lundi 14 juin 2010

importance, priorité,urgence, la famille, les amis

Certains viennent voir sur mon blog parce qu'il y a peut-être des informations, des avis, des conseils qu'on ne trouve pas ailleurs.
En effet, j'ai la prétention de vouloir apporter une vision personnelle de la course à pied et tant pis si cela existe ailleurs en tous cas je suis fier de faire "chier" ceux qui cherchent des recettes et qui trouvent que mes articles ont un caractère philosophique.
Cependant, ce dimanche il n'était pas question de sagesse puisque la chaîne M6 en quête d'audience, ce qui est normal pour une chaîne de télévision privée a fait passer dans les magazines télé: Zone Interdite "jeux, sport, sexe, peuvent ils s'en passer ?"
Après avoir vu quelques extraits, après avoir bien rigolé avec mes enfants, après avoir digéré ces instants fugitifs de médiatisation avec Oliv, un de mes athlètes, j'ai laissé passer une journée de travail, j'ai dîné à mon hôtel car je suis en déplacement pour le travail et je me suis mis au clavier de mon ordinateur portable.
La télévision a une audience très importante, pour preuve des amis avec qui mon épouse et moi-même n'avions plus de nouvelle nous ont recontactés, au moins cela a un effet réel dans la vraie vie, des retrouvailles.
Maintenant cela me pose une réelle interrogation. L'impact médiatique n'est-il pas un appareil générant une distorsion, une déformation énorme ?
Poser la question, c'est déjà y répondre.
Le reportage sur les addictions a quelque chose de malhonnête car il met sur le même plan, une personne qui a peur d'affronter la vraie vie en cherchant à tout contrôler ou plutôt contrôler ce sur quoi elle peut intervenir, le contenu de son assiette, la suppression des poussières, l'aseptisation de sa salle d'eau, le temps, les quantités par exemple et un père de famille sain qui trouve une once de sérénité, d'équilibre en respirant, en bougeant, en courant, en s'occupant de ses enfants et de temps en temps en allant faire une compétition.
Il y a 52 Week Ends par an, beaucoup de marathoniens que j'entraîne trouve qu'une course est importante mais comme oliv, s'il fallait choisir et renoncer à une course, il n'y aurait pas photo. Concrètement, que ce soit un marathonien ou un trailer que je côtoie dans mon club, il est rare qu'il y ait plus de deux ou trois très grands objectifs dans l'année, alors cela veut dire deux ou trois week ends dans l'année où nous sommes à fond dans notre compétition.
Oliv, Karim, (parisiens) Cédric, Laurent (normands) sont ceux qui cet hiver sont venus en Bretagne pour dormir la veille du championnat départemental et le régional. Sans déconner, cela ne fait que 2 déplacement sen Bretagne. Alors si une addiction commence quand on va deux fois dans son club, alors je n'y comprend plus rien.
Bon reprenons les thèmes titres de cet article. Importance, quand je prépare une compétition sérieusement, je peux affirmer que je cours beaucoup plus qu'oliv, il m'arrive de doubler deux fois dans la semaine. Doubler c'est à dire courir le matin 45' et le soir entre 1h00 et 1h30.
C'est important mais pas autant que la famille et le travail. La famille parce que c'est le plus important dans ma vie et le travail parce qu'il faut bien gagner de l'argent pour nourrir celle-ci.
La priorité découle du classement de l'importance.
Un de mes enfants est mal dans sa vie, il m'est important de le soutenir dans ce passage difficile.
Mon enfant est au début de sa construction, il a besoin des conseils, des avis, des sentiments de ceux qui l'aiment alors il est prioritaire.
Après ma famille, mes amis sont ceux qui sont important et sont prioritaires.
La petite lucarne fait focus sur un de ceux-ci, dois-je oublier les autres. Non.
S'il y a une urgence alors momentanément je m'en occupe et ensuite je reviens aux priorités, aux aspects importants de ma vie.
Tiens, j'imagine certains de mes fidèles lecteurs.
Ils se disent:"charlie n'a pas écrit depuis le trail de Guerlédan".
Commentaire succinct: "charlie n'est pas fier de son enchaînement Guerlédan-Roscoff"
Plus tard quand la bêtise sera presque effacée alors je pourrais revenir sur ce qu'il ne fallait pas faire: 8h dans la chaleur à Guerlédan et 6 jours après un WE trail avec 3 courses 2 jours 1 bivouac, total environ 6h de trail.
En fait, l'émission avec Oliv était amusante à voir avec mes enfants, nous avons bien rigolé mais j'aime bien mettre en avant mes moments simples qui ne passent pas à la télé, ceux passés en famille, je ne les relate pas sur le net, ceux passés avec mes amis à l'entraînement, plusieurs fois par semaine (sans priver ma famille de ma présence car c'est le matin avant le lever des autres, le midi ou le WE alors qu'ils font la grasse mat ) c'est aussi, par exemple le samedi à Melesse suivi de la bibine traditionnelle avec jeanlou, patrice et jilali. Mes sorties trails "off" c'est à dire sans dossard mais avec le camel back, quelquefois la frontale ... mes déplacements clubs pour les courses chez des amis (momo par exemple) ou sur des championnats . Tous ces moments sont des moments de bonheur.
Même ce soir, où je ne cours pas, je pianote sur mon clavier, j'ai du plaisir à laisser vagabonder mes pensées, et bien ce soir, je savoure le temps qui passe et je peux par moment rêver pour le futur ou me remémorer des moments précieux.
Le temps s'écoule de façon différente quand je suis en train de transpirer, souffler, courir, marcher, c'est bien. Là je pense aussi à quelques uns de mes athlètes qui ont tendance à "psychoter", en effet certains sont des hyperactifs et s'ils ne peuvent courir ils sont mal. Moi, je crois pouvoir profiter des endorphines mais aussi de la fainéantise, c'est à dire savourer ne rien faire.
Petit à petit, certains athlètes hyperactifs finiront par sentir qu'il n'y a pas que la composante physiologique qui permet de se sentir bien, il n'y a pas que l'endorphine qui apporte du plaisir, il y a la prise de conscience que dans la pratique de la course à pied, ce n'est qu'une composante de la recherche de l'équilibre. L'équilibre entre la passion et la sérénité. Certains diront qu'un être est complexe, il y a une composante rock and roll et une composante Mozart.
Dans mon équipe, il y a beaucoup de personnalités que j'apprécie, il y a les coureurs performants et encore séniors, il y a les entraîneurs momo, thierry, bruno, il y a les trailers , il y a les marathoniens qui m'ont apporté de belles ou très belles progressions, il y a les modestes, les humbles et chaleureux coureurs et ceux qui arrivent et découvrent la diversité, la simplicité.

5 commentaires:

Hippomène a dit…

Salut Charlie,

Juste une question : quand il a été proposé à Olivier et sa passion d'être "le centre" d'un reportage, comment cela lui a été présenté ?

Vincent-qui-aime-bien-se-ballader- içi !

charlie le hoangan a dit…

Salut vincent,
demandons à Olivier de venir répondre ici.

Anonyme a dit…

salut charlie , effectivement en regardant m6, cela m'as amené a me poser questions ;ai-je une addiction a la cap ? ne prends t-elle pas trop de temps par rapport : famille,bricolage autres sortie!!!
comme la plus part je vais dire les autres peut être , moi non!!!
la cap me fait grand bien, ne nuit pas a ma santé ni a mon entourage (ma femme coure aussi donc +facile) j'ai des contacts avec des coureurs que je n'aurais jamais eu ailleurs que dans la cap , donc que du bien .
amis coureurs continuons la route
gilinc

Oliv a dit…

@Vincent, bonsoir.

Un jour j'ai été contacté par un réalisateur qui a été très limpide sur le but du reportage qu'il cherchait à faire. Il m'a clairement annoncé la couleur, que le sujet c'était le coté négatif de l'addict et qu'il ne s'agissait pas d'un reportage pour véhiculer les valeurs du sports, du dépassement de soi.

Sur le coup mon réflexe est de laisser tomber, mais petit à petit je me dit que si ce n'est pas moi qui y va, se sera un autre. Une idée germe alors dans ma tête: et si j'y allais avec sincérité, avec mon histoire, afin qu'ils n'aient pas sous la main un mec sur qui se défoncer et faire transparaitre des idées noires sur la pratique d'un sport.

je prends rdv avec le réalisateur, lui raconte toute mon histoire et ça lui plaît: il veut m'intégrer dans le reportage sous le thème de l'addiction mais avec "le bon rôle" vis à vis des autres addictions présentées (je connaissais les autre sujets de la première partie, mais rien sur la seconde partie me doutant bien que c'était soit le sexe, soit la drogue soit l'alcool).

Pas moyen de visionner le résultat avant diffusion, le producteur (M6) l'interdit et je signe en connaissance de cause. La suite n'est qu'une histoire de confiance.

Avec du recul même si ce reportage est loin d'être une référence sur le sport (pour ce qui me concerne), j'ai gagné mon pari: je passe comme un cheveux sur la soupe au milieu des autres sujets (anorexie, jeux et sexe) et j'ai un air "sympathique" et "équilibré" qui fait contre-jour avec les voix-off qui essayent de dire le contraire et le ridicule de la présentatrice qui tente par tous les moyens de me diaboliser, à tel point que j'ai reçu des tonnes de messages de gens qui veulent se mettre à courir (véridique!) maintenant.

Serge92 a dit…

Charlie et Oliv....
la caravane passe les chiens aboient....