mercredi 29 octobre 2008

trop, pas assez, bien ?

Pour rebondir, "à cloche-pied" sur l'article à propos de la blessure de Patrick Helleux, il faut regarder de près la planification de cette fin d'automne et de début d'hiver.
Patrick nous livre son expérience pour que cela serve à d'autres coureurs.
Il insiste : "il faut écouter son corps!"
Mais voilà, écouter, que ce soit écouter les autres, s'écouter, ou écouter son corps c'est bien la base qui permet de constater, de tirer des leçons et de progresser mais c'est pour certains ce qu'il y a de plus difficile, pire, certains ne veulent même pas écouter de peur d'entendre des choses qui les fâchent ou bien de prendre la réalité en pleine figure.
Dans un groupe, un coach peut avoir plusieurs personnalités différentes avec des qualités et des défauts différents, cependant son rôle c'est de faire progresser le groupe jusqu'au maximum de ses possibilités dans le temps qu'il a. C'est dans ce sens que coacher une équipe c'est plus passionnant que coacher un seul athlète. Certains se croient le centre du monde. Certains veulent être la vedette. D'autres ont trop de modestie et ne sont pas confiants en leurs capacités.
Si dans une équipe de cross il y a 6 coureurs ce n'est pas par hasard, durant un championnat, ce ne sont pas toujours les mêmes qui arrivent aux 4 meilleures places, dans les tours préliminaires à la finale, on est bien content quand un copain se vautre dans la gadoue et qu'il est remplacé.
En équipe, il faut écouter chacun et écouter tout le monde.
Bon, je m'égare, c'était une parenthèse sur la gestion de groupe mais il faut absolument écouter le message de Patrick: écouter.
Sénior on peut avoir l'impression d'être invincible, plus tard en vétéran 2, on paie cher ses erreurs.
Une fois finie cette introduction, on constate quand même que des jeunes coureurs se posent la question: "je me suis inscrit à telle course, puis tel trail, puis tel cross, puis au marathon en relais, pour le téléthon et .... est-ce trop, pas assez, juste ?"
Qu'est-ce qui va me permettre de trouver la réponse ?
Encore une fois, pensons relâchement et récupération.
Si je cours La Rochelle, il me faudra en gros deux semaines sans qualité, c'est la récupération; si je veux attaquer une nouvelle compétition ou une série de cross de préparation, je ne serais pas mentalement prêt avant janvier ... c'est trop tard pour préparer les premiers tours des championnats de cross.
Si je cours un 10km à fond un dimanche, il me faut relâcher avant pour avoir du jus, il me faut récupérer après pour ne pas martyriser mon corps, résultat je ne fais de la qualité que le mercredi avant et le mercredi après. Si je cours tous les dimanches, je ne fais jamais d'entrainement spécifique car c'est la compétition qui me sert de séance spécifique.
Déjà relâchement et récupération imposent de ne faire qu'une séance de qualité, en général de la vma courte par semaine.
Rapidement, on fait la constation qu'une compétition toutes les 2 semaines c'est déjà beaucoup, trop ?! .
Bien sûr, on me fera remarquer qu'il y a des gars qui tournent et qui gagnent des courses toutes les semaines, il y a même des gars qui doublent dans le weekend, une course le samedi et une le dimanche. Il y a toujours des exceptions, faut-il les imiter, de plus, demandez vous s'ils progressent.
N'oubliez pas non plus que si pour un 10km on récupère en 2 ou 3 jours, pour un semi c'est plutôt 5 à 7 jours, un marathon 10 à 15 jours et pour un trail, cela dépend du profil, de votre entrainement adapté ou non à solliciter des muscles en excentrique (casse musculaire car impact alors que le muscle est en extension). Si un trail intermédiaire est fait "en dedans" cela correspond à du travail spécifique mais il faudra aussi bien écouter son corps et ne faire que des footings léger si les jambes crient bien fort les jours qui suivent!
pas assez: qu'est-ce que le pas assez ?
Là je crois qu'on atterrit dans le psy, c'est sans doute le manque qui dit que ce n'est pas assez.
Il y a quand même dans ce monde de coureurs un maximum de comportement addictif. Chacun est différent et chacun savoure à sa façon, comme pour la nourriture. Il y a les boulimiques, des malades, et des gastronomes qui par petite quantité savourent et profitent de moments rares.
De temps en temps même si on ne se garde qu'une grande "fête" gustative, par exemple un seul super restaurant dans un trimestre, il arrive qu'on soit malgré tout, malade, ce n'est pas à cause du succulent repas mais la cause est ailleurs et elle arrive malheureusement à ce moment là.
A propos de nos amis marathoniens, il arrive qu'un coureur ne fasse qu'une seule compétition dans un semestre, et ce jour là, il se blesse.
Où est la vérité ?
En tous cas, mettez sur un calendrier vos futures compétitions de novembre et décembre et interrogez vous, trop, pas assez, bien ? qui peut dire ce qui est bien ?

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Le trop engendre t-il le ras le bol ? j'ai du mal à me relancer , je ne sais plus si j'ai envie !!

Bruno C

Anonyme a dit…

Et puis il en a aussi qui saturent. Je pense m'être entrainé le plus sérieusement possible pour la marathon de Nice, dans un contexte familial et pro pas évident (naissance d'un 3ième adorable petit gars), l'échéance du 09 novembre m'obsède à tel point que j'en rêve la nuit. Et bien depuis 2 ans que je cours sérieusement pour les compétitions, c'est bien la première fois que je n'ai pas envie, mais alors pas du tout envie de regarder les courses de novembre et décembre ... Prochaine course pour moi ce sera un trail de 15km en janvier 2009, et après je verrais la suite pour le marathon d'avril ...

charlie le hoangan a dit…

oliv,
heureusement que tu ne penses qu'au marathon et pas du tout à ce qu'il y aura derrière.
cela reste ton objectif principal et tu ne dois pas reporter une seule toute petite quantité d'énergie, d'envie, de motivation sur une autre course.

Anonyme a dit…

Charlie a dit : « Ecouter, que ce soit écouter les autres, s'écouter, ou écouter son corps c'est bien la base qui permet de constater, de tirer des leçons et de progresser ».

Excuses moi Charlie de te répondre au travers de mon cas perso.

Comme tu le sais, je m’étais blessé aux adducteurs en janvier dernier au cross départemental. J’avais fait ce cross sans envie, sans plaisir mais seulement pour l’équipe et pour le club.

Ne voulant pas écouter mon corps et pour répondre présent aux objectifs ultérieurs, que je m’étais fixés, j’ai pas la suite traîné avec moi cette blessure, pendant des mois, pour faire un marathon début avril et un semi marathon début juin.

J’ai pas la suite donné un blanc seing à mon corps pour lui accorder tout le temps nécessaire à sa réparation.

J’ai coupé la CAP en juin et juillet. Ma reprise en août s’est faite avec des douleurs résiduelles à l’insertion des adducteurs ce qui m’a obligé à couper aussi tout le mois d’août. Il ne fallait pas compromettre 2 mois d’arrêt par une reprise anticipée. On n’était plus à 3 ou 4 semaines près.

J’ai donc repris en septembre en courant en endurance tout seul planqué dans mon petit coin de campagne.

A partir d’octobre, j’ai alterné les sorties en endurance et les sorties un peu plus vite, sur des boucles que je connais bien. Les chronos sont à présent satisfaisants même si les sensations ne sont pas encore bonnes sans doute en raison d’une surcharge pondérale de près de 4 kg.

Je m’accorde encore 10 jours pour rejoindre mon groupe et faire avec eux de la qualité sur la piste et envisager un nouveau test Delerue.

L’autre constat qui est aussi le plus important, c’est que je n’ai plus le moindre problème de pubalgie comme quoi il était raisonnable et déterminant d’écouter son corps au lieu d’écouter les autres.

C’est mon corps qui a décidé de ma reprise de la CAP et de ses modalités en termes de fréquence et d’intensité.

Je deviens sage. Je commence à m’étonner. Est-ce inquiétant ?

Sadok.

charlie le hoangan a dit…

être inquiet d'être sage c'est un paradoxe !
on va me dire que le blog n'est pas consacré à la course à pied mais à la philosophie.
le sage ne s'inquiète pas d'être sage. le jeune chien fou sait-il qu'il est fou ? le jeune réalise qu'il n'est plus fougueux et il s'inquiète de devenir un peu sage car c'est le signe qu'il n'est plus aussi jeune.
des jeunes entraineurs sont actuellement en stage à Andrezieux pour le 1er degré (ex niveau 2) ils ne sont pas tous vétérans 2, certains sont même séniors. Ils vont apprendre qu'on n'entraine pas les vétérans comme les séniors.
on n'entraine pas les jeunes chiens fous comme les vieux presque sages.

Anonyme a dit…

C’est un peu comme le jeu du chat et de la souris.

Il y a d’un côté le coureur compétiteur qui est resté dans sa tête un éternel ado et les années n’y pourront rien changer.

Il y a par ailleurs le corps du coureur compétiteur qui malgré l’hygiène de vie, la diététique, l’activité sportive, etc. prend chaque année un coup de vieux supplémentaire et l’on ne peut rien y changer.

On sait qu’au final c’est la nature qui aura le dernier mot et il va falloir composer avec ces éléments si on veut continuer d’exister en tant que coureur.

Il semble alors incontournable d’écouter son corps pour le laisser décider quelles seraient les modalités de la pratique de la course à pied en termes de fréquence et d’intensité.

Je ne te cache pas que je vise toujours les 3 h au marathon. Ce sera un postulat que je vais mettre sur la table. Je vais tout faire pour m’y préparer. C’est le corps qui me dira si c’est réalisable ou pas, même au stade de la préparation.

Dans tous les cas, il me semble sage aujourd’hui de faire preuve de déférence et de délicatesse à l’égard de mon corps pour tout ce qu’il m’a déjà donné et pour ce qu’il pourrait me donner encore pour peu que je ne le malmène pas.

Cet état d’esprit est vraiment une nouveauté pour moi. J’ai réellement pris un coup de vieux et j’ai les sentiment de faire un nouveau départ vers l’inconnu avec pour objectif premier de durer et de continuer à prendre du plaisir tout en continuant de me lancer de nouveaux défis.

Ce sera une question d’écoute et de dosage, ce qui nous ramène au sujet initial de ton post.

Sadok.

Anonyme a dit…

Merci pour vos messages, ils sont supers à lire. ca me fait reflechir, etant moi-même jeune veterans 1, mais veteran tout de même. Pour les 3 h au marathon j'y pense aussi, mais je crois que les trois heures sont bien loin. Vous avez bien raison, on encaisse plus les seances comme à 20 ans. merci pour vos commentaires ne changez rien ils sont tres interessants et constructifs a+.
Fantomas

Anonyme a dit…

Moi aussi je pense aux 3h, j'y suis passé tellement près. Mais je suis encore un peu fou !! D'ailleurs c'est comme celà que les gens m'apprécient je crois.

La course à pied c'est la vie, ça marche par macro cycle, micro cycle.
Un jour en haut, un jour en bas. Une année grandiose, une année avec des blessures. La vraie vie quoi .
Quoi qu'il en soit, il faut s'écouter pour durer et parfois faire le dos rond. L'envie m'a quitté avec ma blessure à Paris. J'ai laissé faire, pris par ailleurs avec mon job. Et puis c'est revenu et aujourd'hui il me semble difficile de m'arrêter. Je compte bien retrouver le niveau et reprendre ma progression là où elle s'est arrêtée.
Novembre pour moi ce sera Nostang en sortie longue en dedans et puis Chantepie pour évaluer le niveau actuel.
Décembre : un 10km à Josselin autour du chateau pour les connaisseurs. Difficile mais bien pour envisager les cross un peu plus tard.
Et l'an prochain ce sera Paris avec mon asso.Je ne voulais pas y aller mais en groupe ce sera sympa.
Et les 3h, je l'espère ce sera pour avril 2009.

Momo

Anonyme a dit…

Momo a dit : « La course à pied c'est la vie, ça marche par macro cycle, micro cycle. Un jour en haut, un jour en bas. Une année grandiose, une année avec des blessures. La vraie vie quoi. »

C’est vrai que la vie du coureur est faite de hauts et de bas et de cycles.

A mon avis, il ne faut pas considérer les hauts ou les bas à l’instant T mais apprécier globalement l’évolution de la courbe dans le temps pour prendre le recul nécessaire et relativiser.

L’échelle de temps est différente selon que l’on est jeune ou moins jeune.

Perso, à mesure que j’avance en âge, je sens que mon échelle de temps s’agrandit et que je relativise de plus en plus les hauts et les bas.

Comme tu le sais, mon objectif phare pour l’année prochaine sera le MDP.

Idéalement, je souhaiterais que ma préparation soit agrémentée de courses préparatoires, selon mon état de forme, mais c’est le corps qui me le dira, sans contrainte ni pression.

Je ne sais pas pourquoi. J’ai envie de revenir aux courses sur route de type 10km et semi pour retenter des chronos et pour servir de base foncière au marathon.

Je n’ai pas fait de course depuis le 1er juin mais cela n’a pas d’importance pour moi. J’avance piano. J’ai l’impression d’être frais. Il manque un petit chouia de motivation et de rigueur diététique pour me mettre sur les bons rails mais ça ne saurait tarder.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

Le MDP c’est dans 5 mois.

A+

Sadok.