lundi 22 avril 2013

Dans mon car il y avait

Mon car est parti de Rennes un vendredi après midi, j'étais au travail sur Paris alors nous nous sommes donné rendez vous à Lille, nous y avons diné et nous avons embarqué pour Rotterdam.
A un moment donné, les inscriptions sur les panneaux n'étaient plus compréhensible par nous autres, simples francophones. Nous avons longé des villes qui méritent des détours comme par exemple Bruges, ce sera une autre fois,  nous sommes arrivés à notre auberge tard dans la nuit ou bien trop tôt le matin, dans le foyer, il y avait du monde et la pompe était encore en action, il fallait même changer un fût.
Après une nuit où ceux qui n'avaient pas de boule Quiès ont été gênés, nous avons déjeûné et dirigés vers le village marathon. Nous avons traîné un peu aux divers stands du salon exposition où nous avons récupéré nos dossards et posé pour une photo de groupe.

L'après midi, certains ont fait la sieste et à leur réveil, les camarades de chambrée avaient été très discrets, très silencieux et étaient partis, qui pour une promenade en bateau sur la Meuse, qui pour une escapade dans un parc, dans les rues et le long des quais. 

Chacun s'est choisi un restaurant de pâtes ou bien des habitués des courses se sont préparé eux même leur pasta-party avec la cuisson bien maîtrisée Al Dente.

Le marathon n'a été une formalité pour personne même s'il y a eu différentes réactions à la montée subite de température. Nous nous étions tous entraînés plusieurs semaines en hiver, le printemps n'avait pas voulu pointé le bout de son nez avant … le matin même de la course.

Nous étions plusieurs dizaines à courir le marathon et une dizaine sur le 10km.
De toute la troupe de marathoniens, je suis arrivé le premier à l'auberge et j'ai eu le plaisir a être le premier servi en boisson pétillante de récupération et directement au format "pinte". Les autres étaient étonnés de me voir si tôt, je leur disais que j'ai couru en 2h25 avec précision que mon marathon ne faisait que 26 km et non pas 26 miles ou 42 kms.
Quand tout le monde a pris sa douche, ingurgité des pintes, nous avons rejoint notre car.
Nous avons entamé notre retour vers Rennes, chacun a pris le micro pour raconter sa longue histoire d'une très longue course d'endurance.

Il y avait
le plus jeune du groupe, pas encore 15 ans, qui a couru son premier 10 kms,
Il y avait
le plus agé qui a largement dépassé la soixantaine, les initiés à la course à pied en France parle de V3 et bientôt V4, notre vétéran a couru son premier marathon, qu' importe son temps, c'est une performance qu'il n'oubliera jamais,
Il y avait
un autre jeune vétéran, jeune coureur de quelques années, qui a couru son premier marathon et a doublé des anciens qui ont eu leurs heures de gloire il y a quelques années.

Dans mon car il y avait ainsi deux néo-marathoniens.

En plus de ceux-ci, il y avait des néo-dixbornards, des jeunes venus avec leurs papas qui étaient si fiers, presque aussi fiers que l'entraîneure de ces jeunes. Il y avait une nouvelle qui s'est essayée à courir comme son copain.

Dans mon car,
il y avait
des visages béats,
des visages de marathoniens qui se croyaient quelques temps déçus par leur performance.

Il y avait des garçons qui ont été plusieurs fois champions de France par équipe.

Il y avait des vétérans qui ne vont plus aussi vite qu'avant,
qu'importe la vitesse indiquée par un GPS, ou calculée en divisant son chrono final par 42,195.

Certains allaient vite, idont un avec un chrono à Rotterdam en 2h21 et maintenant, s'ils regardent la montre sont déçus, pas tous.

Il y avait un gars qui était dans le car à l'aller, il a couru en 2h35'52 son nouveau record personnel, donc très content, derrière lui, il y avait notre copain qui a fait 6 minutes de plus que son record personnel à Paris, autre lieu, autre temps. 
Il y avait à la fin du peloton, une fille qui avait couru en 3h46 et là en 4h07 heureuse, une autre en 3h08 et là en 3h17, déçue, des arc-boutés juste au dessus des 3 heures et là au delà des 4h15 satisfait d'avoir accompagné; 
à la finale, on ne sait jamais quelle est sa plus belle course car on se dit que la prochaine peut être encore plus belle. Il y avait des chercheurs de chrono et il y avait ceux qui sont heureux de courir tout simplement parce qu'ils ne peuvent plus performer.

Il y avait dans mon car,
des visages heureux parce que si eux-mêmes n'avaient pas ressenti la merveilleuse sensation d'être au dessus du bitûme, d'avoir un pied qui touche à peine le sol, de trouver des moments de plénitude où le temps n'existe plus, les adversaires ne sont plus que des partenaires pour accomplir sa plus belle course en se surpassant, ces visages heureux étaient magnifiques parce qu'ils partageaient le bonheur des autres.

Dans mon car, il y avait,
une, deux ou trois personnes qui avaient eu des coups durs ces derniers temps, soit l'expérience d'une perte d'emploi, soit celle de la perte d'un parent, d'un ami, d'un mari, d'un amant et le passé n'était pas assez loin pour atténuer les peines, les soucis matériels, la souffrance des moments de manque, mais dans le car il y avait suffisamment de simplicité pour savourer notre bonheur, que le temps s'était suspendu.

Dans mon car il y avait,
des marathoniens qui s'en voulaient de ne pas avoir réalisé le chrono préparé avec leur coach et alors, … leurs coaches eux-mêmes avaient été en deça de ce que promettaient leurs propres préparations.

Dans mon car, le coaches s'en fichaient des chronos.
Dans mon car il y avait tellement de bonheur.

C'était le temps d'un week-end, le car a déposé tout ce petit monde le lundi matin avant l'aube.
Nous avons pour certains repris le travail quelques heures après.

Je me souviens de ce temps suspendu, comme j'aimerais me retrouver dans mon car de Rotterdam !

ah oui ! j'avais oublié ...
Dans mon car, il y avait des buveurs de bière des buveurs d'eau, des omnivores, des adeptes de régimes bizarres, des ouvriers, des manuels, des intellectuels, des chefs d'entreprise, des chefs, des sous-fifres, des agnostiques, des athées, des croyants, des sensibles du côté du coeur, des attachés du côté du foie et je suis sûr que chacun a envie de retourner dans mon car.
 

mercredi 17 avril 2013

Stratosphère, julien mon fils cet autre moi, rêve de marathon

Dans la stratosphère,
le poète dit qu'il n'a plus les pieds sur terre, qu'il s'éloigne car il est léger il est aérien il vole au dessus de tout il a une vision magnifique, il est dans les nuages; le jeune qui veut comprendre et appréhender la "vraie" vie, celle qui est faite d'eau des rivières et des océans, de terre avec ses minéraux, le feu des volcans, l'air du vent, et qui veut classer, mesurer, peut dire que c'est haut c'est entre 8,5 et 20 kms d'altitude.

Moi je suis tantôt un scientifique et tantôt un amoureux de l'art alors j'aime parler de nuages, de rêve, de survol de lieux tellement beaux qu'ils doivent être imaginaires.

Sur terre, nous sommes le 17 avril 2013, mon fils Julien est né il y a juste 25 ans, il aurait pu être mathématicien plutôt tourné vers la géométrie puisque tout petit, il "voyait", l'arithmétique, les additions et les multiplications n'étaient que  des symboles et il "voyait le résultat dans ses yeux", par exemple, à peine connaissait-il les chiffres qu'il avait dans ses yeux des dés à jouer et il voyait trois dés avec sur la face 3 points et savait que cela faisait 9.

Mon fils julien a ce prénom car Babeth sa maman l'avait en quelque sorte choisi dès son enfance, elle avait un "baigneur" qu'elle avait prénommé ainsi; de mon côté quand j'ai été convaincu à la lecture du monde selon Garp de john Irving qu'un jour je devrais écrire, j'ai commencé un roman dont le personnage essentiel vivait dans son appartement envahi par des livres et lui aussi s'appelait Julien.
Julien, c'est moi il y a longtemps, être sensible, chercheur, exigeant, plein de contradictions et voulant changer le monde.

Aujourd'hui mon fils, sans le savoir m'a fait lire beaucoup d'auteurs et m'a indirectement offert de nombreux moments de plaisir à découvrir des textes précieux issus de l'antiquité et aussi des plus récents, des penseurs du siècle des lumières et des contemporains.

Le temps est tellement élastique, Julien a un quart de siècle, moi j'en ai plus du double mais j'ai la possibilité de voyager dans le temps. Il y a des livres fantastiques qui nous replongent dans l'histoire et nous montre qu'aujourd'hui nous devons nous nourrir de gens formidables qui ont agi il y a longtemps et qui ont laissé leur trace parce que nous pouvons vivre avec des valeurs éternelles et pourtant fragiles.

Le dernier roman qui m'a fait pleurer de bonheur est le troisième volet de la trilogie d'Eytan de David S. Khara, il y a le projet Bleiberg, le projet Shiro et le dernier le projet Morgenstern. C'est tout simplement, une mise en place des personnages   (bleiberg, pourtant captivant), puis ceux-ci sont en action (shiro) et enfin, sans commune mesure avec les deux premières histoires, une montée surprenante vers un pur plaisir de retrouver des valeurs de l'humain, de la famille (un père adoptif, un fils adoptif, et d'autres oncles ou neveux ou fils adoptifs ou père adoptifs, pour comprendre lisez le projet Morgentern et les deux autres livres (hi hi hi)).

Si stratosphère a été le mot que m'a inspiré mon dernier week-end de course à pied, je ferais une parenthèse pour aider à comprendre comment je suis arrivé dans les nuages, le film de Christopher Nolan est aussi une de mes inspirations, quand David S. Khara déclare qu'il écrit des livres à l'image des livres qu'il aime ou aurait aimé lire, je dis que le scénario d'Inception, j'aurais aimé l'écrire, c'est ce que je pensais à sa sortie en salle et encore quand il a été diffusé à la télévision.

Ceux qui ont vu le film me comprendront et pour ceux qui sont obligé de le voir après avoir lu ce papier, voici le principe: Grâce à un produit chimique plusieurs personnes partagent un même rêve, la réalité c'est qu'il y a des rêves imbriqués, nous rêvons et dans notre rêve nous sommes dans un autre rêve, le temps est exponentiel, par exemple dans un rêve imbriqué il se passe plusieurs heures alors que dans le rêve au niveau inférieur, il ne s'est passé que quelques minutes, pour illustrer cela, une fois à moto, je me suis endormi à l'entrée d'un virage au moment où je penchais, à la sortie je me suis réveillé et dans mon rêve il s'était passé toute une histoire abracadabrante; une autre fois je rêvais que je fumais et j'étais furieux car ce n'est pas bon pour la santé et pas bon pour la course à pied que je pratique, dans un soulagement qui se concrétisait dans ma poitrine un poil douloureuse, je me réveillais et me disais que c'était un cauchemar et que j'étais heureux au réveil de constater que je ne fumais pas, il faisait beau, il y avait une belle lumière plutôt bleue dans la cuisine, le plus drôle c'est que je commençais ma journée et j'étais très bien dans ma peau jusqu'à ce que tout s'arrête puisque je me réveillais dans ma vraie chambre et que j'étais dans le noir car babeth est réveillée par la lumière du jour, et je me disais que la cuisine dans laquelle j'étais ne ressemblait en rien à la mienne à Rennes qui est toujours à l'ombre côté nord.

Avec David S. Khara, je voyage dans le temps entre la deuxième guerre mondiale et aujourd'hui, avec Christopher Nolan, je voyage dans des rêves imbriqués, avec mon club d'athlétisme j'ai voyagé géographiquement entre Lille, Rotterdam et Rennes. Après une semaine de travail à Paris, vendredi, j'ai pris le TGV et j'ai rejoint mes amis à Villeneuve d'Ascq car le car faisait une pause et ensemble nous sommes allés à Rotterdam et sommes revenus à Rennes Lundi matin.

En ce moment, je dois être dans un premier niveau de rêve, tout est idyllique. Dans mon rêve, il y a Babeth qui tous les jours m'apporte du bonheur, de la complicité, de la sérénité, en toute simplicité, je suis bien. Dans notre rêve commun, nous sommes d'abord tous les deux et puis nous fondons une famille très soudée, il y a nos deux filles et nos deux garçons, Camille l'ainée, dont je suis fier parce qu'elle pense aux autres elle est médecin pour la santé de ceux qui croisent sa route, elle n'est pas chirurgien esthétique ou négociateur pour produit pharmaceutique, elle soigne le corps et sans doute quelquefois elle soigne les bobos de la tête, mon garçon Pierre est l'exemple même de celui qui ne se prend pas la tête, on lui demande quelque chose, souvent cela n'a aucune incidence désagréable ou tout du moins il ne voit rien de négatif alors il dit:"d'accord", il y a Marie qui dès qu'elle le peut, cherche à faire un petit truc qui nous fera plaisir et puis il y a Julien, le philosophe, celui qui aime la sagesse et pourtant il sait, nous savons, qu'il n'est pas sage. Aimer la sagesse n'est pas la garantie qu'on soit sage. Aimer l'art ne veut pas dire que l'on soit artiste. Aimer les livres ne veut pas dire qu'on soit écrivain. Comme David S. Khara, j'aimerai écrire un livre que j'aimerais lire. Il y a du futur et du futur conditionnel. Il y a un présent qui paradoxalement n'est un cadeau que pour peu de personne à tel point que quand je ressens de la joie comme un immense cadeau, je me dis que c'est irréel que c'est un rêve, ne me pincez pas svp.

Dans mon rêve il y a babeth, les enfants et les amis; certains amis sont des coureurs, d'autres des philosophes qui s'ignorent.

Il y a eu un rêve imbriqué, dans ce rêve à Rotterdam, il paraît que ça n'a duré qu'un Week-End, Dans mon sommeil de moto qui n'a duré qu'un seconde, le rêve semblait durer longtemps. Dans inception, il y a un rapport de 20 entre les niveaux, une seconde dans la vie cela donne 160 000 secondes au niveau 4 en gros 2 jours. autrement dit, une année c'est quelques minutes.

A me remémorer Rotterdam, il y a eu tellement de joie que certains croient avoir vécu une éternité.

Pourtant, nous nous sommes déplacés pour un marathon ou un 10km. En athlétisme, la mesure est plus que symbolique, on parle de record en terme de temps couru, de record en terme de distance sautée ou de distance parcourue par un engin, ou de hauteur atteinte avec ou sans perche, dans notre spécialité la course de fond, nous enregistrons, donc "we record in english" un temps pour le marathon, en heures minutes et secondes. Le marathon c'est officiellement 42,195 kms ou 26,224 miles. Pour chacun des marathoniens du club, l'objectif n'est pas le record du monde en 2h03'38 de pascal Makau à Berlin, c'est de faire un marathon de rêve. Le rêve de chacun est différent, nous partageons quand nous faisons ce genre de déplacement de club l'espace, le lieu, le temps mais n'avons pas le même rêve.

Un athlète qui n'a jamais parcouru la distance mythique ne veut que terminer et si possible dans un bon état. 

Un jeune marathonien qui s'est entraîné dur veut performer et sans doute battre son record personnel. Un vieux marathonien se motive pour faire le mieux possible. Un marathonien philosophe, veut enlever pour un temps son côté rationnel, il ne veut pas dissocier l'esprit et le corps, il veut ressentir la course parfaite et sans doute pleurer à l'arrivée comme lors de la première fois.

Un marathonien qui a déjà couru des dizaines et des dizaines de marathons, sait qu'il ne sait pas s'il a déjà couru son plus beau marathon ou s'il peut encore vivre un marathon de rêve, son rêve de marathon.

Nous sommes 3 jours après ce marathon de Rotterdam, il y avait un car rempli de coureurs de mon club, il y avait ceux qui constituent le bureau, c'est à dire ceux qui sont plus souvent à réfléchir, à travailler pour que vive notre association, il y avait ceux qui entraînent les jeunes et les moins jeunes, il y avait des accompagnateurs, la famille de coureurs. Mon pur bonheur est de les avoir tous vus heureux, heureux du travail bien fait que ce soit en organisation comme dans la course elle même.

Tous souriants voire béats, c'est sans doute que nous étions dans la stratosphère ou au moins dans un de mes rêves imbriqués et partagés.

Des après marathons, j'en ai vécus plusieurs dizaines, je n'ai jamais été seul, quelquefois nous étions deux, par exemple avec dédé, le monsieur de la JA Melesse qui a encore le record du club 2h20 à Nantes et quinze jours après 2h21 à Rotterdam, il a le droit d'en être fier et cela ne l'empêche pas d'être un des plus travailleurs et bénévole dès que l'occasion se présente. Quelquefois nous étions une petite poignée comme à Berlin ou les costauds ont fait un tir groupé franki en 2h36, lolo en 2h37 et Karim en 2h38. Une fois, j'ai accompagné Nadine qui arrivée au club faisait 4h13 et avec de la patience et l'entraînement a réussi 3h46 au marathon de Vannes. 
Bon, comme il y en a eu des dizaines je pourrais citer en m'excusant pour les autres les marathons courus avec les enfants dans la joëlette et là le chrono n'avait aucune importance.
Il y a des bonheurs qui n'ont pas besoin de chiffre, de mesures, c'est de l'athlètisme, de la course et ce sont surtout des rêves partagés.

Le marathon fait officiellement 26 miles, pour ma part, je n'ai trottiné que 26 kms, il y a donc erreur sur la distance mais ce que je retiens c'est que toute la préparation m'a permis d'aller à l'entraînement avec moi comme centre d'intérêt, je me suis astreint à des séances semblables à mes athlètes. pour plagier je ne sais qui, qu'importe la destination, vive le chemin. Une préparation peut durer toute une année, ou bien 8 semaines, en tous cas, chaque sortie est un moment de bonheur.

A chaque départ de course je redeviens un débutant, il faut garder un peu de peur de l'inconnu, une part de surprise, il faut sourire ou rire des imprévus et j'aime à constater qu'à Rotterdam, j'ai fait une erreur de débutant, j'aurais dû mettre une casquette pour me protéger du soleil, ce sacré soleil qui a fait tellement défaut pendant tous ces longs mois d'hiver.

Donc je n'ai parcouru que la première boucle à Rotterdam, et j'entendais souvent charlie Hop, qui veut sans doute dire vas y charlie, ou go go charlie go. Mais j'avais la sensation que ma tête était dans une bouilloire.

Cette fois ce n'était pas de la musique tranquille dans ma tête comme Mozart aux 100kms de Chavagne en 2007, mais c'était bien sympathique malgré le fait que je me sentais fiévreux.

Passé au vestiaires, je suis allé aux douches et ce n'était pas comme en 2001 des douches collectives et mixtes, c'était un bloc avec plein de douches individuelles, c'était la solitude du coureur de fond. 
Je me suis empressé de rentrer à l'auberge et j'ai, dès mon arrivée, commandé une première pinte. Au fur et à mesure de l'arrivée des copains étonnés de me voir là avant eux, je disais que j'avais fait 2h25 en précisant que mon marathon n'avait fait que 26kms.
Chacun a raconté rapidement son histoire autour d'un verre. Ca n'a pas été un rêve pour beaucoup le temps de la course puisqu'il y a eu de la chaleur subite et du vent fort par moment.
Le public a été pour beaucoup pour le sourire arboré par les coureurs malgré quelques déceptions.
Nous avons embarqué dans le car en fin d'après midi, une fois réhydratés, douchés et très rapidement, chacun a pris le micro pour raconter et donner ses impressions, comme j'étais à l'avant je voyais les mines réjouies.
L'émotion était grande et continue, j'ai savouré pendant des heures les différentes discussions qui parlaient de ce beau voyage en commun.
Par moment, je repense à Inception, pour descendre d'un niveau, il y a une chute d'ascenseur, une explosion, un véhicule qui tombe dans une rivière, pour ma part, je sais qu'au premier niveau il y a le bonheur avec ma famille, l'anniversaire de julien qui est le moi d'il y a longtemps et il y a mes amis mais dans une fraction de seconde, je pourrais rester au rêve du niveau du dessus parce que c'est incontestablement la stratosphère.
Qu'on se rassure, je ne me drogue pas avec la chimie présente dans Inception, je cours et c'est du bonheur.