mercredi 10 décembre 2008

De la différence entre échanger et "co-piller"

La course à pied compte beaucoup de pratiquants individualistes, certains pendant quelques temps, quelques mois se font leur footing pour s'aérer, arrêter de fumer, perdre du poids, puis se piquent au jeu, augmentent le nombre de sorties par semaine ... au bout du compte se donnent comme objectif, un marathon.
Internet est un superbe outil qui offre l'avantage pour beaucoup d'être "gratuit", il s'y échange tellement d'information que n'importe quel passionné de CAP ou "addict" de jogging ou running finit par trouver des plans d'entrainement. Et ... ça marche !
Pas plus tard qu'hier, un gars m'a contacté, il a couru son premier marathon en copiant un plan d'un autre et il a réalisé 2h46. D'autres à qui j'avais proposé par amitié de les aider à passer leur fameuse barre de 4h ont décliné mon offre, ils ont aussi bricolé des plans et ont fini en quelques tentatives par réaliser 3h45, bravo pour eux. Cela les a conforté dans leur approche de la course à pied.
En fait, nul besoin d'entraineur pour progresser un peu, même beaucoup pour certains et personne n'est capable de dire si un gars seul en "co-pillant" et "bricolant" des plans peut devenir un champion du village, de la région ou du monde. Un entraineur avec un égo surdimensionné peut entrer dans une discussion et vouloir prouver qu'il a eu des supers résultats avec tel ou tel athlète. Moi-même pas plus tard que ce mardi à ma séance d'entrainement j'ai parlé des performances et des progrès de mes athlètes. Je l'avoue c'est aussi pour prouver que j'existe un peu dans le monde de la course à pied alors qu'en tant que coureur, je ne suis plus que l'ombre d'un ex-compétiteur.
En tout cas, ce que je tenais à partager dans cet article, c'est qu'en très peu de temps j'ai eu le plaisir de communiquer, d'échanger par courriel, par téléphone et par clavardage ("chat" in english). Par exemple, j'ai eu des nouvelles par courriel puis par téléphone de Karim que j'entraine depuis plusieurs années maintenant et je commence à bien connaître sa façon de pratiquer, sa façon d'aborder une compétition, son sérieux dans l'entrainement, sa "force mentale", il a quand même couru plusieurs marathons et à chaque fois il a claqué une PB Personal Best, meilleure performance individuelle. De même, j'ai eu les commentaires d'un ami assez éloigné sur le magnifique trail de Moncontour (photos là) . Pour être précis, il s'agit d'Eric Moricet qui est un breton qui s'est installé dans la belle province du Québec. Il est quelque part entre Montréal et Québec. Actuellement il fait environ -15°C et les conditions pour courir sont rudes, là je comprend ceux qui font du vélo elliptique bien au chaud mais Eric avait l'habitude de courir sur le canal à Rennes et il continue à courir en nature; entre mes photos et les siennes, je suis sûr que pour certains lecteurs le coeur balancera.
Je ne peux pas entrainer Eric car je ne sais pas faire avec ses conditions mais j'ai du plaisir à discuter avec lui. C'est amusant, quand il est 5 h du matin à Rennes, chez Eric il est 23h et il a encore du temps avant d'aller se coucher, alors que moi je "stresse" déjà en regardant le planning de ma journée.




















Le message que je tenais à faire passer c'est que ceux qui me contactent pour avoir un plan pour courir plus vite leur marathon peuvent toujours gratuitement consulter d'autres entraineurs des sites Internet de jogging ou running. Pas plus tard que dimanche, il y avait un colloque à Pacé non loin de Rennes, il y avait les marathoniens de l'équipe de France. J'ai lu sur le forum de courir en bretagne que certains auditeurs étaient surpris du bricolage de certains athlètes de haut niveau et pourtant ils vont vite. Pour ma part, j'ai un défaut ou une qualité, c'est la relation humaine qui m'a toujours fait avancer, c'est partager avec un athlète ses doutes, ses espoirs, sa "souffrance" et bien sûr son plaisir de performer qui m'intéressent sans parler de la satisfaction du travail bien fait. Si on croit que je suis un producteur de super-plans d'entrainement pour 4h, 3h45,3h30,3h15,3h,2h45,2h30 ... 2h27, 2h26,2h25 ... on se trompe. Les gars qui sont venus me voir seulement pour essayer de claquer un chrono sont repartis, soit parce que je ne les ai pas retenus soit parce que au bout de quelques mois, j'ai même un peu poussé pour qu'ils aillent voir ailleurs. Si vous cherchez un entraineur, je vous recommande surtout de "tester" son écoute, sa capacité d'adaptation. A quoi ça sert de dire qu'on a un expert si on ne lui demande pas de conseil pour affiner ou modifier des enchainements de séances voire le contenu d'une séance si les conditions d'entrainement changent. Pour revenir à Eric qui est en photo dans un paysage sous la neige, est-ce que si je l'avais dans mon équipe, je lui donnerais 13x400 en 1'35 r55' ? bien sûr que non car il m'aurait dit préférer faire du patinage artistique. Pareil si vous arrivez sur le stade et que le tartant est devenu une patinoire, allez faire votre séance ailleurs et si besoin transformez la séance en footing, ensuite passez coup de fil au coach et modifiez ensemble la suite si nécessaire.
Ma qualité est de tenir compte de chacun de mes athlètes, je leur demande de me donner des nouvelles et je leur demande de changer telle ou telle chose, cela peut être au niveau de la diététique (nom de D..., sadok va encore la ramener sur les régimes et moi je suis contre et je n'ai pas eu le temps de parler de diététtique pendant la course) comme au niveau des exercices de PPS ou PPG (par exemple s'il y a du boulot question gainage). Mon défaut est que je donne envie à d'autres athlètes de venir dans mon équipe (même si je ne laisse pas mon adresse de courriel, les pugnaces arrivent à me contacter par la bande) et je ne peux pas élargir mon équipe. Mais il y a maintenant une ouverture car plusieurs fois par semaine quand je suis sur mes bases rennaises je constate à l'entrainement de groupe, que ceux qui étaient adjoints-entraineurs (ex niveau 1 FFA hors stade) sont devenus de bons entraineurs, pour l'anecdote, bientôt thierry et bruno passeront le 1er dégré hors stade FFA (ex niveau 2). Ce n'est pas au niveau technique que je les juge car ils progressent sans cesse, c'est dans le fait que je les vois très attentifs à corriger la gestuelle lors des éducatifs et aussi parce que nous communiquons beaucoup par courriel, téléphone, clavardage et en vrai lors des entrainements et des repas entre amis (petit clin d'oeil à momo qui fait partie de la bande et qui n'hésite pas à faire 100 bornes pour venir papoter). Nous discutons de ceux que nous entrainons et nous partageons cette même fibre, celle qui est la marque de notre club; c'est un club de marathoniens et ultra-coureurs et formateur d'entraineurs avec quelques sensibilités différentes et cela fait notre richesse. Merci Christian Delerue de nous avoir accueillis et formés à la JA MELESSE. La saison des marathons est terminée, la saison sportive commence, les compétiteurs ont une licence qui court de septembre 2008 à aout 2009. La plupart des "jeunes" vont s'aligner sur les cross, mardi midi, thierry s'est tapé une spé cross, j'ai encadré la séance avec PPS et côtes. Cette année il n'y aura pas de championnat de France de marathon sénior, je viens d'apprendre qu'il se tiendrait un championnat de France Vétéran, les gars du club iront défendre leur titre gagné à Sénart, nous serons donc présents à Reims, me voilà donc remonté comme une pendule pour "affûter"les "vieux". Ces vétérans comptent parmi eux des gars qui se débrouillent tout seul pour s'entrainer (exemples dédé ou patrick), des gars qui sont à l'écoute des coaches et qui s'entrainent à la FC, car c'est comme ça chez nous et on arrive quand même à avoir de bons chronos à conditions d'être sans cesse à ajuster les séances à la forme du moment, donc il y a sans cesse échange entre le marathonien et l'entraineur, cela ne laisse pas de place au "co-pillage".

7 commentaires:

Anonyme a dit…

On me demande parfois(et de plus en plus) "mes plans". J'ai un mal fou à expliquer à chaque foi que ça sert à rien car trop personnel, et je demande alors en retour à celui qui me demande mon plan s'il lui viendrait à l'esprit de me demander mes semelles orthopédiques pour courir comme je fais ? Tout ça pour illustrer qu'effectivement ces plans que tu nous concoctes sont le fruit d'une longue phase d'observation/échange entre coach et coureur. J'ai moi même mis un certain temps à comprendre qu'il ne s'agissait pas de "recette de cuisine".

Anonyme a dit…

Bonjour Charlie,
la lecture de tes billets ne me laisse jamais insensible (bon, faut dire que je suis hypersensible aussi...mais bon quand même!). Je comprends et/ou partage très souvent tes analyses. Les personnes que tu entraînes ont vraiment de la chance! J'aimerais bien avoir un coach possédant tes qualités.
Je me suis inscrite cette année dans un club. Et une personnalité comme la tienne m'aurait été d'autant plus appréciable qu'il s'agit d'un club de triathlon. Enfin, quand bien même je n'aurais pratiqué que la course à pied, je trouve que de toute façon, mon entraîneur dans ce domaine est vraiment très loin de ce que j'attendais lorsque je me suis enfin décidée à m'inscrire dans un club i.e. quelqu'un comme toi, quand je lis un tel billet!
Je ne sais d'ailleurs pas ce que l'on doit/peut attendre d'un entraîneur, et d'un entraîneur dans le cadre du triathlon. Il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu, comme tu les as si bien mentionnés! Je crois que mes attentes étaient utopistes!
Etant d'un naturel réservé, je ne vais pas de moi-même voir les entraîneurs malgré les tas de questions que je me pose. De toute façon, j'ai malheureusement perçu qu'ils n'avaient pas tes capacités ni d'écoute, ni d'attention/ d'analyse, ni de pédagogie. C'en est même parfois consternant.
Je pense qu'il est "difficile" de s'investir autant que tu as l'air de le faire. C'est un choix qui influe sur sa vie privée, n'est-ce pas, et tout le monde n'est pas disposé à le faire.
Bref, je suis un peu perplexe. Je crois que je vais passer au "co-pillage" l'année prochaine moi!
[C'est drôle car au départ, je m'étais inscrite afin de bénéficier des conseils, du suivi d'entraîneurs plus que pour l'ambiance d'un club (je suis plutôt solitaire), et en fin de compte, j'apprécie bien plus les personnes que j'ai rencontrées que ce que m'apportent (ou pas trop!) les entraînements.]

Anonyme a dit…

Merci Charlie pour cet article.
C'est également un plaisir de discuter avec toi et de partager cette passion que l'on a pour la course à pied même si il y a un décalage horaire de -6h par rapport à la France.

Effectivement lorsque j'étais à Rennes, je m'entraînais très souvent le long du canal St-Martin jusqu'à Betton ainsi qu'aux Buttes de Couesmes (autour du campus de Beaulieu).

Au Québec les conditions d'entraînement sont vraiment très différentes.
Ici c'est plutôt un climat continental qui se caractérise par une forte amplitude thermique.

L'été est souvent chaud et très humide, des fois la température dépasse 40°C avec le facteur d'humidité.

L'hiver est long (près de 5 mois) la neige est omniprésente ainsi que le froid.
La température ressentie (avec le facteur vent) fluctue entre -10°C et -30°C.
J'ai même connu un record à -53°C, en janvier 2004 !.

Je suis obligé de composer avec ce froid, alors je fais quand même des sorties mais je me suis fixé une limite à -20°C (je ne suis pas totalement dingue... :o)) ) car avec de telles températures on s'épuise beaucoup plus vite, il faut bien maintenir la température de son petit corps n'est-ce pas.
Il est clair que lors des entraînements je dois tenir compte des conditions météorologiques surtout en période d'hiver.

Durant ces mois d'hiver, je ne fais que de l'endurance (sorties de 1h à 1h30 max selon la météo) de manière à garder la forme comme on dit.
Je réside le long de la rivière "Le Richelieu" (entre le Mont St-Hilaire et Sorel) à 50km de Montréal sur la rive sud (1h de l'état du Vermont, USA), ici les routes sont constamment recouvertes de neige et de glace alors les appuis sont moins sûrs.

Je pratique la course à pied depuis près de 20 ans, j'ai également utilisé des plans d'entraînement de type "marathon" que l'on retrouve sur le net, j'ai obtenu des résultats convenables à mon niveau mais sans plus.
Je suis conscient que si j'intégrais ton équipe mes résultats seraient différents.
Il ne suffit pas d'être devant son plan d'entraînement pour améliorer ses performances il y a autre chose...
La dynamique de l'équipe, la relation humaine, l'échange entre l'athlète et l'entraineur, le suivi et le soutien dans les moments de doute, etc...
Il suffit simplement de discuter avec toi pour se rendre compte à quel point cette "relation" est importante.

La prochaine fois que je séjourne en Bretagne à Rennes, tu peux être certain que je te contacterai pour aller faire quelques séances le long du canal St-Martin... :o))

Merci Charlie, pour ton écoute et tes conseils !.

A très bientôt.
Amitiés,

Éric

( Site : http://www.courirauquebec.wb.st )

Anonyme a dit…

Arrivé à un certain âge, on peut avoir un certain recul pour analyser quelques évolutions de la société depuis 3 ou 4 décennies (vlati pas que je cause comme un vieux ?).

Parmi ces évolutions, depuis 3 ou 4 décennies, il y a la pratique grandissante de la CAP qui s’est étendue à toutes les couches de la population, que l’on exerce un travail sédentaire ou un travail physique et partout, que l’on soit citadin ou que l’on vit à la campagne.

Il y a 30 ans, l’ouvrier, l’agriculteur, l’avocat, le médecin, l’instituteur, le patron, le ministre, le président avaient des loisirs différents et on ne voyait pas autant de gens courir le dimanche matin comme aujourd’hui.

La CAP est devenue un véritable phénomène de société qui est à mon avis durable et non pas un simple effet de mode.

Ce phénomène touche les sociétés développées mais pas encore les pays pauvres ou en voie de développement. J’ai passé récemment quelques jours en Tunisie pour constater que la pratique du « jogging » est encore un épiphénomène.

Les populations des pays en voie de développement se préoccupent davantage de s’équiper et de manger à leur faim, tandis que celles des pays riches se préoccupent de leur santé, de leur surcharge pondérale, de leur stress, de leur équilibre physique et psychique, de leur bien-être.

Entre ceux qui viennent à la CAP et ceux qui abandonnent la CAP, la balance est largement positive.

Avec cette pratique grandissante de la CAP est né « un marché » avec tous ses travers, ses abus et ses risques, société de consommation oblige.

Les sites Internet, les forums, les revues, les magasins spécialisés, les produits parapharmaceutiques, les produits textiles et assimilés, etc. ont proliféré.

Dans les forums ou les revues spécialisées, on ne se contente plus d’évoquer des généralités. On y évoque des sujets plus sérieux, toujours plus pointus, tels que techniques d’entraînement et de préparation comme celles pratiquées par les athlètes de haut niveau.

Ce qui relevait du domaine des spécialistes a été vulgarisé et rendu accessible au grand public, sans discernement.

Aussi, chacun à son niveau essaye d’appliquer à soi la masse d’informations glanées ici ou là, avec tout ce que cela comporte comme risque et aléas.

On est tous passés par là !

Perso, après m’être abonné à la revue J… pendant 2 ou 3 ans, j’ai fini par renoncer, après avoir constaté que ce sont toujours les mêmes sujets qui reviennent comme des rengaines. On fait du neuf avec du vieux en vous revendant des plats réchauffés.

Rares sont ceux qui ont la chance d’avoir une pratique de la CAP personnalisée et encadrée par un véritable spécialiste et quel spécialiste !

C’est un privilège que l’on doit apprécier et savourer avec toute la gratitude qui convient.

En plus de l’aspect sportif, il y a aussi la dimension humaine de l’échange entre coach et coureur que tu as parfaitement soulignée.

Unknown a dit…

Ah Charlie, ce billet résume à lui seul toute la philosophie de la course à pied que tu véhicules et que tu sais si bien transmettre.
Je mesure chaque jour la chance que j'ai d'être dans ton groupe. Cette chance que j'ai su saisir. Ce groupe est une un bonheur, composés de passionnés, amoureux de la course et des rapports humains, heureux de nous retrouver à chaque fois. Je crois que le partage est le mot qui nous réunit tous.
C'est une fierté pour moi de suivre tes traces, une fierté que tu me confies des athlètes quand tu es en déplacement.

Qu'est-ce qu'un bon entraineur ? Vaste question dont nous avons souvent parlé. Est-ce l'entraineur qui fait l'athlète ou le contraire ? Nous partageons cette idée que la vérité est entre les 2. C'est pourquoi nous accordons tant de temps aux échanges avec les athlètes. Encore une valeur que tu m'as enseignée.
L'entrainement ne s'arrête pas au plan de préparation spécifique. La durée, la fidélité, la patience, autant de valeur à contre-courant de notre époque qu'il faut savoir cultiver pour réussir. Les "picoreurs" passent leurs chemins, j'ai compris beaucoup en vivant moi-même des déceptions. Mais a coté de ça, que de bonheur à peaufiner un plan d'entraînement, échanger avec l'athlète, trouver le bon équilibre pour aboutir à une performance.

Nous n'avons pas fini d'échanger, c'est toute notre richesse

Anonyme a dit…

Je ne résiste pas à la tentation de répondre, en appui aux observations de Bruno, en soulignant quelques expressions fortes qu’il a utilisées et qui résument parfaitement la situation dans la quelle nous sommes vis-à-vis du coach.

Voici quelques formulations utilisées par Bruno : les valeurs enseignées, les valeurs à contre courant de notre époque, les valeurs à cultiver pour réussir, le partage, la durée, la fidélité, la patience, les picoreurs passent leur chemin, les déceptions, le bonheur de peaufiner un entraînement, le bonheur d’échanger avec un athlète, le bon équilibre pour aboutir à une performance.

Effectivement il y a « des picoreurs ». Pour employer un terme à la mode je dirais « des zappeurs ».

Anonyme a dit…

Les plans d'entraînement pris sur internet ou copiés à droite à gauche ont aussi leurs limites. effectivement, il y aura un moment où l'athlète aura besoin d'être conseillé, rassuré mais aussi écouté pour emmagasiner de la confiance en soi. C'est çà que l'on attends d'un entraineur, non pas qu'il "balance" des plans, mais qu'il soit à l'écoute mais aussi comme tu le dis si bien, que l'athlète partage en retour ses sensations pour aider chacun à progresser.
La morale est que l'on apprends toujours des autres mais que l'on ne vole pas leur savoir!

Symphorien