mardi 27 octobre 2009

lettre à robert Chicaud, organisateur du grand raid de la Réunion



Robert,
Permet moi de te tutoyer, quelque part nous sommes de la même famille, celle qui vit avec passion la course à pied celle qui permet de traverser des espaces sur notre très belle Terre en savourant des moments inoubliables.

Au moment où j’écris ces lignes, je suis sur un vol entre St Denis et Paris. Dans l’avion, il y a de nombreux raideurs et j’en connais quelques uns, ils ont eu le bonheur de traverser cette merveilleuse île de la Réunion. Certains, certaines arborent le T-shirt jaune où est inscrit « j’ai survécu », une jeune femme tient une énorme coupe.

Mes amis ont laissé dans leurs bagages le T-shirt, avec eux j’ai partagé la préparation en cherchant des dénivelées dans notre région Bretagne, avec eux, j’ai voyagé depuis Rennes, partagé l’hébergement d’avant et après course, ils ont aimé, savouré, qui le grand raid qui le semi raid et moi qui attendait cela depuis le début de l’année, qui a mis une croix sur toute une saison sportive pour ne garder mon énergie que pour le grand raid, … je ne cesse de pleurer comme un enfant, comme un enfant qui aurait perdu sa maman le temps d’un moment. Cet enfant ne raisonne pas, il est juste malheureux car celle qui l’aime que lui aime plus que tout n’est plus là. Cet enfant que j’entends pleurer dans un parc me fait penser et ressentir que l’être humain est ce qu’il y a de plus important au monde.

Là, je me suis isolé des amis ; depuis leur arrivée au stade de la redoute, je n’ai cessé de les entendre parler de leurs différents moments dans la course, des moments forts aussi bien dans le bonheur que dans la peine.

Dès vendredi matin, j’ai été mis hors course pour un misérable retard au pointage au Volcan. Sincèrement, je croyais que c’était une blague. Mon arrivée au Volcan était un moment de bonheur puisque j’avais l’impression de courir sans me fatiguer et je retrouvais les sensations de l’entraînement où même avec une foulée économique et rasante, on a l’impression d’être « au dessus » du chemin comme lorsque la foulée est aérienne sur le « court ».

Les vues sur la crête avec le volcan sur la droite étaient enchanteresses ; c’était une invitation à partager la beauté, je m’arrêtais prendre des clichés. Le ciel était bleu et je regardais les différentes strates laissées par diverses projections anciennes du volcan. Là j’étais heureux et je savais que le mental était au maximum. De temps à autre je doublais des concurrents qui marchaient. Maintenant que j’écris ces lignes, le moral est bon, les larmes, les sanglots la respiration haletante, la boule dans la poitrine, les yeux qui piquent, l’envie de balancer la tête à droite à gauche, l’envie de se cacher parce qu’une stupide idée de honte vous prend s’est atténuée.

Depuis vendredi, les alternances de sentiment de « normalité » et de dépression se succèdent. Je veux me persuader que vivre avec mes amis et les écouter savourer me mettent temporairement dans leur « truc » leur « zénitude », les endomorphines qu’ils ont produites sont maintenant estompées, leur âge les rattrape, les bobos réapparaissent. Ils parlent et répètent les mêmes choses, il y a eu des moments de moins bien, il y a de quoi critiquer mais à la finale, cette course est magnifique, les réunionnais sont souriants, ce n’est pas une consigne commerciale pour favoriser le tourisme, c’est dans leur nature, la simplicité des gens, l’accueil, le cadre, les paysages sont des invitations à revenir.

Oui, je reviendrais, ma lucidité n’a pas été entamée par trois nuits de veille, avant mon départ pour la Diagonale, j’avais travaillé mon mental et j’avais « pré-vécu » mes nuits de veille, je m’étais entraîné à me répéter d’être vigilant pour ne pas me vautrer dans les dénivelée et même sur le plat pour lever mes pointes de pied pour ne pas accrocher les pierres ou les racines affleurantes. Depuis des mois, mes pensées étaient sur le travail mental et sur mes points faibles à « améliorer ».

Des récits de personnes que je côtoyais m’avaient donné des lignes de réflexions sur les causes d’échecs, d’abandons sur blessure. Etant d’une région sans dénivelée significative, j’étais allé dans les Alpes pour « me fracasser » à l’entrainement dans des descentes vertigineuse et surtout pour grimper à plus de 2500m, courir sur des plateaux à 2900m et redescendre à fond pour me casser les quadris pour que mon corps se reconstruisent plus fort. J’avais déjà connu les affres de l’hypoxie dans un autre ultra-trail et j’avais là décidé d’abandonner car tout mon corps et toute ma tête me demandait d’arrêter le supplice.

Depuis dix mois, je crois humblement que je m’étais bien préparé. Mais, je ne suis plus un enfant qui a perdu sa maman, je ne suis plus aussi naïf, je ne cherche pas à être un champion, à prouver quoi que ce soit en cherchant un chrono ou une place au scratch, je laisse çà aux « jeunes » fous, je ne veux être que moi-même et vivre les bonus que me donne un vie simple.

Je voulais juste devenir Fou.

Ce qui m’est le plus cher, c’est mon épouse et les enfants qu’elle nous a offert. Mes enfants sont tout pour moi, je suis fier d’eux, fier de les avoir aidé à se construire, ils n’ont pas fini à évoluer, à vivre, à parcourir leurs propres randonnées sportives ou non. Ma femme et mes enfants me montrent dès qu’ils le peuvent qu’ils m’aiment et c’est cela, mon vrai sens de la vie. Le reste n’est que du bonus « superficiel ». Le grand raid n’est que du bonus. La course à pied est ma deuxième famille, j’y ai des amis qui pourraient être mes enfants, mes frères. Juste cinq jours avant le grand raid, avec mes amis nous avons partagé un week-end de course merveilleux, je ne courais pas mais j’ai été supporter de mon équipe au marathon de Reims où nous avons été sacrés pour la troisième fois consécutive champions de France par équipe de marathon. C’est de l’émotion partagée et mes amis étaient tous à vouloir suivre mon évolution dans le grand raid.

Robert,
que tu lises ou non cette lettre ouverte, que tu sois au courant ou non de celle-ci, de toutes façons déjà, de communiquer avec toi cela évacue pour quelques temps mon immense frustration.

Des mythes doivent perdurer, la diagonale en fait partie. Malgré ma tristesse de voir arriver les raideurs à la Redoute, quand j’étais sur le bord de la piste pour applaudir, j’ai eu le sentiment que l’aventure humaine était encore grande, j’ai vu des familles accompagner qui un papa, qui un tonton, qui un papy, qui une maman sur les derniers mètres de la piste en terre battue. Pour me faire patienter jusqu’à la prochaine diagonale que je ferai, j’irai à côté de chez moi à Rennes sur le stade de la Bellangerais, la piste est de la même couleur, c’est une terre rouge.

Robert,
je suis obligé de te confier que je vais revenir dans un ou deux ans, je sais que plus ce sera loin dans le temps, plus je souffrirai d’attendre. Je ne suis pas Fou, pas encore, je vais être patient et me refaire une cagnotte pour refinancer le futur voyage.

Maintenant, je m’adresse à vous, mes amis.
Vous avez eu de nombreuses interrogations,
- Vers 7h30, vendredi, pourquoi n’est-il pas encore passé ?,
- il n’a pas pris le départ ! une tuile ?
- c’est bizarre, il devrait déjà être passé au premier pointage, s’est-il blessé ?
- ensuite, plus tard, quand le site Internet a affiché Abandon, pourquoi a t’il abandonné ? s’est-il blessé ?
- 9h53, pour seulement 31km, cela ne lui ressemble pas ! a t-il connu une défaillance ?
- charlie, qu’est-ce qui t’est arrivée ?
-
Vendredi et samedi, à chaque fois qu’on me demandait de vive voix, je retenais mes larmes, quand je recevais des SMS, ou de mails par Internet, je pleurais. Quand j’avais quelqu’un au bout du fil, dès qu’on me demandait si ça allait, je disais non puis je pleurais.

Revenons par le film qui n’a pas duré bien longtemps.
Départ de Cap méchant, la pluie nous a bigrement mouillés, le sac ne contenait rien de sec.
Dans la montée entre l’altitude 600 et 1500m environ, ma frontale éclairait bien mais mes lunettes étaient embuées, je ne voyais pas grand chose et je ne faisais que suivre le gars devant moi. Des gars doublaient. Très très souvent cela bouchonnait et nous ne risquions pas d’être essoufflés car c’était alternance de vitesse extrêmement lente à grimper des « marches » et arrêts pour cause de bouchons. A un point d’attente, je pouvais demander à une charmante concurrente juste derrière moi si elle n’avait pas un tissu sec pour mes lunettes. Elle était heureuse de me proposer ses chaussettes de rechange sèches dans un sachet plastique, sorties de celui-ci, le constat était amer, elle étaient moites … les chaussettes.

Tant pis, la montée se faisait dans un flou artistique et mes chevilles tenaient bon grâce à un entraînement où la proprioception du pied était mise en avant. On me demande quelquefois à l’entraînement pourquoi à la fin de certaines séances je cours pieds nus, la réponse est : proprioception (apprendre à réagir localement sans attendre la remontée au système nerveux central) et bonheur de sentir que le corps existe et qu’il est bon de laisser la peau, les nerfs « goûter » l’environnement.

La sortie des nuages a été magnifique, après les arbres qui semblaient vouloir nous envelopper, nous enlacer nous « kidnapper » pour nous envoyer dans la forêt vierge, euh, vierge mais traversée par environ 2500 raideurs. Une pause s’imposait pour sortir l’appareil photo du sac puis de son étui « étanche ».

Là j’ai vu le jour se lever, le noir de la nuit n’était plus que souvenir, les lampes frontales s’éteignaient peu à peu.

Les visages étaient marqués, Jean-paul avec qui j’ai discuté longuement puis que j’avais laissé dans la montée m’a croisé sans me reconnaître, il n’était qu’à une trentaine de coureurs derrière moi.

Les couleurs changeaient, la lumière du soleil naissant, rasante donne des orangés sur les roches claires, le ciel est bleu et nous découvrons vers 2300m le piton de la Fournaise, nous sommes au dessus des nuages, ceux là mêmes qui ont trempé toutes nos affaires.

Robert, mes amis,
je suis heureux, quelle chance, j’ai de pouvoir courir, trottiner ou marcher avec tous ces paysages magnifiques autour de moi. La photo, cela peut être joli, artistique mais cela ne peut remplacer la vie sur place. Nous respirons tranquillement, sans précipitation, c’est l’éloge du randonneur serein, c’est aussi l’éloge du coureur qui semble être comme un moine tibétain en lévitation juste au dessus des scories et des plaques de lave.

Tous mes sens sont en éveil. Le vent très léger mais forcissant me caresse la peau. J’ai quitté le coupe-vent et je suis vêtu du T-shirt officiel avec manches courtes noires. Le débardeur est dans le sac à deux-bras car je terminerai avec, c’est le règlement, tout coureur non sponsorisé doit parcourir le premier et le dernier tronçon avec les « maillot » de l’organisation. Nous en avions donc deux, un à manches courtes, l’autre sans manche, un Marcel, diront certains, un débardeur d’autres.

Ah que la vie est belle, soudain le piton se coiffe, d’une bande de nuages.
Je rattrape un raideur, il me dit, j’ai abandonné mais il faut que je marche car à Foc-Foc, il n’y a pas de rapatriement, au « Volcan » il y a possibilité d’arrêter et de prendre une navette. Comme je trottine, il décide de m’accompagner et constate que cela va beaucoup plus vite que marcher.

Mes souvenirs sont composés de moments forts mais ils sont dans le désordre, l’ombre d’un ordre pourrait se faire si la chronologie servait de base à la classification des évènements. En fait, le plaisir est la base de ma course à pied, alors mon cerveau est sélectif, peut-être très et trop sélectif.

Mon cerveau se souvient encore des mauvais moments, dans quelques temps cela va s’estomper.

Ce qui me fait mal, c’est le chaud puis le froid :
- je suis arrivé au pointage sous les applaudissements des bénévoles, merci, les gentils bénévoles
- je suis arrivé sous le soleil, le ciel bleu magnifique
- je suis arrivé souriant, heureux
- je n’avais aucune marque , aucune sensation de fatigue

on m’a dit : bravo !

Au volcan, je ne voulais pas de ces bravos car je n’étais pas encore entré dans la course.

Mes rhumatismes (arthroses et chocs aux articulations) ne m’importunaient pas, mon âge presque avancé était oublié le temps d’un bonheur éphémère.

Après le bonheur, la misère est survenue.

Arrivé au volcan …
A ma montre il était 9h37, une gentille bénévole m’a confirmé que le point était fermé depuis 3 minutes. Galère pour moi.

Robert,
Parce que la déception est immense, j’ai du mal à l’écrire maintenant. Mais pourquoi ne pas tenir compte de ma fraîcheur et appliquer si rigidement le règlement ?

Robert,
Peux tu faire un grand écart ?
Moi, non, je ne le peux dans la vraie vie, mais quand mon esprit de détache de mon corps, j’essaie de faire un grand écart.
C’est au bout de ma jambe gauche, au bout des orteils du pied gauche la philosophie, l’amour de la sagesse, l’introspection, les interrogations sur le sens de ce que l’on vit, de ce que l’on fait, pourquoi … courir, de l’autre côté, au bout des ongles de mes orteils droits c’est la folie.

Merci robert pour ces alternances entre vigilance pour être bien ancré dans la réalité du chemin de ses pièges, de ses paysages magnifiques et les moments de manque de lucidité, de passages intemporels dans une brume qui entoure l’esprit qui fait voyager jusqu’aux limites de son corps.

Robert,
ma traversée de l’île n’a pas commencé,
mon corps n’est qu’au début de l’éveil au moment où le soleil s’est lui-même levé. Il ne faut retenir que cette lumière que j’aime et qui est imprimée dans mes yeux. Je baisse les paupières, le bonheur est là. J’ouvre grand les narines, je respire, je sens le vent qui a survolé les cailloux, les arbustes, les fleurs. Je pose ma main sur un rocher, oui je sens que je ne peux pas m’asseoir car les aspérités ne seraient pas confortables pour le phare de Melesse, pour le lard de mes f…. J’ouvre grand les oreilles, je n’entends rien, j’écoute au fond de moi-même, la même musique que j’aime que j’adore, me fait encore sentir que je vis que ma gorge est toujours serrée, ma poitrine semble se recroqueviller, subir une pression énorme, je dois pleurer pour évacuer ce trop plein d’émotion.

Dans ma vie quotidienne, je me réveille et j’ai des petits bobos, là une cheville qui se souvient de plusieurs entorses, là une épaule abîmée par une mauvaise chûte au judo, là une fracture de l’humérus due à l’insouciance de l’adolescence, là une fracture du poignet due à une plaque d’huile que ma moto n’a pas évitée.

La cinquantaine passée, on se dit que si on n’a plus mal c’est qu’on est mort. Chaque jour, au réveil j’ai mal donc je vis.

Mes amis, je ne vous souhaite que de vivre en allant au bout de votre passion. Le grand écart est une figure quasiment imposée pour une gymnaste. Mon bébé, mon enfant, mon aînée est une gymnaste. Son frère à peine plus jeune est un judoka, lui aussi, adolescent, il faisait le grand écart. Mon troisième fait le grand écart entre les jeux de rôle à plusieurs sur la toile et la réalité d’une scène de théâtre amateur. Ma quatrième ne fait pas de grand écart, c’est juste mon dernier bébé et elle n’est pas encore sage, heureusement car c’est une adolescente encore.
Et moi j’essaie de faire le grand écart entre la sagesse et la folie.

Robert,
Je pourrais en vouloir à la terre entière, en vouloir aux bénévoles qui m’ont demandé mon dossard au Volcan. J’étais dans un cauchemar. Dommage si je me répète et si je t’exaspère avec mon radotage, mais je croyais sincèrement que c’était une mauvaise blague que me faisaient les bénévoles qui arboraient le T-shirt « gentil bénévole ». Oui, je te le dis, je n’ai rencontré que des gentils bénévoles, je les remercie d’être ce qu’ils sont, des personnes souriantes au service des raideurs. J’ai fait le grand écart de maudire le responsable de poste quand il m’a confirmé qu’il ne pouvait faire d’exception même pour 3’. J’étais en forme, en terrible forme, je débordais d’énergie, les jolis visages à Foc-Foc illuminaient mon tout petit voyage sur la crête.

Grand écart, entre le sentiment que les bénévoles étaient « diaboliques » et la reconnaissance qu’ils et elles sont formidables.

Ne changez, rien, gardez le sourire, donnez de votre enthousiasme.

Mes amis raideurs n’ont pas cessé de vanter votre gentillesse. Je n’en veux plus à la terre entière. Je n’en veux qu’à moi-même. Je reviendrai.

Je lirai le règlement une, deux, trois fois avant de prendre le départ.

Mes amis trailers qui envisagez de venir et finir la diagonale des fous, sachez qu’il faut une dose de démence mais aussi une dose de rationnel, de préparation physiologique et mentale du grand raid.

Les organisateurs ont le souci de ne pas envoyer en galère, au casse-pipe les raideurs, c’est pour cela que pour nous préserver, ils mettent une barrière sélective dès le premier contrôle. Si un concurrent ne peut pas courir au début de l’épreuve, sans nul doute, il ne pourra aller au bout et jusqu’à son abandon, ce sera la galère voire une atteinte à son intégrité physique. Fou, OK, mais seuls et seules, ceux et celles qui le peuvent termineront avec le droit d’être Fou.

Robert, fais passer le message à tes amis gentils bénévoles que le dossard 472 mis hors course vendredi matin à 9h37 qu’il reviendra, qu’il compte sur vous qu’il vous remercie d’avance pour votre empathie.




samedi 24 octobre 2009

les copains à la Redoute après 38h02 de grand raid de la Réunion

Voilà,
j'ai décidé d'aller chercher les copains à l'arrivée au stade de la Redoute à St Denis de la Réunion. J'ai décidé de ne pas m'habiller triste alors je suis passé au grand marché pour mettre de la couleur et des fleurs. Ensuite, je me suis dirigé vers la redoute.

Le stade m'a encore fait chialer car c'est con mais à voir arriver les gars ma frustration est très forte.

Comme, j'ai eu le temps de prendre une dodo, j'ai "récupéré" même si à l'arrivée de Daniel et Michel qui ont fait Cilaos- la Redoute ensemble, j'ai encore craqué.

Maintenant ça va mieux !

Les gars ne voulait plus boire des "saloperies" sucrées alors je leur ai offert des "dodos" (en premier plan sur la table !)

vendredi 23 octobre 2009

ça me fait mal, mais c'est ma faute

Ce vendredi matin à 0h00 heure locale, même s'il tombait des cordes, même si tout ce que je portais était trempé, je savourais le départ pour le grand raid de la Réunion. Celui-ci, je le respecte, je me suis entraîné à la fois côté musculaire, respiratoire, j'ai fait des séances dans la zone des 2000 à 2500m, j'ai fait des descentes à me casser les quadris, à me faire mal à des muscles que je sollicite peu souvent (sartorius par exemple) et surtout j'ai plusieurs fois visualisé la dernière descente vers la Redoute alors que tout le corps a mal. Oui, je voulais arriver le moins abîmé possible dans la deuxième partie de la course. Ma stratégie semblait être bonne, ne pas se fracasser au début pour descendre proprement les dernières difficultés (à partir de Cilaos).

Le passage dans la forêt vierge a été laborieux, entre 600m et 1500m d'altitude environ, plusieurs embouteillages ont un peu exaspéré mes compagnons de raid, le terrain était glissant mais en montée ce n'est pas trop dangereux. La sortie de cette forêt, avec l'apparition d'une végétation essentiellement constituée d'arbustes a coïncidé avec le lever du jour. Autant la nuit à suivre les pas de son prédécesseur, à s'arrêter pour ne pas le percuter était pénible, autant l'arrivée des premiers rayons de soleil étaient source de bonheur. J'ai sorti mon appareil photo compact de son sachet plastique, aucune de mes affaires n'a été épargnée par l'eau, sauf celles dans des sachets. Je me suis fait plaisir et j'ai eu énormément de bonheur à courir sur la crête en face du piton de la fournaise, de temps en temps je m'éloignais un peu de la trace pour prendre un cliché. Que c'est magnifique. Sur un ravitaillement j'avais vraiment très très faim alors je suis resté pas mal de temps (trop env 30') à me refaire une santé.

photos de vendredi matin !


Arrivé en "courant" au pointage, je me suis fait applaudir, ils disaient bravo pour ce que vous avez fait. Ma réponse a été, ce n'est que le début et je suis en pleine forme d'ailleurs maintenant je vais me metttre à courir. Ils m'ont dit non c'est fini rendez votre dossard, nous venons de fermer le poste, c'est 3' trop tard. Je croyais que c'était une blague car les bénévoles étaient charmantes, en fait elles se renvoyaient la balle et se demandaient qui va lui oter son dossard. Je n'y croyais pas, j'ai demandé à voir un responsable, celui-ci m'a confirmé que j'étais hors course et que pour des questions d'assurance ce n'était pas possible que je continue.

Vous imaginez ce que j'ai pu penser: je m'en fous je continue sans dossard, et puis le gars était sincèrement désolé, il avait connu lui aussi la même mesaventure. J'avais pensé un moment des choses désagréables sur ce gars là, puis j'en voulais à tout le monde et à personne.

En fait, je m'en veux énormément, ça me fait mal, très très mal, je suis le roi des ... , j'aurais dû regarder de plus près le road book même s'il faut se le faire lire pa des jeunes yeux et je suis le seule responsable de cette situation. Au moment où j'écris ces lignes, des coureurs et coureures que je connais qui étaient avec moi sont arrivés à Cilaos !!! là où je m'étais juré ne pas me casser les quadris dans la descente. 9a fait mal ! pas mes quadris, mon opinion de moi-même.

jeudi 22 octobre 2009

le marathon de Reims de Bruno Charles

comme c'est bien Internet, alors que je stresse avant mon départ pour le grand raid, ce sera tout à l'heure, jeudi 22h00 heure de Paris et vendredi 0h heure local, je tiens à vous recopier sur mon blog, ce qu'a écrit Bruno Charles:

Je me suis décidé pour Reims au mois de mai , content disons plutôt euphorique après celui du mont (ou j'ai établi mon nouveau temps 2h40'47") j'ai décidé de m'aligner au championnat France de vétéran à Reims , de plus Johnny allait être de la partie puisqu'il allait passer vétéran au 1er septembre , on ne savait pas encore que dorénavant le changement se faisait le 1er janvier.
Ma prépa s'est déroulée ( après quelques visites chez le kiné ) à peu près normalement , les 3 dernières semaines ont été "agitées" mais j'ai tenu le cap puis j'ai commencé à relacher les 2 dernières semaines car je ressentais vraiment la fatigue mais comme me l'a si bien dit charlie , le boulot est fait !
Le plus beau cadeau est arrivé 4 jours avant le marathon le 14 à 13h50 , ma fille Jennifer a donné naissance à une petite Stella , ouah !!! ça te chamboule la tête un truc comme ça , ta fille qui est mère , je n'te dis pas les émotions qui te traversent, une nouvelle et belle étape dans sa vie et dans la mienne , bien évidement c'est la plus belle , vous vous en doutez, un vrai petit ange ! J'allais pouvoir partir à Reims une partie de l'esprit libéré.
On y est samedi 17 , il est 6h30 , Johnny (qui est blessé) Loïc et Didier ( 2 potes de GDM) arrivent me chercher , on boit un café , un copain de boulot s'arrête à la maison pour nous saluer et nous souhaiter bonne chance , ça y est , on décole , direction Cesson , on y arrive ( avec l'aide du GPS, pas si facile que ça de trouver le stade ). On retrouve tout le monde , Charlie , Thierry , Franky , Bruno R , d'autres normands sont la aussi Lolo, Cédric et plein de nouvelles têtes qu'on va apprendre à connaître. Le voyage se passe sans encombre, merci chauffeur, merci chaufeur ...
Après avoir pris nos quartiers , direction le parc pour un petit footing afin de voir les sensations , pour moi elles ne sont pas bonnes , j'ai eu une grosse douleur (comme d'hab , je sais les copains..) dans le mollet pendant le trajet , je pense que la station assise m'a occasionné ce mal , le moral est moyen ! Après une petite pasta party nous avons regagnés notre chambre , Johnny avait amené une bouteille de vin , nous avons bu un verre avec Loïc et Didier en discutant de la course du lendemain puis nous sommes allés au dodo vers 21h30 , j'ai dormi comme un bébé.
C'est le levé , l'heure H approche , petit dejeuner , 1/2 gatosport et café noir et il est temps d'aller se préparer , il a pas l'air de faire chaud ( en fait il a gelé , entre -1 et - 3) , on se demande comment s'habiller, le doute s'installe , les ravito vont être froid... on verra bien.
On se dirige vers la cathédrale où le départ a lieu , on a hâte d'en découdre , on s'échauffe et on se souhaite bonne chance , ça y est , nous sommes dans le SAS , 5 , 4 , 3 , 2 , 1 , ça y est la meute de kenyans est partie , j'essaie de suivre... sur 5 mètres , place à ma course maintenant.
Le départ se passe bien , Patrick Helleux m'a conseillé de partir en débardeur car d'après lui ça va se réchauffer assez vite et il a raison , à aucun moment je n'ai souffert du froid , mes gants me gênent même assez vite , je les retire, tout se passe bien , je suis dans un petit groupe d'une dizaine de coureurs , on est même trop rapide .
On passe au 10 ème en 36'56" au lieu de 37'30 , aie aie c'est trop vite , on est sur des bases de 2h36 - 2h37 , avec Patrick on mène le groupe , (personne ne nous donne un coup de main ) , il me freine même , je me sens euphorique , s'il n'avait pas été la j'aurai surement explosé plus tard, pourtant d'habitude , je suis "sage" , on continue pourtant , on faiblit légèrement mais volontairement , on passe au km 21 en 1h18'41" , si je tiens comme ça , le chrono va "péter" pourtant je sais que je suis trop vite , Patrick commence à perdre du terrain , il se connait bien et préfère ralentir pour mieux gérer la suite, il faut dire que le jeudi précédent il était chez le toubib avec de la fièvre !
Je commence à ressentir la fatigue vers le 30 ème kilomètre (que je passe en 1h52' pile poil) , j'ai même eu un moment de doute avant mais ça a passé , je me suis accroché , je n'ai qu'un seul objectif, faire sauter la barre des 2h40' , c'est mon Everest à moi , à chacun le sien...
Les jambes se font lourdes , le fait de voir Charlie , Johnny , Franky me redonne "la foi", les encouragements de John qui me dit que je suis toujours dans le coup me donne le moral pourtant c'est dur , de plus en plus dur , je passe au 37 éme en 2h19'41" , j'ai perdu 1' sur mon tableau de marche de la dernière heure , je le sais , je le ressens mais je m'accroche , je pense aussi à ma petite fille qui vient de naître , j'ai écrit son prénom sur mon poignet (rappelez vous en !!!)
Depuis le 32 éme km que j'ai passé en 1h59'46" , je sais que j'ai 40' pour faire les 10,195 derniers km , je me dis que si je tiens en - de 4' au kilo je vais y arriver , maintenant c'est la grosse bagarre avec moi et mon chrono , je veux le faire , je dois le faire , je sais que je peux , j'ai pas fais tout ça pour rien , j'ai pas emmerdé depuis 2 mois les gens que j'aime pour lâcher maintenant , allez Bruno courage , je sais que tu peux je le sais ! pas moins de15 km/h , c'est quand même pas la mer à boire et bien si ou presque , je m'approche des 4' , 3'53 , 3'56 , 3'58 , j'arrive au 40 ème , je suis toujours dans le coup , je double un gars de l'US Marquette et je pense à mes potes de Melesse , ça m'aide , 41 éme , c'est toujours bon et j'entends le speaker qui annonce l'arrivée de Cédric , ça me motive , je donne le si peu qu'il me reste , c'est la fin , je tourne à gauche , c'est l'arrivée , enfin ! ben ? mais je ne la vois pas , merde ! c'est pas la fin , faut que je continue , je tourne à droite et cette fois si ça y est , c'est le tapis rouge , je vois le chrono , je vais réussir , je lève les bras , j'embrasse mon poignet (vous vous rappelez ?) j'embrasse ma petite Stella , j'ai réussi , 2h39'46" , nouveau record perso , je me jète dans les bras de Cédric (j'en aurai préféré d'autres ...) , Lolo , il y a Dédé aussi , ils sont contents pour moi , je me retourne le poing rageur vers Charlie , Johnny, Franky, j'ai quand même mis 8'52" pour faire les 2195 derniers métres , 4'02 au kilo , j'ai quand même eu chaud !
Je reste sur la ligne d'arrivée , maintenant il faut savoir si les copians de la JA sont champions de France par équipe , on attend l'arrivée de Patrick , le voilà , 2h42'14" , superbe course pour lui aussi , les minutes passent , ça y est , ils sont champions , bravo à vous les gars , c'est tellement mérité !
Le bilan , c'est que je suis quand même assez fier de moi , ça a été une grosse bagarre contre ou avec moi même mais mon dieu que c'est beau , que c'est bon de ressentir de telles émotions , j'ai vraiment été gâté cette semaine !!!
J'espère que j'ai pu redonner un peu de tout ce que m'a apporté Charlie , je lui dois bcp à lui aussi , je n'aurais pas réussi sans lui , merci Charlie et bon raid !!!
On mange ensemble , on assiste au sacre des Bretons , ils sont non seulement têtus mais performants les bougres ! c'est l'heure du départ , on est content de rentrer...
J'aurasi aimé partagé ma joie sur l'instant avec les gens que j'aime... ça n'est pas toujours possible hélas.

mardi 20 octobre 2009

quelques premiers chiffres sur le marathon de Reims

Voici sur la base de 21 coureurs qui étaient avec notre groupe, la JA Melesse et nos amis qui nous ont accompagnés dans le car, GDM St James, Asptt Rennes, Paimpol, AC Cesson, Vigilante de Fougères. André Lambert de Fougères a le nouveau record de Bretagne V4. Il a bouclé son marathon en 3h36'10 temps officel qui sera retenu sur les tablettes et son temps réel est 3h35'33.

Les chronos se sont étalés de 2h36'44 à 3h36'10.
10 records personnels ont été obtenus sur le parcours de Reims.
1 record égalé
4 chronos en dessous de 2h40
5 entre 2h42 et 2h58

la moyenne entre le coup de pistolet et le passage de la ligne est de 14 secondes
il est vrai que les qualifiés au championnat de France étaient dans le sas Elite et n'ont que 2 ou 3 secondes entre le temps scratch et le temps couru.

aucun negative split, le positive split est de 4'20 en moyenne
rené n'a perdu que 41" entre le deuxième et le premier semi
celui qui a le plus perdu a craqué et laissé 9 minutes
le pourcentage de perte est de 5%, cela veut dire que nos 21 marathoniens ont couru 5% plus lentement dans la deuxième moitié

au 29ème kilomètre, la JA Melesse était largement en retard sur une autre équipe.
Les gars se sont bien écroulés alors que notre équipe a serré les dents, nous avons perdu sur les trois premiers équipiers 11'16 (laurent Deshayes 2'28, andré sicot 4'02, patrick Helleux 4'46, thierry Collen 3'24 non comptées), les adversaires ont donc perdu beaucoup plus, même en équipe c'est à partir du 30ème que cela se joue. Il ne s'agit pas d'aller chercher un chrono personnel mais il faut tenir coûte que coûte et c'est cela qui nous motive.

vous pouvez tirer vos premières conclusions.

lundi 19 octobre 2009

Le plaisir, le bonheur, les émotions, les pleurs, les rires


Ce Week End, nous avons partagé énormément de choses. Dès que le tumulte de la semaine qui vient sera passé, j'essaierai de vous retransmettre par écrit les nombreuses occasions où avec mes amis coureurs nous avons eu la récompense d'un travail d'équipe.
Ceux qui connaissent les cross savent qu'un cross par équipe n'a rien à voir avec un cross individuel. Ceux qui ont goûté à un podium par équipe en redemandent. Moi-même dernièrement j'ai "tiré" une joëlette entre le croisic et pornichet, j'ai pleuré de joie à l'arrivée parce que seul je n'aurai jamais bouclé la course mais j'ai fait mon boulot pour que toute l'équipe arrive à "bon port" avec notre passager.

bon là, je vous met juste les liens vers deux albums de photos
vous verrez que dimanche nous avons terminé sur le podium
Dans le car pour le retour, les larmes, les frissons étaient là ... que du bonheur d'avoir organisé çà en équipe avec Françoise, Thierry, Patrick et Bruno.

Voyage

marathon de Reims


surveillez aussi le blog du club ja melesse car bruno devrait nous sortir un beau compte rendu bientôt

vendredi 9 octobre 2009

coup de gueule

de qui se moque t-on ?

J'entends des arguments du style : " une licence dans un club, c'est trop cher!"
Pour résumer: je connais mes amis entraîneurs qui en plus de suivre de façon personnalisée des coureurs, prennent du temps sur leur vie familiale pour administrer notre club, licence, préparation des regroupements, heures passées à gérer le voyage à Reims etc ... nous ne comptons pas nos heures et en plus nous payons nos propres licences.

Des gars qui profitent de notre passion qui se font faire des plans d'entraînement personnalisés, ne peuvent pas payer une cotisation à un club où nous entraîneurs ne touchons rien mais nous sommes fiers d'avoir des athlètes qui portent nos couleurs sur les cross, les courses sur route et dans nos championnats nationaux.

Pour conclure, quand je vois qu'un gars n'a aucun scrupule à mettre 3 ou 4 fois par an le prix d'une paire de Nike, Adidas, ou Mizuno, qui paie une course 8 à 25 euros voire 90 sur marathon, qui se paie un Polar ou un Garmin à plusieurs centaines d'euros, concrètement ça me fait ch... quand il dit qu'il n'a pas d'argent pour reconnaître le travail de son entraîneur.

Celà fait longtemps que j'avais envie de le dire. Quelquefois je me dis que je suis un gros C.. car il y a un paquet de mecs qui viennent consommer gratuitement, profiter ... et c'est dans l'air du temps, plus personne ne veut sortir un kopek et pourtant je donne toujours comme dimanche dernier, j'ai couru pour les Dunes d'espoir, pour un garçon qui s'appelle Laurent, pour un enfant qui s'appelle baptiste, j'ai eu une émotion inoubliable quand j'ai passé la ligne, j'ai pleuré, j'ai embrassé mes compagnons de route, j'étais fatigué mais j'ai pris mes relais à tirer la joëlette car à la finale j'ai été cohérent, fier de moi, fier d'être dans une équipe, j'ai mis mon énergie là où ça vaut le coup ... créer du bonheur sans compter.



vendredi 2 octobre 2009

profiter de l'expérience des autres

Quelle situation cocasse !
Je regarde comment se passe les séances des coureurs, aussi bien sur le stade que sur les fichiers qu'ils m'envoient, je fais attention à leurs commentaires. Un me dit qu'il est usé, l'autre qu'il a de superbes sensations, un autre est enrhumé. On pense de suite à la gripe H1N1. L'athlète n'a pas de fièvre, juste le nez encombré.
Dans la planification d'un entraînement pour une épreuve longue comme le marathon ou plus longue comme un grand raid, il y a bien un moment où on a augmenté et augmenté la charge que le corps est fatigué. Tous les coureurs n'ont pas la même réaction, certains sont sur les genous et d'autres se sentent bien.
C'est là qu'il faut se méfier.
Et pan sur ma tête, moi-même depuis ce matin, j'ai le nez qui coule et je n'ai pas du tout envie d'aller courir.
Les gars qui vont courir le marathon de Reims sont à 2 semaines de leur objectif. Je n'ai programmé pour certains plus qu'une seule séance spécifique marathon ce samedi. Pour d'autres elle a déjà eu lieu dans le milieu de la semaine car ils vont faire un 10km dimanche.
Cette fin de semaine, ils ont atteint le plus haut niveau de charge de toute la préparation, ils vont maintenant faire du jus, c'est là que certains seront à cran et que d'autres très fatigués ... vont choper ... un rhume alors qu'ils se sentaient bien.

ça a beau être l'été indien, le soir quand le soleil est couché, il fait frais et on peut attraper froid quand on est un poil plus faible (mon cas).

Pendant que j'y suis à faire le bilan des séances d'entraînement, je vais vous livrer quelques chiffres intéressants sur la préparation de Karim avant le marathon de Berlin.

Démarrage le 27 juillet soit 8 semaines avant l'objectif.
6 séances par semaine
repos le vendredi
environ 600km courus
donc autour de 100km/semaine
répartition en temps
76% en endurance footings de régénération, échauffement et intégré à toutes les séances
18,5% en allure marathon dans les allures variées, les spécifiques marathons et dans les longues
3% en allure semi dans les séances d'allures variées
2,5% en VMA (courte avec des 200, longue avec des 400, 500, 600)

aucune compétition intermédiaire

sortie longue la plus longue 2h15
séance spécifique marathon la plus volumineuse 1 heure soit un peu plus de 16km

2 semaines de relâchement dans lesquelles une séance légère de rappel d'allure marathon.
un jour de repos en plus, le lundi.

il faisait beau, très beau et pas de rhume pour Karim.