mercredi 15 octobre 2008

pas le chrono, la place ...

Benoît va courir ce dimanche le marathon d'Amsterdam, pendant sa préparation, d'abord il a fait un excellent semi Auray-Vannes et ensuite il a fait une très belle course et m'a envoyé son compte-rendu, je vous le propose,

Ma course du 27 septembre :
niveau peu relevé, une grosse centaine de coureurs au départ. Je connais l'un de mes adversaires, je sais qu'il vaut 2h52' sur marathon. Je sais qu'il y en a un autre, je ne connais pas son niveau exact, je pense qu'il vaut un peu moins de 2h50'.
On nous annonce un parcours d'environ 18,5 km, "relativement plat hormis 2 petites bosses aux 7ème et 9ème km" (on en reparlera...). Vu l'imprécision de la mesure du parcours, et le fait que nous ne sommes là que pour gagner le classement par équipes (qui se détermine par addition des places), le seul objectif sera de faire la meilleure place possible sans aucun chrono en tête.
En plus, il faut que je n'oublie pas que j'ai un marathon dans 3 semaines !Le départ est donné en côte, une vraie côte à 7 ou 8 % sur les 150 premiers mètres. Et ça part vite... Je n'essaye même pas de suivre le groupe de 3 qui se détache, mon cardio est déjà à 170 (allure semi de croisière) avant d'avoir atteint le premier km... Du coup, je suis tout seul et j'essaye de trouver un rythme régulier où je me sens bien, et je vois que devant ça ne rigole pas...
Au 3ème km, les 2 hommes de tête (les 2 adversaires identifiés au départ) sont à plus de 200 mètres devant, le 3ème suit un peu plus loin. Je me dis que si le gars qui vaut 2h52' est à son niveau habituel, il devrait payer ce départ rapide plus tard. L'autre, je ne sais pas... On verra.
Je revois rapidement le 3ème, au 6ème km je le dépasse au train, j'échange rapidement avec lui, il s'est rendu compte avec un peu de retard que cela partait bien trop vite pour lui. Mais le problème, c'est qu'à ce moment, et bien que je ne traîne pas en route, les 2 premiers ont déjà environ 500 mètres d'avance (je ne les vois plus) !!! Moi qui pensais au moins faire illusion pour la gagne, on ne m'aura même pas vu !
Bon, à ce moment, la course commence vraiment. Effectivement, nous arrivons donc au 7ème km, et première bosse. Tout est normal. Elle est un peu raide, mais elle ne dure pas bien longtemps. Ca colle avec le briefing. On redescend, on atteint un petit village, 8ème km, et on emprunte une route qui monte. Et qui montera jusqu'au 11ème km... Euh, la deuxième bosse n'était pas petite ! Je me rends compte à ce moment, à la faveur d'une longue ligne droite, que les deux premiers ne s'éloignent plus. L'écart stagne, et comme je passe plutôt bien les bosses, je reprends même un peu de terrain, mais l'écart est tellement énorme que cela est anecdotique.
Mais moi il ne m'en faut pas plus pour que je passe à l'attaque ! Je me dis qu'ils commencent à caler, et que j'ai bien fait de ne pas les suivre au départ. Nous redescendons en un km tout le dénivelé positif accumulé en 3 km auparavant, je ne vois de nouveau plus les premiers, mais les virages sont trop nombreux pour que je puisse évaluer l'écart.
Déjà le 13ème km, il n'en reste que 5 pour faire quelque chose ! Et puis on attaque la partie finale du parcours, qui sera de type trail, sur une colline dont nous allons explorer tous les flancs. Virage à 90°, et une bosse monstrueuse s'offre à moi (je crois qu'on s'est fait avoir au briefing : le dénivelé total sera équivalent à deux fois celui d'Auray Vannes. Ils appellent cela "relativement plat" du côté d'Arles...). La pente est impressionnante, et en plus, je n'en vois pas le bout...
Mais je vois que l'un des deux premiers s'est spectaculairement rapproché de moi ! Je suis toujours dans la même zone au cardio (entre 170 et 172), je me sens facile, je ne m'enflamme pas, je contrôle la montée. Et malgré cela, je rattrape en un clin d'oeil le 2ème qui s'écroule, je lui demande comment est le premier, il me répond que vue la vitesse à laquelle je monte, il est prenable... Il a encore au bas mot 30" d'avance, mais je me sens à ce moment beaucoup plus fort que lui. Je le rejoins 1500 mètres plus loin, dans un single track, je me cale derrière lui (impossible de doubler à cet endroit), dès que le chemin s'élargit, je prends les devants, mais il s'accroche.
Une descente technique s'annonce (pente forte, nombreuses grosses pierres non stabilisées), je la passe à fond ! Je prends tous les risques, mais mon adversaire est du coin, il connaît le terrain, et passe très bien cet endroit... Je n'ai rien gagné.
Petite portion de plat, il s'accroche toujours, une nouvelle bosse, et là, sans que je n'accélère, il décroche. Il s'effondre même. Il reste 2 km, et l'écart à l'arrivée sera énorme. Du coup, je finis facile (bon je suis monté à 178, mais j'en avais encore sous le pied) et je gagne avec le sourire.
J'ai vraiment eu l'impression d'avoir une caisse énorme sur la fin : merci la prépa marathon !A mon niveau, c'est très rare d'avoir l'occasion de se battre pour la victoire, et c'est vraiment une autre approche de la course que la seule lutte contre le chrono...
Le frisson quand on dépasse le premier en se sentant plus fort que lui...Pourvu que cela se concrétise à Amsterdam !!!!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut,
tres beau recit de ta course et bravo pour ta victoire.
je te souhaite plein de bonnes choses pour ton marathon.a+