlie, je me souviens bien de discussions qui disaient qu'il en avait sous la semelle le gars!!!
Thierry, j'aurais au moins eu la fierté d'avoir réussi à être devant toi aux Bretagne de cross cet hiver.
Ne dis pas aux copains que tu n'étais pas encore à 100%; Ca reste entre nous hein !!!

Unknown a dit…

Je ne connais pas Anthony mais je connais très bien mon grand copain Thierry.
Au travers des écrits et des discussions que nous avons pu avoir avec Charlie, je constate que les 2 coureurs sont diamétralement opposés dans leur approche de la course.

Anthony a un gros moral. Conforté par les supers chronos des collègues entrainés par Charlie, il s'est persuadé qu'il allait faire un super chrono.
Mais si le mental est indispensable pour faire une grosse perf, il faut aussi que le corps suive.
L'euphorie peut jouer de mauvais tour. J'ai connu la même mésaventure il y a 2 mois, manque de lucidité, je me suis vu trop beau... et j'ai payé comme Anthony au Futuroscope.
C'est une leçon qui servira à bâtir de futures belles courses.

Thierry, c'est l'inverse. Il se voit toujours en retrait de sa valeur réelle. C'est pourtant un champion, il s'en aperçoit depuis qu'il a déserré le frein à main.
Le déclic se situe aux inter de cross. 5ème de l'équipe, la blessure de Manu Cerisel l'a obligé à tout donner pour l'équipe.
L'équipe, le collectif : c'est là qu'on retrouve le meilleur de Thierry.
Je suis sûr que ce jour-là, un verrou a sauté. Depuis, Charlie a plusieurs fois du bousculer Thierry pour qu'il ne retombe pas dans l'excès de modestie. Maintenant, le chemin est tracé.
La prochaine étape sera dimanche prochain à Cancale-St Malo. Avant l'apothéose à Reims !
T'es un champion Thierry. Lâche-toi !!!