samedi 2 octobre 2010

Le voyage de Millau

Il y a des voyages et des voyages.
Des voyages pour fuir, des voyages pour former la jeunesse et pour moi, des voyages pour forger ma sagesse. Mon voyage au Vietnam, cet été, me fait encore venir la larme à l’œil, ma poitrine se met à se serrer, c’est un mélange de sensation de nostalgie et de bonheur d’avoir voyagé si loin et si près de ce que je suis, un bout d’éternité de mon papa. Il n’est plus là mais il est souvent avec moi quand j’ai besoin de son soutien dans les coups de moins bien. Là, je suis dans un autre voyage, il est transatlantique alors il me permet de ne pas être happé par la continuelle connectivité à l’Internet et au réseau du téléphone mobile. C’est un moment de sérénité, le moment d’avoir l’esprit qui s’évade et le moment privilégié où je communique avec vous mes lecteurs mais aussi et surtout avec moi-même.
Des voyages m’ont fait grandir, il y a pile une semaine j’étais avec mes amis de courir-avec sur les routes de Millau à Millau via Le Rozier et via Saint Affrique. Grandir ce serait peut-être passer de celui qui ne fait que recevoir à celui qui reçoit et redonne, partage la chance d’avoir connu des êtres humains qui ont donné. Recevoir, donner, partager. Le voyage pour grandir ; comme vous tous j’ai été un bébé, je criais parce que j’avais faim, maman m’offrait la tétée, une maman ne se pose pas la question : « est-ce qu’il faut ou non donner à son bébé ». Tant que j’étais un enfant je recevais, on me donnait une friandise, c’était dans l’ordre des choses, j’ai été un peu capricieux mais une famille nombreuses m’a vite cadré car on doit savoir ne pas demander quand c’est tout juste que le budget est bouclé, papa et maman devaient toujours faire attention. Ce qui m’a inspiré ce papier n’est rien d’autre que le plaisir de lire un bon roman. Ce roman est comme une friandise que je savoure un peu hors du temps et j’ai eu l’envie d’écrire car c’est bien là où j’ai réalisé que j’ai grandi … un peu. J’aime lire, c’est bien un cadeau que je reçois quand je lis ; j’aime écrire, c’est un cadeau que je crois donner à ceux qui apprécient. C’est grâce à cela que je savoure ces moments d’introspection où je laisse glisser ma plume sur le papier, c’est une image car en fait c’est sur un clavier que je m’exprime. Tout se mélange, car en effet, samedi dernier c’était un formidable voyage, j’ai déjà un peu relaté la partie jusqu’à Saint Affrique et en guise de récit pour atteindre Millau, je vous sers un voyage certes qui est au dessus de l’atlantique mais surtout c’est un voyage intérieur et, ma foi, ce voyage me plait. Je revois les instants magiques sur le bitûme en pleine nuit et cela me procure du bonheur jusqu’à en pleurer.

L’autre soir, je dinais avec un ami qui me disait, j’ai mal mais à mon age, c’est normal et cela prouve que je suis toujours vivant. Moi je suis beaucoup plus jeune que lui et j’ai aussi mal de temps en temps, quand de vieilles blessures dues au sport reviennent à la surface.

A Millau, nous étions une équipe pleine d’enthousiasme. Des cents-bornards, des ultra-trailers, des ultra-raideurs et des marathoniens inquiets de la distance jamais à ce jour parcourue. Dans la catégorie ultra-raideurs, Bruno, Eric et Joelle, la diagonale des fous ou bien le grand raid du golfe du Morbihan, cela vous situe le niveau d’endurance, de plus, eux trois ont déjà fait Millau. Dans la catégorie superbe cent-bornard, il y a Gaëtan avec un passé dans l’équipe de France de 100km. Dans la catégorie, novices, Simon, Serge, Philippe et Nanou. Pour accompagner ce beau monde, des enfants en joëlette, Nicolas avec qui j’ai déjà couru le marathon de Nantes, le marathon de La Baule et celui de Paris, Maryline et Emmanuelle avec qui j’ai couru des trails comme Arzon ou le Glazig, le bout du monde.

Nous avons fait un très très beau voyage. Il m’arrive encore de courir pour moi, c’est un cadeau que de se faire dorloter par des bénévoles qui nous offrent de leur temps ; je sais ce que c’est que d’être organisateur, c’est du temps, de l’énergie qu’on donne. Il m’arrive de « courir avec » et ne croyez pas que c’est moi qui donne, ce sont les enfants qui nous offrent toute leur énergie, ils sont dans la joëlette et ils nous font un cadeau immense, le plaisir de voir leur bonheur. Au début c’est difficile car nous n’avons pas les mêmes moyens de communiquer, moi je parle, peut-être trop, eux, leur plus belle façon de s’exprimer ce n’est pas avec des mots mais en montrant qu’ils aiment, qu’ils apprécient le temps passé dans la joëlette à parcourir des endroits qui leur sont en temps normal interdits.
L’espace d’une course, ces enfants sont le centre de toutes les attentions. Des bénévoles viennent leur dire bonjour aux ravitaillements, certains les embrassent, cela me fait énormément plaisir et pourtant ça devrait être tous les jours comme ça.
Tous les jours, leurs parents sont des héros, tous les jours ils donnent, fatigués ou pas et je crois qu’ils sont souvent limite épuisés, ils donnent de leur temps de leur personne.

Pensez à ceci, ce qui est précieux c’est le temps qu’on donne aux autres ce n’est pas matériel.

Quand il a fait nuit, ce samedi après avoir quitté Saint Affrique, nous avons allumé nos lampes frontales, la montée de Tiergues est longue mais comme à chaque fois, l’arrivée au ravitaillement a été un moment de repos, de répit et de sourires échangés. A ce moment, il ne reste que 24 kilomètres environ, c’est déjà la fin en quelque sorte. C’est facile mentalement et de toutes façons, on ne peut que réussir et ce qui compte c’est terminer ensemble. Un photographe « officiel » du 100km essaie de trouver les meilleurs angles pour photographier notre équipe. Un caméramen de France 2 semble aussi enregistrer ces moments où nous sommes arrêtés. Le photographe nous demande de nous rassembler pour une photo et bien sûr nous nous exécutons car c’est toujours bien de la pub pour notre association. Ce n’est pas si simple d’amener les enfants à des centaines de kilomètres car il y a des contraintes d’horaire pour certains enfants. Les parents font aussi la course même s’ils ne mettent pas des chaussures de sport. Nous avons besoin quand même de partenaires.

Nanou et Joëlle ont pris le coup de repartir dès que possible du ravitaillement, moi-même au même endroit à l’aller j’avais perdu du temps et avait mis quasiment toute la descente pour recoller au groupe et j’en avais plus que de l’amertume. Sur ce coup, je décide de repartir avec les filles. Pendant tout l’entraînement, lors de mes séances seul, papa m’aidait mentalement, ce samedi soir dans la nuit, j’ai une pensée pour lui et je lui dit que je suis bien dans ma tête et c’est facile, j’ai mes amies les filles pour m’accompagner ; papa sera là plus longtemps une autre fois.

Quand dans la descente vers sainte rome nous entendons un groupe arriver, nous pensons bien que c’est l’équipe avec la joëlette. Maryline est dedans depuis la sortie de Saint Affrique. La descente est moins difficile, moins cassante car la pente est moins forte. Alors que les lumières de la ville sont bien visibles, nous rattrapons Mario, cette fois il n’a pas son petit vélo, des ampoules l’empêchent d’être bien et il a moins la verve. Je lui propose de prendre un relais, de prendre une canne de la joëlette, il me répond qu’il n’a pas le niveau. Tant pis, il ne sait pas qu’en fait, la joëlette est magique car en la tenant, on n’a plus à gérer ses inquiétudes, ses incertitudes, ses envies de lâcher, de ralentir voire d’arrêter un peu, de marcher, pire d’abandonner. Pour les enfants, un quelconque coureur autour de la joëlette, s’il est bien entraîné n’a plus à se poser de question sur l’allure, le rythme, les temps de passage, que sais-je, il ne pense à rien ou presque rien, il pense que l’équipe est un tout et que l’enfant passera la ligne quoiqu’il arrive.

Adieu Mario et en avant pour atteindre le ravitaillement. Là nous devions faire un relais, Maryline devait céder sa place à Emmanuelle. Nous apprenons qu’Isabelle et manu sont bloquées à Creissels, un gentil organisateur fait du zèle et ne laisse pas passer le véhicule. Un moment il est proposé qu’on reparte sans enfant car ce serait difficile en cas de relais en plein parcours de récupérer Maryline. La petite qu’on croyait fatiguée grogne et montre qu’elle ne veut pas descendre. Son papa la réprimande, il ne s’agit pas d’en faire une capricieuse. Jean-marc le papa de Nicolas propose de suivre avec son camping car, même si ce sera difficile cela nous permettra de garder Maryline jusqu’au relais envisagée dès que la route sera réouverte.

A ce ravitaillement de Sainte Rome, je revoie stéphane, un ami croisé aux dossards. Stéphane, est un exemple d’humilité, c’est son premier cent-bornes, il a des chronos très corrects sur 10km et semi. Il a même gagné une course dans son coin pas loin d’Orléans, là il terminera sans doute pas très loin de nous, un peu avant ou un peu derrière. Il y a comme de l’admiration dans son regard, il me connaît un peu, sait que je ne suis pas très performant et comme pour beaucoup de monde les gars et les filles en maillot orange de « courir avec » sont un peu des « extra-terrestres »

Non, nous ne sommes pas extra, ultra, héros ou surhumains, juste des hommes et des femmes qui avons pris l’engagement d’être là quand il le faut, pour cela nous mettons de côté notre égo, nous nous entraînons pour être à la hauteur et être au service de l’équipe.

Les kilomètres s’enfilent, je ne vois plus le temps passer, de temps en temps quand la joëlette me rejoint je tends ma main pour montrer que je suis disponible pour un relais, celui qui tient la canne peut me le refuser en me disant : « je viens juste de prendre le relais ». Le rythme devient difficile à tenir alors dans la nuit, il nous arrive à chacun de partir devant pour courir à une allure plus naturelle et puis on se dit qu’il faut arriver ensemble, on ralentit et re … on propose de prendre un relais. C’est chouette quand on prend la canne, on fait « corps » avec la joëlette.

Les lumières de St Georges sont proches, ah comme j’aime courir dans la nuit. Plus de repère visuel alors on a l’impression de voler quand on se met à son rythme naturel. Tout d’un coup la déripette menace, c’est très clair dans ma tête, j’accélère le maximum, je rejoins la salle de ravito, que je connais bien, je vais au petit coin et cela me permettra de repartir avec le groupe, ce serait ballot de se séparer si près du but.

Sitôt pensé, sitôt je me met à fond, à fond.

J’arrive dans la salle, les néons ne sont pas si sympas, je plisse des yeux, pas grave même les yeux fermés je sais où sont les toilettes, j’y vais, j’y cours et c’est limite catastrophe.

Ouf, c’est la délivrance. Premier constat, il n’y a plus de papier, je descends mon TS au plus bas et passe de toilette en toilette : « pas de papier, nulle part ». Je vais dans la salle principale les mains tirant sur le TS et le froc baissé, demande du sopalin et termine la chose la plus passionnante que vous ayez lue.

Dans la salle les copains qui ont vu ça rigolent un peu, pas trop parce que la fatigue les a quand même entamés.

La sortie de la salle se fait dans le désordre. Notre groupe qui était soudé, n’est plus que l’ombre de lui-même. Maryline est toujours dans la joëlette et du coup, nous devrons faire le relais à Creissels au niveau du centre commercial. Les départs de la salle sont complètement désynchronisés, il y a éric, simon et joelle, puis nanou et phlippe, je les rejoint. Dans la montée au viaduc, je vois la joelette à quelques dizaines de mètres, nanou et philippe accélèrent pour la rattraper, le regroupement ne se fait pas, je pense qu’ils veulent prendre de l’avance et attendre tout le monde au relais. Je décroche, mon moral est dans les chaussettes. Nanou et Philippe s’éloignent petit à petit, je suis seul et je me fais doubler car ma marche est très lente. Philippe me demande d’accrocher, je n’y arrive pas. Plus de joëlette en vue, je suis fracassé moralement. Serge a dû me doubler et rejoindre Philippe et Nanou.
Soudain, Bruno arrive et me réconforte, je ne suis pas le dernier, il me dit que Gaëtan est avec lui. Je n’arrive pas à tenir un rythme de marche correct. Bruno me soutient, me met juste la paume dans mon dos et c’est comme si je sentais une poussée … morale, mentale psy, bref ça me requinque et je me met au rythme de notre petit groupe de trois.

Nous arrivons au plateau en dessous du viaduc, j’avais espéré que la joelette s’arrête quand même pour que nous arrivions ensemble au relais.

Bruno dit : « cela ne va pas le faire » alors il pique une accélération pour aller chercher la joëlette qui est dans la descente. D’où je suis je ne peux pas voir. Plus tard, je constate que Bruno a ralenti tout le monde et nous sommes à nouveau tous ensemble.

De peur de ne pas être à la hauteur, je pars avec Nanou et Joëlle, cette dernière a les mots juste pour encourager Nanou qui est bien fatiguée, elle va devenir cent-bornarde et ce n’est pas si facile.

Il y a un dernier ravitaillement, nous somme peut-être déjà dimanche matin, je dis à mes petites camarades que c’est bien de s’arrêter même si ça ne sert à rien pour nous requinquer puisque c’est la fin mais déjà c’est respecter les bénévoles qui sont là depuis 14 heures et qui resteront jusqu’à l’aube, les derniers passeront là vers 9 heures du matin. Ils nous offriront des boissons et des sourires. Nous les remercierons.

Nous passons le 95ème, bizarrement, alors que je croyais que c’était « descente depuis le viaduc jusqu’à Millau », il y a des faux plats montants. Pas grave, c’est presque fini. A partir de maintenant les indications de kilomètrage ne seront plus tous les 5kms mais bien tous les kilomètres.

Enfin, je reconnais le pont où il y a 4 ans, je voulais abandonner car pour moi, « ils avaient oublié de marquer le 98ème , cela faisait une éternité que j’avais passé le 97ème. Nonil n’avait pas oublié mais ce 98ème kilo j’avais du le faire complètement occis.

Il est clair que je savoure déjà, je ne suis même pas fatigué, cela sent l’avoine, j’en hennis de joie.

Le 99ème est juste après le rond-point dans la dernière ligne droite où se trouve l’entrée du parc. L bonheur est proche

Puis, ca y est, à l’entrée du parc des victoires, Emmanuelle est dans la joëlette, Maryline et Nicolas dans leur chaises, ils seront poussés par Léa et Domino qui ont fait toute la course à vélo pour nous accompagner nous soutenir, ils ne méritent pas l’étiquette de suiveur inscrite sur leur dossard.

Nous courons les derniers mètres.

La rampe, extérieure nous amènent sur le podium. Le speaker nous annoncent. Beaucoup croyaient qu’on ne faisait que le marathon, et bien non, nous avons tout bouclé, les cent bornes! La salle entière nous offre une ovation. Merci pour les enfants merci pour leurs parents qui en pleurent de joie.

Merci à tous mes amis de « courir avec » de m’avoir offert ce merveilleux voyage dans l’Aveyron et aussi ce voyage intérieur qui me fait grandir encore et qui me dit, bébé tu réclamais la tétée, maman te la donnait, papa t’a offert ton éducation sa sagesse, son sens de l’art, son humanité, maman l’a aimé, l’aime toujours, cela fait 60 ans d’amour, moi aujourd’hui j’ai le bonheur de donner , de recevoir de partager avec mes amis et surtout avec mes très proches qui me donnent toute leur affection et m’encouragent dans ce que je fais, je partage mon bonheur avec ceux qui le méritent et avant tout celle qui est toujours à mes côtés … même en ce moment, nous sommes séparés par l’océan mais unis.

Chez moi il n’y a aucun conflit ni dans ma tête ni dans mon foyer, je suis soutenu et cela me donne la sérénité, un brin d’éternité.

mercredi 29 septembre 2010

patience

Merci à ceux qui me font confiance pour leur patience.
En effet, il va y avoir des courses importantes pour chacun des athlètes que j'entraîne.
Il y a des priorités.
Il y a le marathon de Vannes le 17 octobre, Taulé-Morlaix le 31 octobre, le championnat de France de marathon Nice-Cannes le 14 novembre, le marathon de La Rochelle le 28 novembre.
D'ici là, chacun a ou aura un plan d'entraînement spécifique et chacun m'enverra ses courbes enregistrées des séances, avec des chronos, des temps de passages et des courbes de fréquence cardiaque.
Certaine des séances seront décortiquées, d'autres justes survolées et sans doute relues plus tard.

Sachez mes amis qui me faites confiance que j'apprécie votre patience.

Mes déplacements professionnels, mon travail dans la journée, puis mes réunions le soir, de temps en temps je m'entraîne aussi, pour un cent-bornes je peux faire jusqu'à 9 séances par semaine, tout cela me "mange" énormément de temps.

Alors vous attendez ...

Là, je viens de passer voir les témoignages des amis de courir avec, toujours avec ma sensibilité qui me fait pleurer de bonheur, mes larmes ne sont plus à cacher.

Déjà 3 jours ont passé et j'aime savourer la continuation "cérébrale" de ce que nous avons vécu en vrai de vrai avec les coureurs, les enfants et les accompagnateurs parents et amis.

Mon papier de Millau à Ste Affrique mérite une suite, elle viendra mais vous mes lecteurs êtes aussi patients.

Bon, pour la forme, les compétiteurs, sachez que tant que la préparation spécifique n'a pas commencé, faites de la préparation générale. Gardez de la VMA courte une fois par semaine, gardez des footings de regénération, faites des sorties longues. La durée de la longue dépend des courses que vous faites. Un dix-bornard peut se contenter de 1h15, un semi-marathonien fera 1h30, un marathonien fera varier de 1h30 à 1h50, un cent-bornard .... ça dépend !
Moi, j'ai envie en ce moment plus de faire des kilomètres de clavier et même si j'ai envie aussi de faire des sorties course à pied , eh bien, je me force à ne pas y aller.

Rappel: on fait dans la préparation générale suffisamment de sorties pour que dans la préparation spécifique on ne part pas de "rien". J'ai tendance à dire que si la prépa marathon sera faite de 5 séances par semaine alors il faut quand même se fixer 4 séances pour la prépa générale et même passer à un footing de plus tranquile à l'approche du plan spécifique.

Pour ceux de la Rochelle, commencez à déterminer deux allures avec des tests à l'entraînement ou carrément des tests bien codifiés. Faites un test Delerue si possible et le lundi 4 octobre ce sera le top départ de la prépa spécifique avec déjà en fin de semaine un volume de 10kms à allure spécifique marathon déterminée sans doute avec les FC repérées dans les tests.

Patience à ceux qui attendent la suite de mon récit des 100km de Millau avec la joëlette !




pour le plaisir, je vous présente les "héros" du 100km de Millau de gauche à droite: Eric, Marie-O, Philippe, Joëlle, Bruno, Nanou, Simon et moi.

de Millau à Sainte Affrique avec Nico, Manu et Maryline

Les photos sont de jean-michel et isabelle Lorant et du site courir-avec.fr prises par serge, domino et léa.
De nombreuses autres seront visibles bientôt car il y avait aussi Marie-O, hervé, jean-marc, sylvie, noëlle, serge ... j'en oublie qui ont accompagné toute l'équipe ce Week End.

ci dessous, j'ai commencé un papier, je le complèterai dès que possible.

lundi 27 septembre, 21h20, le tgv a quitté la gare de Rennes il y a un quart d'heure, combien de fois ai-je fait ce trajet vers la capitale ? Quelle capitale ? ah oui, celle de la France, celle qui concentre tant de choses, tant d'énergie, celle qui consomme ou consume tant de reste d'humanité qui reste en chacun de nous. La force de l'habitude aura t'elle le dessus sur ce que j'aime avant tout ?

Non, car j'ai la chance de vivre des aventures extraordinaires.

La capitale de l'endurance était hier et avant-hier Millau. Une deuxième fois, je suis venu humblement courir le mythique 100km. Cette fois-ci, cela a été un défi fou, ce n'était pas le rêve d'un seul coureur qui espère devenir cent-bornard c'était un défi en groupe, toute une équipe d'amis qui ont décidé de vivre ensemble une expérience inédite et "folle".

Etait-ce la capitale des coureurs fous ? peut-être l'espace de presque quinze heures.

Est-ce que L'ile de La Réunion est la capitale des fous ? peut-être le temps d'une diagonale, oui mais c'est fin octobre.

En tous cas, pour nous qui étions à Millau ce samedi matin, qui avons parcouru une partie des gorges du Tarn, qui avons quitté Sainte Affrique dans la nuit et sommes revenu au parc des Victoires à la première heure ce dimanche, c'était bien la capitale de l'émotion.

Nous avons cotoyé, des enfants et des parents qui oeuvrent pour un jeune garçon, jean-baptiste qui est né sans fémur, une belle solidarité l'entoure; Régis Lacombe un champion qui a gagné l'édition de 2006 est parrain de l'association.

L'organisation du 100km de Millau nous a permis de partir devant la course et l'espace de quelques minutes, nous savourons le fait d'être en tête de cette course mythique.
Les premiers coureurs nous dépassent, nous nous sommes mis en file indienne pour ne pas géner et comme d'habitude tout le monde nous encourage, Nicolas dans la joëlette est ravi, c'est lui le champion, il adore ces moments où il est avec nous, c'est ça "courir avec" c'est partager le bonheur de courir ensemble.



































Ce qui est superbe avec le 100km, cela fait réviser l'arithmétique, tous les 5 kms sont indiqués et un rapide calcul mental nous dit qu'au km 5 nous avons fait 5%. Très rapidement, nous arrivons au ravitaillement car il y en a un à peu près tous les 5km, comme nous sommes tous très forts nous savons qu'il y en aura ... 20. En fait, on s'en fout, à Aguessac, les accompagnateurs vélo sont là. Sur leur dossard, c'est marqué suiveur. Domino est mon suiveur atitré puisqu'il a pris mon numéro. C'est le hasard, mais ça nous permet de blaguer de façon différencié. Léa est sur un autre vélo, je crois qu'elle appréhende de faire toute la course car la distance fait peur, même à pédaler et surtout sur une selle. Il y a aussi Marie-O qui roule et Isabelle, plus tard nous serons accompagné d'Hervé. Nous sommes très bien entourés et supportés, Isabelle a une cariole attachée à son vélo et tout un tas de bazar laissé par les cent-bornards expérimentés ou bien novices sur la distance, en effet quatre d'entre nous sont à la veille d'un passage "initiatique".
Vers le 20ème kilomètre, nous changeons de rive du Tarn, c'est Le Rozier, serge s'apelle Rodier alors pour moi ce sera le village "Le Rodier". Il y a quatre ans, la météo était totalement différente, le départ avait été donné sous un temps lourd et j'avais de très mauvaises sensations au moment de passer le Tarn, je me sentais déjà fatigué. Là, c'est différent, le temps est frais, légèrement couvert, de temps en temps nous avons de très belles lumières qui mettent en valeur de très belles vues, un pont, un château, des rochers qui semblent s'évader, se séparer du causse, des chapelles, des hameaux accrochés sur des côteaux. Mais je me sens fatigué, je me dis que c'est dans la tête et puis il y a quatre ans nous avons eu 7 heures de pluie terrible, cette année, je ne crois même pas que je serai mouillé.
Dans le 9 places entre Basse Goulaine et Millau, nous avons bien papoté, serge m'a rappelé qu'aux marathons avec la joëlette, au passage de la ligne d'arrivée, il ne voulait pas me regarder car je pleurais "énormément". Oui c'est comme ça, je pleure quand je suis triste et je pleure quand je suis très heureux, je ne changerai pas car je n'en ai pas envie.
Ces derniers temps quand je suis seul à faire ma sortie le matin de bonne heure, mon papa m'accompagne en pensée, je ris, je pleure, je cours, je vis, il est mon soutien quand je sens que je manque de courage. Papa ne courait pas, il jouait trop rarement du piano, Mozart est remplacé en ce moment par Papa.
Tout à l'heure, j'étais à table avec babeth et les enfants, j'ai encore pleuré car je les ai remerciés de me comprendre et de me permettre de vivre des moments si forts, je suis tellement heureux grace à eux. Souvent je culpabilisais car j'étais souvent absent à cause des courses, de l'entraînement, du travail. Ils m'ont encore dit combien ils sont fiers d'avoir un papa comme moi.
Pourtant je ne suis qu'un simple membre d'une association "courir avec", il y a mes autres amis avec qui nous vivons des moments énormes et il y a ceux qui organisent, qui ont les idées, qui vont voir les enfants et leurs parents. Moi j'ai la partie la plus facile, il faut juste que je m'entraîne pour ne pas être un boulet le jour de la course et je ne participe qu'au meilleur, c'est à dire le plaisir de voir les enfants heureux le temps de la course. Les parents nous remercient toujours chaleureusement et toujours nous sommes heureux qu'ils soient là, eux qui font des efforts, chaque jour, chaque heure, ils font une course sans jamais s'arrêter, ce sont eux les plus endurants.
En effet, l'endurance, l'ultra-endurance c'est de l'entraînement mais c'est aussi et surtout de la volonté ou bien dit autrement c'est refuser l'abandon.
Quand on est obligé, on ne se pose pas la question est-ce que j'y vais ou non, quand on est un parent, responsable, conscient, on élève ses enfants, on ne se pose pas la question est-ce que je dois le nourrir, l'habiller, l'aider à apprendre, on l'aide à se construire. Quand on a un enfant, qu'il soit doué, qu'il ait des difficultés, qu'il ait un handicap, on a des moments de fatigue mais on se doit d'endurer et on endure.




Nous avons laissé Nicolas et c'est Maryline qui l'a remplacé dans la joëlette. Eric et Bruno sont avec moi, les deux autres cent-bornards qui avons subi les pluies torrentielles de l'édition de 2006. Entre Le Rozier et Millau nous avons cherché le ravitaillement où il était tellement diffcile de ressortir tellement il pleuvait. Cette partie du parcours est plus vallonnée que le premier semi mais nous savons que c'est très roulant comparé à ce qui suivra quand on quittera les rives du Tarn.
Des bénévoles déguisés viennent embrasser maryline, c'est super sympathique et ils posent pour une photo colorée.
Nous avons fait la première boucle de Millau à Millau avec de l'avance par rapport au plan de course prévu. L'avance est d'une demi-heure.
Le relais des enfants au 44ème est le bienvenu, nous en profitons pour aller chercher dans les sacs, crême anti-frottement pour en remettre une couche là où je sais que cela ne pardonne pas dans l'ultra, philippe qui est kiné, nous sort sa fiole d'huile de massage à l'arnica, c'est en prévention des crampes, donc application sur les quadris, les mollets et les ischios derrière les genoux. La fiole passe des mains de philippe à nanou et par moi. Je me masse, elle se masse, il se masse ... les jambes.

Emmanuelle est fin prête, joëlle, nanou et moi nous partons un peu avant l'équipe cela permet de trottiner lentement jusqu'à ce que toute la troupe se regroupe et se met en vitesse de croisière. Nous abordons la première vraie difficulté, la côte de Creissels jusqu'en dessous du viaduc. Rares sont ceux qui courent, de toutes façons avec la joëlette, ce serait l'assurance de nous cramer. Une fois le sommet de la côte franchie, nous avons le panneau "dossard visible" cela veut dire qu'il y aura le photographe officiel. Bien entendu, nous avons le sourire puisque c'est le symbole "borne 50km et viaduc derrrière", c'est vrai que ça fait de très belles photos souvenir.

Viennent ensuite, les ravitaillements que je connais par coeur, ils sont bien nets dans mémoire, ce sont dans les bourgs et ce sont ceux que j'ai évités il y a 4 ans sur le retour car il faisait nuit et je ne voulais pas me faire piéger par leur trop grande hospitalité. On entre dans la salle et on n'arrive difficilement à en sortir.
A l'aller, ce n'est que du bonheur car on a déjà passé la moitié du cent-bornes et on est toujours frais; les gens sont souriants, les coureurs le sont aussi.
St Georges, la soupe n'est pas encore prête, pas grave, pour ma part, ce sera jambon et pâté sans cornichon ... pas prêt non plus, pas grave, coca et perrier pour arroser ça, je n'ose pas la bière et ça me fera deux jours sans une goutte d'alcool. Les copains savent ce que je pense de nos après entraînements à Melesse.

Nous nous servons des ravitaillements comme objectifs intermédiaires, cela fait longtemps que nous avons oublié l'arithmétique. Le truc, c'est : "bientôt le ravito", en effet ils reviennent assez vite. A chaque fois la stratégie de Nanou et Joëlle est de partir dès que possible en marchant ou trottinant, de temps en temps je les accompagne, quelquefois c'est serge. Quand la joëlette arrive à nous rattrapper, les filles prennent un relais, cela permet de réguler l'allure et de ne perdre personne. C'est vrai que le petit jeune de la bande, le prénommé Simon, sans le faire exprès, à chaque fois qu'il prend une canne pour tirer, accélère et tout le monde de dire: "attention simon, pas trop vite!". Moi qui me suis bien entraîné, j'ai quand même pas mal de moments de moins bien. Ce qui est magique, c'est que dès que je prend un relais, j'oublie ma fatigue et je me met au rythme de toute l'équipe.
On a tendance à le dire, la joëlette c'est de la triche car ça nous fait avancer. Quelquefois on blague en disant que Nico, Manu ou Maryline nous demandent d'accélerer. D'ailleurs dans les trails cela nous arrivent de le faire pour rigoler. Là ce serait "risqué", nous devons être réguliers, l'objectif est d'aller au bout ensemble.

Gaëtan pour une très grande partie de la course a pris le guidon et a poussé, devant c'était presque toujours deux à tirer et derrière c'est obligatoirement un seul qui assure l'équilibre et qui pousse s'il le peut. Gaëtan a fait partie de l'équipe de France de 100km, il prend les relais sans rien demander et celui qui est en place n'oppose aucune résistance.

Un moment j'ai eu du mal à suivre la troupe, gaëtan était là pour m'encourager à revenir au train. C'est là encore l'illustration de la force d'une équipe. Seul j'aurais sombré.

A ste Rome, nous laissons emmanuelle pour reprendre nicolas, nous avons déjà fait un bon bout de chemin, nous croisons des connaissances qui sont dans l'autre sens, d'ailleurs à Millau c'est sympa car nous voyons beaucoup de coureurs rapides quand on va vers ste Affrique et ensuite dans la nuit ça s'inverse on voit ceux qui sont plus lents que nous et égocentriquement on se dit qu'on est mieux à notre place car on ira se coucher bien avant eux.

Au ravitaillement de Tiergues vers le 74ème, j'ai croisé philippe Lorent un camarade de mon club, il est très très bien, il fait la course avec son beau-frère et pour un premier cent bornes ce sera une très belle performance pour tous les deux. En descendant sur ste Affrique, j'avais froid, le temps de chercher mon coupe vent dans les sacoches et dans la cariole, le groupe s'était envolé. J'ai peiné pendant toute la descente pour revenir, j'avais mal aux jambes et je pestais, seul j'étais grognon, bougon quand j'ai recollé, j'ai snobé les copains et j'ai râlé. Le plus bête dans cette affaire c'est que les copains croyaient que j'étais devant. Ma sale tête de cochon n'a duré que quelques secondes et tout est rentré dans l'ordre.

D.. que cette descente fait mal.

A ste Affrique il y a un maximum d'abandons, pour nous c'est facile, une seule idée en tête, nous devons faire en gros un kilomètre après la salle de ravitaillement pour rejoindre le relais. Nicolas cède sa place à Maryline. Moi, je me retartine avec de la crème anti-frottement là où le shorty commence à m'irriter très sérieusement les coucou....es. Tous les signaux sont au vert à part ça. Il n'y a plus qu'à rentrer. Le temps que les parents et les copains ajustent la coque de maryline, j'ai le temps de passer un coup de fil à babeth pour la rassurer.

Dans la remontée vers Tiergues, nous croisons notre ami jean-marie, cela nous fait plaisir de le savoir là, il devra sans doute passer une bonne partie de la nuit dehors.

... à suivre

lundi 27 septembre 2010

week end riche en course à pied

alors que j'étais entre Millau et Rennes via Basse Goulaine puisque c'est là que se trouve l'association courir avec voir www.courir-avec.fr, des marathoniens qui me font confiance pour leur entraînement ont couru sous la pluie à Berlin. Les résultats tombent. C'est très agréable pour l'entraîneur de savoir que ça a été un réel succès. Christophe treuil m'a envoyé un message que je publie ci-dessous. Bravo Christophe pour ta très belle performance, record personnel battu de 4 minutes, je crois.

Salut Charlie

L’organisation à retrouvé mes temps de passage !!!!

Négative split d’une seconde et une belle régularité pour un temps réel de 2h54min et 25 s

Bonne soirée




> Message du 26/09/10 22:23
> De : "Berlin Marathon 2010"
> A : christophetreuil@wanadoo.fr
> Copie à :
> Objet : 37. real,- Berlin Marathon 2010
>
>
Vorläufiges Ergebnis für / Preliminary Result for
Christophe Treuil
about ...
Startnummer / Start Number36085
Bewerb / CompetitionMarathon
Verein / ClubPlanet Tours
Nation / NationFRA
ranking ...
Rang / RankKein Ergebnis / No results
timing ...
Nettozeit / Chip Total2:54:25
Geschwindigkeit / Speed14.5 km/h
4:08 min/km
Brutto / Gross2:55:06
Halbmarathon 1 / Half Time 11:27:13
Halbmarathon 2 / Half Time 21:27:12
km 5 0:20:55
km 10 0:41:29
km 15 1:02:00
km 20 1:22:42
km 25 1:43:27
km 30 2:04:10
km 35 2:24:41
km 40 2:45:26

mardi 21 septembre 2010

teasing

http://www.openrunner.com/index.php?id=710426

voici le parcours que j'ai trouvé avec toutes les contraintes imposées. Sérieusement j'y ai passé des heures tellement c'est compliqué.
Dans quelques temps le parcours sera officiellement mesuré par un expert.

je pourrais vous en dire plus ... morceau par morceau.

c'est ça le teasing !

bon, question sport : j'ai momentanément arrêté le judo car je suis toujours en déplacement, j'ai même arrêté la course à pied et de toutes façons vu que je vais me taper 100km avec la joëlette, j'ai intérêt à bien me reposer avant Millau.

Nom de D... départ vendredi matin et course samedi ! ayez une pensée pour les enfants et un peu pour moi !

jeudi 19 août 2010

Le voyage à Cap St Jacques (Vietnam)

Quelques photos de mon voyage au Vietnam avec passage au Cambodge.

Le voyage à Cap St Jacques

Il est une chose futile même si on peut croire qu’à la vue du temps que j’y consacre c’est très important pour moi ; cet été avant de prendre mes congés, j’ai couru, beaucoup couru pour commencer une préparation pour Millau avec mes amis et les enfants de l’association courir avec. Plusieurs fois j’ai pratiqué le bi-quotidien pour avoir un kilométrage conséquent. Avant de partir, je me suis pesé, j’ai constaté que je traînais toujours une masse corporelle « désavantageuse ». Je suis revenu de mon voyage, bien que lourdes mes valises ne présentaient pas d’excédent ce qui n’est pas le cas de mon corps qui a encore pris des kilos. Au bilan de la course à pied, il y a des athlètes qui font du tri-quoitidien, c’est simple cela veut dire 3 fois par jour, pour ma part, pour 3 semaines et demi de vacances j’ai couru trois fois, entre trois fois par jour et trois fois en presque un mois on passe du professionnel au diletant. Voilà pour le futile.

Du temps de l’Indochine, les saïgonnais allaient vers l’Est pour atteindre quelques belles plages de sables, Aujourd’hui ce lieu s’appelle Vung Tau mais quelques anciens disent Cap St Jacques.

Quand Papa et Maman ont quitté le Vietnam, cela a été une décision très importante. Les 25 premières passées de leur vie étaient heureuses, avec de beaux enfants, une fille ainée Gabrielle et trois garçons Pascal, William et Robert qui ont suivi. A un peu plus d’un an Robert s’en est allé, victime d’un méningite. Alors avant de partir pour la France, la Famille a fait un voyage à Cap St Jacques, les enfants étaient petits, l’ainée n’avait que 5 ans.

En France, la famille a vécu quelques temps dans un camp de réfugiés dans l’allier, Maman a accouché de Julien, c’est presque un symbole puisque conçu au Vietnam, il était déjà à Cap St Jacques. Plus tard, Papa a obtenu un travail à Châteauroux, la famille s’est agrandie, Je suis arrivé quand Charles De Gaulle est venu visiter la base de Déols et vous avez la provenance de mon prénom usuel, Adrien m’a suivi. Mes frères et moi avons un prénom usuel mais dans l’état civil, Papa a décidé que tous nous aurions le même prénom, c’est pourquoi nous nous prénommons tous Georges. Il disait qu’il suffirait d’appeler Georges pour que tous ses 5 garçons accourent. Maman raconte qu’ils voulaient 2 garçons et deux filles ; le constat c’est qu’ils en étaient à une plus cinq. Elie est né 6 ans après Georges Adrien, ce n’était toujours pas la deuxième fille alors il a bien fallu que Papa et Maman arrêtent, ils n’auront jamais de deuxième fille. Il faut noter que Elie est le seul des garçons à ne pas s’appeler Georges.

Papa et Maman ont vécu presque 50 ans en France.

En 2003, ils ont décidé de rejoindre leur pays natal, c’était encore une décision importante et difficile, Papa malade nécessitait des soins qui devenaient pratiquement impossible financièrement. D’un côté ils s’éloignaient de leurs enfants, des petits enfants et des arrières petits enfants, d’un autre un de mes cousins et sa famille allaient s’occuper d’eux avec énormément d’attention.

Cette année Maman voulait fêter ses 80 ans , mes frères et moi étions partant, pour venir avec nos familles, ensuite elle a changé cela en anniversaire des 60 ans de leur mariage. Cela devenait la fête de Papa et Maman.

De nombreux amis vietnamiens et français ont promis de venir.

Mon frère Julien, sa femme Sylvia, ses enfants Noam, Océane et Maeva sont arrivés les premiers au Vietnam et sont allé visiter le Nord, Hanoï, la baie d’Along puis ont entrepris leur descente vers le Centre et le Sud. Quelques jours après, Mes frères Adrien, Elie accompagné de son fils Robin, Babeth mon épouse, nos enfants Camille, Julien, Pierre, Marie et moi-même avons pris le même vol Paris-HoChiMinh Ville. Maman nous attendait à l’ Aéroport et nous avons filé vers Ben Tre.

Ben Tre est dans le Delta du Mékong à 80 km au sud de Saïgon. Papa et Maman ont fait construire une maison à la campagne sur le terrain de mon cousin qu’on appelle « 9 » cela s’écrit « chien » et cela se prononce « ti-in ».

Notre famille s’est retrouvée à la maison à Ben Tre. Mon papa bien que très affaibli nous a reconnu mes frères et moi et ses belles-filles, il n’a pas reconnu les petits enfants les plus jeunes car ils avaient beaucoup grandi depuis leurs dernière visite.

Le jour même de notre arrivée, nous avons fait une ballade dans la campagne, il faisait chaud. Le lendemain, j’ai fait un footing avec Adrien, Marie et Robin nous accompagnaient sur un vélo.

Nous avons fait un voyage à 8 à Dalat dans un mini-bus 15 places, pendant ce temps Papa est resté à Ben Tre avec une fièvre due à une infection aux poumons.

De retour à Ben Tre, nous avons agrandi notre groupe Julien et sa famille nous ont rejoint. Nous sommes partis à 15 pour une excursion au Cambodge.

Nous avons voyagé toute la journée pour atteindre la ville de Sim Reap presque à l’extrême ouest du Cambodge.

Le 1er août au moment du petit déjeuner mon frère Elie m’a appris que Papa ne s’est pas réveillé. Maman est venue dans la salle du restaurant, j’ai passé le repas à cacher mon émotion. Quand Julien est arrivé un peu plus tard dans le hall en larmes, nous étions enfin les quatre garçons présents pour Maman. Elle nous a demandé pourquoi nous pleurions et ainsi elle a appris. Nous somme touchés parce que Maman est maintenant sans Papa qu’elle a aimé 60 ans.

Adrien s’est proposé pour accompagner Maman pour retourner immédiatement à Saigon puis Ben Tre. Emmanuel un petit-frère de maman qui a été un des premiers à être au courant est venu de Saïgon. Tonton Emmanuel a pris en charge la situation.

Notre famille a continué son excursion un journée sur le site merveilleux d’Angkor, nous sommes rentrés via Pnom Penh.


Les moments qui ont suivi ont été forts en émotion. Notre famille portait un bandeau blanc en signe de deuil. Papa semblait dormir dans son cercueil. Dans le salon à Ben Tre, il y a des photos de la famille, de Papa et Maman, il y en a quand ils sont très jeunes et je veux retenir ces belles images.

Nous sommes allés en car avec les cousins au crématorium. Grand-père paternel était pasteur, Papa et Maman sont chrétiens et citaient : « … poussière, tu retourneras poussière »

Notre regroupe s’est un peu agrandi, Christine ma cousine doublement germaine nous a rejoint et c’est à 16 que nous sommes partis faire un tour dans le Mékong. Nous avons visité Can Tho où la famille de maman avait vécu, nous avons retrouvé l’endroit où il y avait une très grande maison de famille. Nous sommes passés à Chau-Doc au mont Sam, nous avons fait une halte à Saïgon avant de prendre l’hydro-foil pour Vung Tau.

Il y a une petite montagne « nui nho » le plus à l’Est de Vung Tau, qu’on repère avec une grande statue de Christ au sommet, en face une petite île Hon Ba accessible à pied à marée basse avec une petite pagode.

Une partie de notre groupe a fait la sieste (moi surtout) l’autre est allé à la plage.

En fin de journée, quand la plage se vidait, les rochers se sont découvert , la famille s’est mise en marche vers Hon Ba. La progression sur les rochers était difficile. Nous avons grimpé jusqu’aux abords de la pagode, nous avons posé pour une photo, nous sommes redescendus pour être les pieds dans l’eau. La lumière du jour était très faible, la dispersion des cendres de Papa a été un moment très émouvant, j’ai bien regardé autour pour mettre en mémoire ce lieu. Maman a toujours quelqu’un à droite et à gauche pour la soutenir dans les passages difficiles dans les rochers et elle se sent soutenue. Paradoxalement elle dit qu’elle est maintenant seule alors qu’elle le dit à de nombreux enfants et petits enfants qui l’entourent.

Papa a été « énorme », il a attendu notre venue au Vietnam pour partir.
Ce voyage à Cap St Jacques, il avait dit qu’il viendrait avec nous.
Il est venu, Maman disait qu’il fallait qu’il soit dans l’eau, ses cendres vont voyager.


Le lendemain, j’ai fait ma seule vraie sortie de course à pied au Vietnam. Tôt, je me suis éclipsé de l’hôtel, j’ai couru sur la plage, jusqu’à Hon Ba, j’ai dépassé le cap, ce n’était pas joli de l’autre côté, je suis revenu sur mes pas, j’ai grimpé les marches jusqu’à la statue du Christ pour avoir le plus beau panorama. J’ai regardé longuement la petite île de Hon Ba. Petits pincements au cœur ; je ne pouvais pas courir car c’est un site religieux, j’ai donc savouré lentement cette descente vers la mer tout doucement en pensant à mon Papa.

En prenant l’avion à Paris, je savais déjà que je verrai Papa pour la dernière fois, je sais maintenant ce qu’est le deuil, je sais que je pleure de temps en temps mais je ne sais même pas pourquoi. Quand une tante ou un proche ne m’a pas vu depuis longtemps, ils me disent que je ressemble énormément à mon Papa. C’est mon visage qui lui ressemble ; j’ai le caractère de Maman avec la sensibilité de Papa. Quand je pense à un autre de mes frères c’est son caractère qui en ressort ; tous nous avons de tenons dans des proportions différentes des côtés de Papa et de Maman. Papa était doué en musique et en informatique, Maman est une vraie pipelette elle passe son temps à s’occuper des autres. Papa introverti et discret, Maman exubérante, communicative …

Quand je cours, je pense quelquefois aux enfants en joëlette, quelquefois je m’en voulais de ne pas avoir fait connaître cela à Papa. Puis je me dis, Papa et Maman sont partis au Vietnam il y a 7 ans, je ne connaissais pas encore ce moyen de faire courir les autres.

Le voyage à Cap St Jacques a été un grand moment. Papa et Maman étaient venus avec leurs enfants nés au Vietnam avant de partir en France, les quatre enfants nés en France sont venus au Vietnam pour le dernier voyage de Papa et Maman ensemble.

mercredi 14 juillet 2010

Dunes d'espoir, les parents, pilou, paul, michel, franck, christophe,olivier,jean-michel, marie, INES, ELSA,EMMANUELLE et CAMILLE


Ces derniers temps, mes papiers se font rares, ma vie n'est pas compliquée elle est complexe.

Compliquée, cela voudrait dire que c'est difficile, complexe c'est bien ce qui qualifie la mienne, diversifiée, riche; en effet, ces dernières semaines que ce soit professionnellement ou assiociativement, j'ai énormément de travail, je dois fournir beaucoup d'énergie et même si mes responsabilités prennent énormément de mon temps, j'ai réussi à préserver du temps pour courir pour moi-même, pour mon équilibre, pour ma santé et pour mon plaisir.
Depuis deux semaines, du fait de la chaleur, j'ai déplacé mes footings de récupération à la "fraîche" c'est à dire avant la journée de travail. Parce que j'ai participé à des courses je n'ai pas fait de travail de qualité en semaine mais j'ai réussi à doubler (bi-quotidien) deux fois deux fois (non ce n'est pas une faute, une semaine 2 et la suivante 2 si ça peut vous éclairer).

Bon, j'arrête de parler de moi et de ma pratique, j'ai enfin pu courir pour d'autres. Les autres ce sont mes compagnons d'un jour ou plus. En Avril j'étais avec mes amis de courir avec, là, ce Dimanche c'était avec Dunes d'espoir.

Ma vie est riche de ma pratique d'humble coureur, elle est fantastique quand mes athlètes concrétisent des mois d'entraînement, elle est fatiguante avec mes responsabliités professionnelles mais apporte des satisfactions de travail bien fait, elle est pleine de bonheur quand mes enfants me montrent qu'eux aussi se construisent harmonieusement, c'est du bonheur dans l'intimité qu'on ne dévoile pas sur Internet, mes amis, qu'il soient ou non des coureurs nous offrent de bien beaux moments à partager.

Dimanche 11 juillet,
la magie était au rendez vous du "bout du monde" autour et dans la joëlette de Dunes d'espoir. Michel a pris de très beaux clichés et Pilou a produit un papier qui me permet de savourer encore cette très belle journée et je ne peux que vous encourager à aller voir les photos de Michel pas pressés et l'article de Pierre alias pilou.

Photos de Michel pas pressés
Michel a écrit : "Je suis un trailer heureux et chanceux ! Merci Inès, Elsa, Emmanuelle, Camille, et Pilou, Paul, Marie, Charlie, Christophe, Franck, pour ce bonheur que vous m'avez donné de partager sur ce magnifique tracé du TBM ! L'objectif de Dunes d'Espoir est atteint : vous m'avez montré avec une telle facilité que notre différence d'équilibre sur 2 jambes ne doit pas être un frein au partage des rires et des joies à dévaler les chemins tortueux et somptueux de ce bout du monde qui est le nôtre ... "

article de Pilou : joëlette aventure au trail du bout du monde 2010