jeudi 22 décembre 2011

ce qui nous différencie et ce qui nous rassemble


Dix,
Dix pulses, Dix années, Dix minutes.

Dimanche 18 décembre, Olivier et moi nous avons couru le même cross, nous faisions partie d'une belle délégation de notre club la JA Melesse, c'était bien sympathique, c'était organisé par l'EAPB. Arrivé sur le site, j'ai eu la joie de revoir de nombreux amis dans la course à pied, ceux de Noyal-Pontivy autour de Krysteel et Momo, les crossmen et crosswomen du département 35 qui font une répétition générale pour le prochain championnat départemental et mon ami Jean-Paul Couétil camarade des deux promotions d'entraîneurs hors stade pour les niveaux obtenus après nos stages à Andrezieux. Jean-paul ne courait pas car membre de l'EAPB mais m'a annoncé qu'il fera le départemental. Dans la course je me suis amusé à courir avec Hervé entraîneur de Guichen, j'espère qu'il sera en forme et pourra courir au départemental, cela me motivera en me remémorant nos courses en V1.

les Dix !
Si vous regardez les courbes de FC superposées (celle d'Olivier en rouge, la mienne en orange), il y a bien Dix pulses d'écart. FC max 173 et 183. et globalement 10 pulses durant la course.
Nous avons bien une différence d'age de Dix années.
Sur cette course, il y a aussi Dix minutes d'écart sur les chronos.
Dix de plus pour moi à chaque fois. Les adeptes d'Astrand ne doivent rien y comprendre.

Nous sommes réellement différents, d'ailleurs deux jours après la course, Olivier a fait une séance d'allures variées avec de l'allure marathon et de l'allure semi. Il était très bien avec de bonnes sensations et le coeur était à peine à 160 puis à 164. Après le footing de récupération du mercredi, ce jeudi il a attaqué une séance test dure avec 3x1500 et 3x500, les 1500 en vitesse stable et les 500 crescendo. Comme c'était sur stade, Olivier s'est installé dans le plaisir d'être régulier mais avec l'envie d'aller vite. C'est seulement en faisant le dernier 500 à 20km/h qu'il a atteint sa FC de "croisière" de cross.
Pendant ce temps, moi, le vieux, j'avais mal aux jambes. Mardi, je n'ai fait qu'un footing de 45' et ce jeudi je ne suis même pas allé m'entraîner alors que j'ai encore mal aux quadris.
L'air de rien, mes dix pulses de plus, mes dix années de plus et mes dix minutes d'effort intensif de plus m'ont bien atteint.
C'est bien cela qui sert d'illustration au fait que nous ne sommes pas fait pareil, nous allons à des vitesses différentes, nos coeurs ont des rythmes différents et nous ne récupérons pas de la même manière.
Dans le même temps d'autres coureurs que j'entraîne sont encore plus jeunes et vont quelquefois plus vite mais eux aussi rencontrent des difficultés quand ils s'entraînent moins et sont moins performants et récupèrent moins vite.
A la finale ce qui nous rassemble, c'est notre humilité de coureurs/compétiteurs du dimanche besogneux la semaine et quelquefois fatigués. Les fêtes arrivent, nous allons faire ripaille et le 8 janvier, une semaine seulement après le jour de l'an nous allons nous arracher les tripes dans la boue. Ce sera la fête du club avec les vétérans le matin encouragés par les enfants, les filles et les séniors, ensuite se suivront les différentes catégories, c'est en dernier que les As seront lâchés.
Pour ma part, j'aurai tout le mois de janvier pour récupérer et je serai spectateur au championnat de Bretagne, les autres continueront à s'entraîner pour briller qui à Quimper, qui à Brest et pourquoi pas La Roche sur Yon.

samedi 15 octobre 2011

presque demie diagonale d'un coureur pas prêt à devenir fou

Réveil samedi 15 octobre 6 heures ici à La Réunion.


La première chose que je fais, c'est la consultation de l'avancement de mon ami Thierry, tout va bien, quand je m'étais couché il était sorti de Cilaos, il était resté un peu plus de 2 heures, il a donc pris une douche et a dû se reposer un peu. Thierry est à Marla, il sera sans doute à la Redoute dans la journée nous pensions courir dans la nuit à Mafate et il va tout faire de jour, c'est bien pour les yeux et c'est tant pis pour le « chrono ».

Pour ma part, je me remets de ma journée difficile, j'ai mal à plusieurs endroits: mal au cou, comme un contracture, mal au dos, il a été de nombreuse fois vrillé, par exemple, le buste tourné à droite et la jambe droite glissant et partant à gauche vers l'arrière, les bras et les mains se retrouvant dans la boue ou pire sur des rochers qui m'ont blessé les doigts et m'ont laissé des bleus sur les quadris et les mollets, un autre « endroit » qui me laisse un goût amer, ce sont les quelques fois où les spectateurs me disaient gentiment: « allez georges, courage georges, bravo georges ». C'est un problème récurrent où mon état cicil ne colle pas avec mon prénom d'usage.


Des courriels et des sms d'amis sont arrivés en nombre sur mon mobile et mon compte de courriel. Avec ce papier, je vous réponds à tous sans oublier chacune des touches particulières liées à chacune de nos expériences vécues ensemble.

Il y a les coureurs avec qui je m'entraîne toute l'année et nous nous voyons plusieurs fois dans la semaine, il y a les traileurs avec qui je fais quelques sorties spécifiques en terrain comportant des passages techniques, Guerlédan ou la pointe du grouin, il y a mes amis entraîneurs qui savent ce qu'il y a dans ma tête de coach et qui me savent fort pour motiver les autres mais toujours « seul et faible» quand il s'agit de charlie l'athlète, il y a ceux qui étaient là en 2009 , les pas pressés quand j'ai eu plus que de la déception, un sentiment d'être le roi des imbéciles, celui qui ne lit pas le carnet de route et qui manque de respect à cette fameuse diagonale des fous. Quand on regarde les résultats 2009, qu'on tape mon nom, c'est juste mis, départ St Philippe Cap Méchant et abandon. Pour rappel, j'étais arrivé au pointage à la route du volcan vers 9h00 et avait été mis hors course parce que le pointage était terminé, l'informatique rangée, le ravitaillement était en train de fermer. Pour information, c'est un endroit qu'on peut atteindre en voiture, c'est sur le bord du cratère du piton de la Fournaise et la vue le matin de bonne heure est très belle.

2011, tout avait très très bien commencé.


Nous étions deux amis à nous inscrire à cette diagonale et nos femmes qui n'aiment pas spécialement la course sont amies et se voient toutes les semaines elles s'appellent pour rire les femmes désespérées clin d'oeil à la série télé. Nos desesperate housewives ont bien géré notre voyage à la Réunion, c'est attablé devant la piscine d'un superbe hôtel choisie par elles que j'écris ce papier. Thierry vient de passer à trois roches, il a perdu 3 places depuis Marla et seulement une place en catégorie V2, 883ème au scratch et 130ème V2.

Revenons à ce séjour qui a très bien débuté, nous avons passé les premiers jours à St Pierre pour être assez proche du départ de la course, cela nous a permis de nous promener et faire des repérages, nous avons vu le stade à Cap Méchant, visité des coins sympathiques sur le sud de l'île, nous sommes montés au volcan mais la météo était mauvaise nous n'avons pas vu grand chose sauf le point de ravito du piton Textor avec la surprise de rencontrer Jacques un trailer de St Gilles, pas sur l'île de la Réunion, St Gilles, à l'ouest de Rennes. Le jour de la prise des dossards, nous avons fait un crochet, avons quitté la route des tamarins et avons profité d'une éclaircie très brêve pour contempler le cirque de Mafate depuis le piton Maïdo. En ce moment, thierry passe justement en dessous du Maïdo, la diagonale entre dans Mafate par le col du Taïbit, descends à Marla, passe à Trois Roches puis Roche Plate qui est juste en dessous du Maïdo, se dirige vers le nord ilet des orangers pour sortir par la rivière des galets en passant à deux bras.

La météo sur le centre de l'île a été mauvaise, il a plu les 3 jours précédents la course, nous sommes restés sur les bas, côte sous le vent où il fait beau. Nous avons vu côté sud est au vent, les traces des différentes coulées de lave des éruptions de 2007, 2002 et de la fin du 20ème siècle.


Pour rester sur de belles images, je vous raconterai ma course sans respecter l'ordre chronologique.

Départ de Cap Méchant, cela se passe bien, il y a beaucoup de monde, Robert Chicaud, nous promet de la souffrance, la diagonale n'est pas une épreuve pour n'importe qui, il nous promet du froid à peine 2 degré sur le volcan mais pas de neige, il fait l'allusion à la boue à cause des pluies des derniers jours et nous promet un changement de parcours à cause des passages impraticables dans la forêt de Belouve après Mare à boue. Le coup de pistolet est donné, mon cardiofréquencemètre ne fonctionne pas, j'ai l'habitude, lors de départ, il y a trop d'émetteurs à proximité qui brouillent le système. J'entends des coureurs qui annoncent leur vitesse proche de 11km/h. Cela me va bien et me dit qu'ils vont se calmer et marcher dès que cela va grimper. Thierry me dit que c'est un peu rapide et je lui réponds qu'au moins nous n'aurons pas les randonneurs devant nous sur le sentier dans la pente à 28% où il y a deux ans, j'étais bloqué dans un véritable bouchon et ça n'avançait pas. Ma stratégie est de partir vite comme en cross et ensuite une fois placé, redescendre à ma vitesse de croisière. Ce qui devait arriver arriva, dans les champs de cannes à sucre les coureurs reviennent à leur niveau, pas mal se mettent à marcher, d'autres alternent marche et course lente. Plusieurs fois je crie « thierry » et comme je n'arrête pas de doubler, je crois que je l'ai perdu, quelques minutes avant d'arriver au pointage et ravitaillement, thierry me rattrape et me dit que nous étions très rapides, c'est vrai car nous constatons que nous avons mis moins de 2 heures à monter là, donc 1h00 avant le hors délai, le ravitaillement est très bref, juste le temps de picorer et recharger nos poches d'eau. Même à ce niveau je me mets à courir pour grapiller des places avant la grimpette. Nous faisons toute la première partie ensemble, je me mets dans les pas de mon prédécesseur et je suis toujours très concentré, je regarde de temps en temps l'altimètre, je sais que cette partie est très très longue, 1400m de dénivelée positive en un seul coup. Arrivé à 1400m d'altitude, je calcule que j'ai fait la moité de la montée et je décide de calmer le jeu. Les places sont faites. A la louche, j'ai assez de mou pour passer sans être inquiété par les barrières horaires. Thierry continue à ce rythme qui lui convient, moi je devais être en sur régime et l'altitude ne m'arrange pas. Enfin le groupe dans lequel je suis bien arrive à découvert, ce ne sont plus que des arbustes et ils ne protégent pas du vent. Robert Chicaud nous avait préduit 2 degrés, j'enlève mon T Shirt Trempé, je mets les manchons aux bras, le buff sur la tête et mon coupe-vent, je ne sentirai jamais le froid. Passage au ravito de foc foc, je ne charge pas la poche à eau, je mange tout ce que je trouve car je sais qu'en fin de nuit je risque une hypoglycémie, je bois du coca et du café avec du sucre et fonce, je ne reste que 5 minutes et repars vers le prochain pointage qui n'est qu'à 7 km donc à 1 heure au plus. Même si ne reste que ¾ d'heure sur ce tronçon, je m'endors debout quand je ne cours pas, à un moment je me réveille et m'aperçois que je suis loin du parcours alors j'accèlère pour ne pas m'endormir à nouveau. Enfin j'arrive sur le lieu de mon plus mauvais souvenir de course, je lève les bras, je savoure ce petit moment de bonheur, je passe au pointage avec un très large sourire car la fois précédente, c'est bien là que les bénévoles se demandaient qui « oserait » me retirer mon dossard. Je scrute toutes les personnes qui arborent un badge de l'organisation en espérant voir le chef de poste j'aimerais lui dire bonjour et lui rappeler l'anecdote malheureuse pour moi. Bon cette fois-ci , j'ai pointé à 4h12, il fait nuit et l'heure limite est à 7h45, j'ai plus de trois heures d'avance. Commence ici, le parcours que je n'ai jamais emprunté, direction piton textor via l'oratoire ste thérèse ancien point culminant de la course à 2400m, nous sommes déjà à 2320m donc ce sera des petites successions de montées et descentes.


Petit saut dans le temps, car pour moi le plus beau moment m'a tellement ému que j'en ai la gorge serrée et mes yeux se régalent du souvenir des images que je garde en moi, je l'avais dit, je n'ai pas pris d'appareil photo et puis si quelqu'un veut voir, qu'il se déplace car c'est incomparable d'être sur place et de voir des images sur papier ou sur écran.


Piton Textor, 2065m, descente vers le chalet des Pâtres, nous traversons la plaine des Caffres entre des champs où paissent des vaches, et surtout entre des barbelés pour délimiter leurs lieux de patûrage. Ces fils ne me dérangent pas plus que ça et délimitent un passage qui en temps normal permet de courir à plusieurs de front et pour moi de doubler les marcheurs, là c'est une autre histoire, la pluie et les premiers raideurs ont fait leur oeuvre, une trace en temps normal est devenue une ornière boueuse, les coureurs l'évitent et font de nouvelles traces sur les bords, malheureusement cela ressemble à une cuvette et comme je suis toujours chanceux, je glisse sur la boue et me casse la figure plusieurs fois. A l'approche du chalet nous sommes sur une sente zigzaguant le long d'une faille, je glisse encore et par peur de me retrouver dans une ravine, je me contracte et c'est une crampe qui me prend à la cuisse gauche. Les autres fois ce sera l'autre cuisse qui crampe.

En fait alors que ce n'est pas si glissant, je fais quelques chutes avant de me faire apposer une pastille sur le dossard au chalet. Avant d'arriver à Mare à Boue, nous avons droit à une route qui me permet de faire de la marche rapide et je redouble tous ceux qui m'ont gentiment encouragé quand ils me passaient à cause de mes chutes et mes crampes. Avant Mare à Boue, il y a de très nombreuses familles qui viennent faire des ravitos sauvages, je comprends mieux pourquoi il y avait peu de sacs déposés la veille pour Cilaos et Deux Bras. En tous cas toutes ces familles nous encouragent tous et me donnent du bravo Georges. Pointage, heure limite 12h00 et il n'est que 9h05 soit pratiquement 3 heures d'avance. Là je prends un bon repas poulet pâtes, soupe vermicelles, je recharge la poche car on me dit qu'il y a de l'eau à 8km puis 21km, c'est à dire Hell Bourg.


A peine sortie du ravitaillement, je me suis mis à courir et j'ai doublé des groupes de raideurs-marcheurs, très rapidement nous nous sommes trouvés à la même vitesse car nous avons eu droit à de la boue, il y avait des passages très dangereux car les rochers étaient recouverts de boue laissée par les chaussures de nos prédécesseurs. Nous ne comprenions pas car on nous avait promis d'éviter les sentiers avec la boue impraticable. Jamais je n'ai vu de ravitaillement en eau, j'ai terminé l'étape à sec, pas grave j'ai connu pire et là, c'était humide donc je n'ai pas eu la sensation de coup de chaud et soif. Dans la forêt de Bélouve, j'ai dû faire une dizaine de chutes avec souvent torsion du dos, j'avais l'impression de faire une révision du judo, chute latérale à droite, chute avant, chute arrière, latérale gauche. Un spectateur rencontré sur une portion de route m'a offert des gants de VTT en me disant que ça me servirait, c'était vrai car je me suis plusieurs fois raccroché à des branches d'arbre. Les pieds qui glissaient dans tous les sens, les chutes, les vrilles de mon dos, ça m'a épuisé et mon cou est encore tout contracturé. J'étais dans un groupe qui a presque unanimement abandonné. Certains disaient pourquoi sommes nous punis, nous n'avons rien fait de mal. A un moment, j'ai vu une fleur magnifique, j'ai constaté qu'il n'y avait personne qui regardait, nous avons passé au moins 4 heures à regarder où mettre nos pieds. Le sentier est complètement saccagé. L'ONF va surement interdire le passage l'année prochaine, les arbres ont été torturés par les raideurs déséquilibrés.

Non loin du gîte de Bélouve, nous avons été rejoints par un groupe de raideurs qui a pris un raccourci par la route, en effet, une très grande partie des sentiers longeait la route forestière et cela nous aurait fait économiser beaucoup d'énergie. Cela paraissait interminable, là j'étais dans un état mental déplorable, mon téléphone n'arrêtait pas de sonner, c'est bête mais c'est normal que les proches s'inquiètent et m'appellent mais cela me sortait de la course et chaque fois il fallait que je trouve un endroit pour m'arrêter ce qui n'était pas facile. Dans une autre vie j'en aurais voulu à la terre entière, comme je sais que tout ce qui m'arrive, c'est moi qui l'ai voulu, je ne pense qu'à une chose: »de toutes façons, cela va bien finir par s'arrêter! » Dans la journée, même si beaucoup se sont plaints lors des entrevues télévisés, Robert Chicaud a déclaré très justement qu'un traileur se doit de courir en nature, par tous les temps et si des personnes n'aiment pas la boue alors ils n'ont pas la place sur cette course. « pas faux » je ne reviendrais surement pas car la prochaine fois ce serait peut-être la chaleur ou un autre prétexte météo qui me ferait abandonner. Sincèrement, je suis un coureur et je me demande si courir dans la boue en Bretagne lors des cross me procure pas un bonheur immense alors qu'ici à la Réunion, c'est démentiel, normal c'est la diagonale des fous.


Nous avons mis 8 heures pour faire Mare à Boue - Hell Bourg c'est à dire 21km avec des portions de route, nous avons accéléré pour ne pas arriver juste pour repartir. Hell Bourg soit en anglais le bled d'enfer !


Dans la descente entre le gîte et le bourg qui était annoncé pour ¾ d'heure et j'en ai mis ½ heure de plus avec pour lièvre un Réunionnais, je me disais que je pourrais dormir un quart d'heure et repartir requinqué, j'étais épuisé et des copains de circonstance demandaient tout autour si c'était normal de ne plus avoir de jambes alors que nous n'étions mêmepas à la moitié. Fallait-il repartir, s'interrogeaient-ils. D'autres disaient qu'ils n'avaient plus de jus, ils avaient tout laissé dans la boue et ne pouvaient pas affronter la montée dans la nuit et pire la descente du bloc après le gîte du piton des neiges. Dans ma tête, « même pas mal et des dizaines de personnes me soutiennent depuis la métropole ».

Dans mon cas, arrivée à 17h22 en bas et montée vers le stade pour manger vite fait dons pas possibilité de dormir un quart d'heure. le poste fermait à 18h00, de nombreux raideurs ont abandonné là épuisés par la boue et bigrement remontés contre l'organisation et je suis parti avec un groupe pour tenter d'atteindre le gite de la Caverne Dufour (Piton des neiges) à 22h00 puis Cilaos à 0h30 soit une nuit dehors de 6h30 en grimpette (gîte à presque 2500m point culminant de la course) et descente vers Cilaos par le bloc sachant que tout était trempé.

à 1400m d'altitude j'ai réalisé que je ne serai jamais dans les temps et ne pourrai pas dormir en nature car c'était humide et en haut il ferait proche de zéro degré, j'étais trop fatigué pour passer seul plusieurs heures en montagne. Les frontales s'éloignaient dans la nuit et je me retrouvais dans le noir. Beaucoup repartaient en sens inverse alors j'ai fait pareil. J'ai mis 2h15 pour descendre 400m de dénivelée négative!

Dans la descente j'ai appelé l'organisation pour qu'il sache que j'étais hors course et ne m'attendent pas au prochain pointage. Plusieurs fois j'ai croisé des raideurs hors délai qui voulaient juste joindre Cilaos pour dormir abrité. Je suis arrivé à Hell bourg à presque 22h00. C'était la fin de ma petite galère et il n'y avait rien à manger. La navette qui ramenait les « abandons » venait de partir. Heureusement un compagnon d'infortune logeait non loin d'où dormaient les filles. Aujourd'hui Babeth me dit que j'ai maigri, dommage que je ne reste pas presque maigre pour les futures course où éventuellement j'irais plus vite, en très peu de temps, je vais me restaurer, récupérer, me reconstruire, en fait je vais me regoinfrer .


Pour conclure, il se pourrait que je sois devenu trop sage et ne veut pas me mettre en danger, je n'aurai jamais le T Shirt «Diagonale des Fous, j'ai survécu », qu'importe le bonheur est là.


En ce mois d'octobre 2011, j'ai vécu des moments forts, j'ai savouré des instants magiques.


Quand je suis passé au ravitaillement de la route du volcan, il faisait nuit et déjà c'était un bonheur prémédité, en 2009 c'était à 9h00, la course partait à minuit, cela faisait 9 h de course dont 3h le jour, la vue des nuages en dessous était belle mais m'avait coûté cher, cette année, départ à 22h, je suis passé en pleine nuit à 5h20 soit 1h40plus rapide. C'est bête mais déjà j'étais comblé, heureux « béat », les larmes et la gorge serrée étaient bien présentes. Toute la partie avant le Piton Textor n'a été que du plaisir. Le moment le plus fabuleux a été dans les virages de la montée à l'oratoire Ste Thérèse, Le soleil s'est levé sur le piton en face, dans le creux on distinguait des centaines de raideurs, sur cette partie roulante, j'en avais doublé un paquet et quand je m'arrêtais pour savourer ce moment, certains me repassaient, je leur disais que c'était beau, magnifique, je pleurais de joie. Rien que cela valait le déplacement, c'est un moment d'éternité, c'est cela qui est gravé en moi, cette couleur douce, orangée qui m'apaise, c'est le bonheur d'être sur mes jambes, de grimper où je veux et contempler une montagne au dessus d'une vallée et dans le cas de la Réunion, la montagne est au dessus de l'océan, c'est fantastique, papa n'aura jamais connu cela et j'ai une pensée pour lui. Que la vie est belle, mes amis en course ou en randonnée, c'est comme vous voulez, regardez les paysages, dans une nuit de pleine lune, les plantes et les cailloux vous font imaginer toutes sortes de chose, quand une couleur orangée d'un lever de soleil apparaît c'est magique, c'est la fin de la nuit, la naissance d'un journée, c'est l'éternel recommencement, c'était là avant nous, ce sera là des millions d'années après nous. Que notre terre est belle!



lundi 3 octobre 2011

Ego

Citation d' André Comte-Sponville :

« Tout Ego est frustré, toujours. Quand il n'y a plus de frustration, il n'y a plus d'Ego »


Cette citation m'a éclairé et aidé à analyser mes résultats récents sur des projets importants, certains m'ont donné une grande satisfaction, d'autres des frustrations, des désillusions et dans certains cas, je n'ai pas réellement eu de déception mais seulement de la surprise et c'est tant mieux. Clin d'oeil à kung fu panda: « demain est un mystère, aujourd'hui est un cadeau c'est pourquoi on l'appelle présent ». L'entraînement n'apporte pas de certitude, heureusement une course bien préparée ou non apporte des surprises.


A chaque fois pour mes projets, il a été question d'oeuvre collective impliquant des dizaines voire des centaines de personnes et quand il s'agissait de performance sportive, cela a été une connivence entraîneur-athlète.


Quand on m'a jugé sur mes décisions sur mes positions sur la conduite d'un très très grand projet où j'ai donné énormément pendant un an, j'ai sans doute souffert de non-reconnaissance mais avec du recul, c'est bien mon Ego qui n'a pas supporté la critique surtout qu' elle était négative. Si j'étais resté sur ma conviction initiale que ce qui compte c'est donner qui me rend heureux, j'aurais sans doute retenu que tous ceux qui ont reçu le cadeau étaient heureux et reconnaissants, comme c'est ma personne qui s'est sentie attaquée par toutes les imperfections, mon Ego était frustré.


Depuis la fin de ce gros chantier, ce grand projet, la vie que j'aime est revenue au premier plan. Cet été j'ai renoué avec l'envie de courir pour moi, pour mon plaisir, mon équilibre sans référence aux autres sans vouloir être devant ou derrière, juste courir dès le lever et écouter sentir la nature et respirer profondément pour en quelque sorte méditer. Dans la journée, ma vie ressemble à de nombreuses autres, mais le midi j'ai la chance souvent d'aller au stade, je cours pendant l'échauffement des athlètes et bavarde avec mes amis entraîneurs pour savoir qui fait quoi. Souvent je me laisse encadrer par un autre entraîneur et c'est bien reposant et agréable d'entendre les consignes, comme « grandis toi, regarde loin, relâche tes épaules, griffe ... » Quelquefois, je regarde des athlètes à qui j'ai donné une séance précise et éventuellement je donne des conseils ou bien encourage. Il y a tous les niveaux sur le stade et dans mon club. Des mauvaises langues font croire que seuls les champions peuvent prendre une licence chez nous. C'est complètement stupide, pour preuve, moi-même avant d'en devenir dirigeant, j'ai bien intégré ce groupe de passionnés de course à pied, mes chronos étaient modestes, ils se sont améliorés et ils resteront à jamais modestes. En tant qu'entraîneur, mon Ego a pu mettre en avant mon expertise et plus j'entraîne plus j'ai des résultats et plus je sais que je ne suis que pour très peu de chose dans la performance. Pourrais-je prétentieusement faire une analogie avec les « accoucheurs », c'est à dire affirmer que les coureurs ont en eux même la connaissance et que je ne suis là que pour les aider à accoucher ? La vérité est celle qui vous va bien et je vous laisse heureusement votre libre-arbitre.


Maintenant, il est temps de replacer l' Ego à sa place … Ailleurs.


Prenons les derniers échanges que j'ai eus. Dimanche 25 septembre, les deux garçons qui couraient au marathon de Berlin m'ont envoyé leurs résultats. Christophe et Jérôme ont chacun battu leur record personnel. Et j'ai eu droit aux : « bravo au coach charlie! ». A Berlin les conditions étaient bonnes et le record du monde a été battu par Pascal Makau en 2h03'38 .


Ce qu'il faut en retenir comme souvent dans le succès des coureurs, c'est que les conditions étaient toutes favorables, bonne préparation, bonne forme de l'athlète, bonne diététique les jours précédents, bonne gestion de course, bonne météo, pas de vent, pas trop chaud et bon mental.


Un des ingrédients n'est pas au rdv et cela ne fonctionne pas. Par exemple, il n'y a pas de confiance dans la gestion, les conseils, les réajustements du coach et cela suffit pour instiller un petit poison dans la tête du marathonien alors là oui, nous trouvons un responsable (le doute).


Nous avons fait un bilan oral avec Christophe, chrono de 2h52 en dinant ensemble et avec Jérôme en 2h49'16 (12 secondes gagnées) par téléphone puisque nous sommes dans un cas proche et dans l'autre élogné de milliers de kilomètres. Un jour il me faudra retourner chez Jérôme car Vienne est une ville que j'aime !

Nous savons que tout n'a pas été parfait et que dans les deux cas, nous pensions faire un meilleur chrono. Le marathon est une épreuve terrible car il suffit d'un moment où on se trompe d'allure et des dizaines de secondes s'envolent. C'est le cas, quand un marathonien ralentit sans s'en apercevoir en s'installant dans un confort comme dans l'autre sens quand il se sent fort et accélère et hypothèque la fin de course.


Ce dimanche 2 octobre, Alain a fait son deuxième marathon de l'année, après des conditions dures (chaleur et vent) au Mont St Michel il n'a pas eu de chance et il a eu droit à l'été indien à Lyon. Le vainqueur Rachid Ghammouni à lyon finit en 2h23'12 alors qu'il a fait 2h12'49 à Nice-Cannes en 2010. Alain s'est entraîné dur aussi, il avait l'air très bien et je le voyais approcher les 3h05. La météo n'était pas favorable ce dimanche, les organisateurs n'ont pas mis la climatisation Alain a fait 20 minutes de plus que ce que j'avais parié!

Pour se mentir un entraîneur pourrait dire, dans un cas c'est grâce à moi, dans l'autre c'est à cause de la météo.


Ce midi, avec d'autres entraîneurs du club, nous avons tenu le bureau et nous avons planifié des déplacements en groupe en car, nous avons décidé de futurs moments sympathiques comme le prochain st pol morlaix/ Taulé morlaix ou bien un marathon au printemps.


Quand je fais un raccourci, j'arrive à la conclusion que certes cela fait plaisir d'avoir des athlètes qui performent, qui quelquefois sont champions dans leur catégorie ou par équipe, mais quand nous mettons notre Ego ailleurs, nous retrouvons toujours de la joie, du bonheur de participer à des projets ensemble que ce soit pour un gars ou une fille qui va vite ou comme pour le ou la débutante qui nous a rejoint dont le seul objectif est de terminer sa première course.


Pour ceux qui ne le savent pas encore, une des qualités requises en course à pied en endurance c'est la patience, nous avons tous des exemples d'enfants qui n'étaient pas doués qui à force d'années d'entraînement avec les copains qui étaient toujours devant sont devenus des très bons coureur(e)s et aussi d'exemples de coureurs de très bon niveau régional qui venaient pour « piquer » les plans d'entraînement d'un club spécialisé marathon et qui repartaient sans avoir progressé ni dans leur pratique ni dans leur compréhension de ce que sont les rapports et la qualités de ceux-ci entre athlète et entraîneur qui sont gagnants. Attention, ne croyez pas qu'en étant plusieurs nous sommes plus forts mais quand on a plusieurs amis au service des autres cela fait beaucoup de valeurs communes et beaucoup de passion et de partage et on nous apprécie.


Avec le groupe d'entraîneurs que je côtoie et cela va au delà de mon club, en nous effaçant tout en suscitant la confiance, nous avons beaucoup de plaisir et très peu de frustrations car il reste moins d'Ego



lundi 19 septembre 2011

merci Françoise, merci au marathon relais de la vie

Grâce au relais marathon pour la vie, grâce aux copains et copines qui ont couru à côté de moi et grâce à Françoise qui m'a accompagné sur son vélo, j'ai terminé la semaine très très heureux.

http://www.marathondelavie.org/
allez voir et vous comprendrez pourquoi il nous arrive de courir avec le même T-shirt, sans dossard, sans chrono et toujours avec le sourire, sauf quand on est dans le dur et qu'on regarde ses pieds.

Qu'est-ce que c'est bien de se rappeler qu'on doit savourer une sortie, seul ou en groupe.

Seul, on se rappelle que c'est du bonheur que de bouger, de respirer, d'écouter le monde autour de soi, les oiseaux, le ressac si on est à côté de la mer et on peut aussi écouter son propre corps, sa respiration, les contacts avec le sol. Pour les adddicts à l'Ipod, je vous demande d'essayer de laisser la musique à la maison et écoutez autour de vous.

En groupe, ce dimanche, c'était une belle sortie sur des chemins non loin de Rennes où j'ai alterné sourires et tête des mauvais jours. Au début, c'était facile et je jouais avec des accélérations avec JeanLou et Thierry. Ensuite, j'étais suffisamment entâmé pour "méditer".

Pour Thierry, c'était beaucoup trop lent et il a accéléré pour se mettre dans une allure plus naturelle et agréable.

Jean-Lou et moi avons couru ensemble la moitié du parcours, c'est à dire à peu près un semi, Françoise à Vélo nous a rejoints à St-Jacques.

La photo d'elle a été prise par notre amie Martine sur la fin alors qu'il crachinait un tout petit peu. La plupart du temps nous avons eu une météo très agréable, du ciel bleu au début avec une température pas trop chaude.

J'ai croisé des coureurs qui ont en juin souffert sur un marathon, les organisateurs n'avaient pas mis la clim et cela avait durci la course.

Le relais marathon de 45kms environ est découpé en 4 tronçons, le troisième était en partie sur des chemins avec des passages difficiles pour le vélo et avec des petites grimpettes qui demandaient pas mal d'énergie. C'est là que j'avoue avoir eu des moments sans sourire, oui c'était dur mais quelle que soit la météo, une marathon devient dur dans la deuxième moitié ou plus tard dans le dernier tiers.

Au dernier passage de relais aux environs du 33ème ou 34ème kilomètre, toute une équipe de l'association Courir à st Grégoire dont je suis membre était là et nous avons terminé ensemble. Courir à St Grégoire comme tous les ans a doublé les "engagements" des coureurs (8 euros versés par le coureur et l'asso mettait aussi 8 euros).

Que ce soit en association ou en club, il y a toujours des coureurs qui ne se posent pas de question quand il s'agit de courir solidairement.

Mes amis courent, pour la place, pour l'équipe quand ce sont les cross, ils courent pour un chrono pour mesurer leur progression, pour le plaisir d'aller vite, pour mesurer l'efficacité de leur entraînement, ils courent pour profiter de beaux paysages en course nature, ils courent pour se dépasser dans l'ultra, ils courent pour accompagner des enfants dans les joëlettes, pour être heureux avec eux, ils courent pour donner un coup de main pour une cause qu'ils considèrent juste, cela peut être un simple tour de 5km sur le relais de nuit, encore pour ne équipe de copains, ce peut être sur plusieurs jours comme sur les ultra-trails, ils courent avec le sourire pour la photo !

Quand je suis dans le dur, je pense à des proches à qui on prescrit de la chimie en injection pour attaquer le cancer, je sais que c'est dur et je sais que c'est une sacrée bagarre et on ne doit pas penser à abandonner. Tout le corps lutte et souffre, on peut avoir la nausée, on peut penser que ça dure très et trop longtemps, on peut avoir des pensées négatives. Les amis sont là pour nous encourager.

Ce dimanche, je n'ai jamais souffert, je ne souffre pas en course, j'endure, je répète à ceux qui s'entraînent et qui courent longtemps: ce n'est que de l'endurance et cela nous fait du bien. Sur la fin, souvent on a envie d'arrêter, Moi je pense toujours et encore à ceux qui ne courent pas, ou ne courent plus. D'autres personnes ne mettent pas de dossard, se battent pour rester debout, plus tard certains re-trottineront et viendront courir le marathon relais pour la vie.


les photos sont de Françoise Gréhal et Martine Quelleuc

vendredi 16 septembre 2011

pause

Je ne m'en lasse pas de ce chemin côtier en partant de Cancale, en passant par la pointe du Grouin, en continuant vers les nombreuses plages dont celle de l'anse Du Guesclin.
A ma dernière sortie, nous étions trois rando-traileurs, nous avions chacun notre forme du moment, nos envies, nos obligations, nos vies bien différentes mais nous avons en commun la chance de pouvoir savourer ces instants de course entrecoupés de pauses. Il y a des petites pauses pour recharger la poche à eau, il y a aussi celle où on reprend son souffle parce qu'on s'est laissé griser par une accélération débutée dans une belle descente et continuée dans des pentes, il y a aussi la pause pour sortir le pique-nique. Dans quelques semaines, je ferai une très belle rando-sportive, il y aura des pauses, je me suis interdit d'emporter un appareil photo, je me suis promis de passer les barrières horaires. Là, pas loin de l'île Du Guesclin, pas de chronomètre, pas de dossard et seulement, la beauté du site, les amis et ces oiseaux qui me rappelent des rêves où je vole, cela méritait une photo.

mercredi 24 août 2011

courir vers ou pour le bonheur

Quand je cours tous les jours, je trouve cela normal, quand je ne peux car je suis blessé, ce n’est pas de la souffrance, c’est un manque, je prends le temps de non-course pour « méditer »

L’affamé : « j’ai mal au ventre d’avoir faim, ce serait un plaisir de manger un bol de riz, le bonheur, je verrais ensuite. »
L’assoiffé : « ma bouche est sèche, dans ma tête ça cogne j’ai mal, j’ai soif, ce serait tellement bien de boire de l’eau, le bonheur, pfff je souffre alors ne m’en parlez pas. »
Le sans abri en plein hiver : « mon manteau élimé ne me protège pas, Brassens racontait qu’un auvergnat lui avait chauffé le cœur avec un bon feu de bois, quand on n’a plus froid on peut peut-être espérer chercher le bonheur. »
L’insomniaque : « si j’avais une nuit correcte, je serai en forme pour chercher la sérénité. »
Le blessé : « mon corps est abîmé, je ne peux plus aller courir … »

On se pose des questions qu’on croit existentielles, il y a des désirs naturels, certains sont nécessaires et on ne peut vivre sans, d’autres sont peut-être un pas vers le bonheur.


lundi 1 août 2011

1er aout


Aujourd’hui, 1er Août, cela fait un an que papa a quitté ce monde. Maman l’a tant aimé et Maman pense sans cesse à lui. Tous deux ont fondé une très belle famille. Maman, encore hier me disait qu’elle avait eu beaucoup de bonheur d’avoir avec lui ses enfants qu’elle aime tant. Le détachement des choses matérielles est un pas vers le bonheur, c’est une idée que je partage complètement, nous ne sommes pas heureux parce que nous possédons, nous sommes heureux par ce que nous sommes, cela se résume par le bon choix entre avoir et être. Le détachement envers des personnes peut aussi être un choix pour ne pas avoir la tristesse de voir s’éloigner celui qu’on a tant aimé. La vie peut être sans haut et sans bas si l’on choisit de se détacher de tout, matériel et êtres vivants mais la vie peut aussi être comme dans le sport, il y a ceux qui pratiquent juste pour le bien être et c’est bien pour l’équilibre comme dans la devise un esprit sain dans un corps sain mais il y a aussi la compétition dans le sport. La compétition est un risque, le sportif peut tenter des stratégies et des tactiques périlleuses et cela peut passer et permettre de gagner comme cela peut aboutir à une contre-performance. Un marathonien performant voit aussi avec beaucoup de tristesse partir peu à peu ses capacités; il doit faire le deuil de sa vie d'athlète de haut niveau, s'il est sage, il accepte et peut transmettre ses connaissances et vivre sa passion de façon différente.

Ne pas faire de compétition c'est ne pas tenter de perdre.
Ne pas construire une relation durable c'est aussi un moyen de ne jamais connaître la séparation.

L’amour réciproque de Papa et Maman a été un choix, maman pleure souvent l’absence de l’amour de sa vie, l’amour apporte des joies et des peines. Maman m’a encore dit qu’elle est heureuse quand elle voit ses enfants, ses petits enfants, ses arrières petits enfants. Papa lui manque, à moi aussi, il me manque. Il n'était pas du tout sportif et maintenant quotidiennement il est avec moi dans mes footings. Je n’ai pas choisi ma famille, c’est Papa et Maman qui ont choisi de nous avoir mes frères, ma soeur et moi.
Tous les jours que je vis, je les remercie de nous avoir élevés et chéris. Maintenant je vois bien que si je me considère généreux, c’est bien parce que je donne comme Papa et Maman, ils m’ont montré qu'en donnant à sa famille puis plus largement à ses amis on ne possède pas mais on est simplement heureux.