mercredi 24 février 2010

réponse à cyril sur le travail de pied

Comme souvent il suffit de regarder de demander les avis de chacun et on est éclairé.
La question était:
"Qu'appelles-tu "travail de pied" dans une séance d'entrainement? Est-il possible de modifier la façon dont on pose ses pieds pour être plus efficace même à mon age avancé (37)? Y'a t'il des façons de poser ses pieds selon le type de course (route, trail)?"
Plus le temps passe et moins j'ai envie d'être péremptoire. Je regarde mes gars courir, il y a les crossmen, les jeunes et il y a les plus anciens qui vont sur les trails et le long. Certains jeunes ont une foulée naturellement "belle", certains anciens ont une foulée pas très belle à voir mais ... si je vous donne leurs chronos vous vous direz qu'il vaut mieux être mauvais à l'entraînement avec des éducatifs "ratés" et gagner des courses ... grâce à un mental hors norme.
Après des longs trails, suivant le profil, les gars me disent qu'ils ont mal, ici, en me montrant, une face extérieure de genou ou là en me montrant les quadris ou bien encore là ... le tendon d'achille et nous y reviendrons.
Puisqu'il y a des poses de pied différentes entre le sprint et le demi-fond, déjà entre le début de course et la fin de course, il y a des raisons biomécaniques et physiologiques, mais cela n'engage que moi.
Dans le cas du début d'un sprint à la sortie des startings blocks, il y a propulsion, le corps est devant, ensuite le coureur est plus aérien, il griffe avec ses pointes, jamais le talon ne touche le sol. Voyez comme les sprinters ont des sacrés muscles et s'entraînent avec des charges.
Cela va vite, très vite en poussée puis très vite en traction et accessoirement en pleine vitesse il faut être souple, relâché.
Dans le cas d'un demi fondeur, le départ est debout, dès le coup de pétard, c'est du griffé, pareil le talon ne touche pas le sol. Là pas de grosses cuisses cuisses, musculature en général fine et beaux mollets, chevilles fines.
Si tu demandes où sont les plus grandes blessures des demi-fondeurs et des fondeurs qui passent le 10000 et qui vont sur la route, tu obtiens souvent la réponse: le talon d'achille.
Remarque que quand tu cours sans poser le talon, le mollet est bien sollicité et ce mollet est attaché en bas par ... le tendon d'achille.
La recherche de performance ne fait pas toujours bon ménage avec le maintien de l'intégrité du corps. La chirurgie passe quelquefois pour réparer ces fameux tendons qui ont bien été abîmés.

Quand on passe sur des distances au delà du marathon le tendon ne peut plus supporter d'être sollicité si durement pendant des heures. D'ailleurs sur les courses de montagne, même si ce n'est pas pendant des heures, on s'aperçoit que des très bons coureurs peuvent prendre la tête de la course mais ne tiennent pas toute la course car en montée le mollet est encore plus sollicité si on grimpe sur la pointe. le tendon ne tient pas. Des grimpeurs de très bon niveau ont appris à poser le talon dans la montée pour durer, pour endurer.

Alors sur route sur du long (la longueur dépend de chacun), sur trail il me paraît évident qu'il faut poser le talon, dérouler le pied et ainsi soulager le mollet et le tendon d'achille. Encore une fois, plus le trail s'allonge et plus cela ressemble à de la randonnée sportive c'est à dire, beaucoup de marche rapide en montée et de l'endurance raisonnable quand c'est possible. Dans ce cas, en marche, on pose le talon, on déroule le pied.
Voilà pourquoi quand j'encadre une séance d'entraînement je rappelle toujours que les éducatifs que nous faisons, le travail de pied, de foulée est surtout pour le demi-fond, le cross et le fond, c'est bien de faire ça l'hiver et au printemps quand on quitte le cross, qu'on passe sur les marathons ou les trails, on garde un peu d'éducatifs avant la VMA pour conserver une belle foulée mais si on passe sur l'ultra, on fait des exercices de déroulé de pied et d'ailleurs le travail de VMA n'est plus du tout le même.

Au fait cyril, pour moi 37 ans c'est un bel âge pour l'endurance. J'en ai un peu plus et je crois que je peux toujours travailler pour obtenir des améliorations sur certains aspects de la course pied.
Le champ des améliorations est vaste, suivant le coureur il y a variétés de paramètres sur lesquels on peut agir. L'entraînement n'est pas seulement l'adaptation biomécanique ou physiologique, il ne faut pas oublier le mental. Quelquefois je rencontre des coureurs qui peuvent gagner qui ont fait ce qu'il fallait avant la course sauf du côté mental. Un ultra-trail c'est beaucoup beaucoup dans la tête que cela se joue le jour J, les petits bobos en cours de chemin ne doivent pas faire baisser les bras ou bien faire faiblir la foulée.

Je ne te donnerai qu'un seul conseil, regarde le film l'aventure c'est l'aventure, regarde Aldo Maccione, imite sa démarche, fais le de plus en plus vite jusqu'à décoller ... c'est cela le travail de foulée en déroulé de pied.

2 commentaires:

frank a dit…

merci charlie pour ces conseils

COR a dit…

Merci Charlie, j'apprécie ton retour prompt et personnalisé, et je prends bonne note du "déroulé de pied" que je mettrai en oeuvre lors de mes prochaines échéances. Je n'ignorais pas qu'Aldo puisse inspirer un jour les "coureurs", mais de là à imaginer qu'ils inspireraient les coureurs à pied...

Sportivement,

Cyril
Objectif Ecotrail 2010
http://cyriloger.blogspot.com/