vendredi 28 septembre 2007

résumé des réponses sur les séances ratées

Voilà en condensé, les questions et réponses sur les séances ratées. Je remercie dominique, michel, momo, serge, jmd, mounir, erwann, bruno et bruno, oliv pour leurs contributions. A la suite, vous aurez mon commentaire.

Q1 pourquoi ai-je le sentiment d'avoir raté ma séance ?

-je ne suis pas dans le rythme demandé ou je craque en cours de séance.
-Parce que je vais trop vite
-les séances ratées pour moi c'etait surout à cause des conditions metéo , vent fort ou chaleur.
-J'ai tenu coûte que coûte les allures de vma demandées jusqu'à aller au carton : j'ai forcé comme un malade, la séance n'est pas bénéfique et je suis cramé
-Je ne suis pas "dans" le rythme demandé.
-quand je n'arrive pas à tenir les allures jusqu'à la dernière fraction
-je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir raté une séance
-car j'ai l'impression de m'être plus fait "mal" que d'avoir progressé
-quand je n'arrive plus à suivre l'allure demandée en me mettant dans le rouge
-Pas atteint l'allure demandée sur la distance demandée (rare) ou, depuis que je m'entraîne à la FC demandée (moins rare !).
Apparemment tout tourne autour du rythme insuffisant, de la vitesse trop haute, du maintien de l'effort juste et ce jusqu'à la fin. C'est la recherche de l'exactitude du chrono. Peut-être est-ce encore les réminiscences de l'école où on se devait de faire zéro faute d'orthographe ou tout bon aux calculs. Ou peut-être est-ce plus ambitieux, la recherche inavouée de la perfection. A moins que ce ne soit tout simplement l'amour du travail bien fait, le zéro défaut. Il semblerait que je pose plus de questions que je n'apporte de réponse. Mais si vous relisez la question, il est clair que j'avais utilisé le terme "sentiment" d'avoir raté une séance. C'est là que je voulais amener les athlètes: ce n'est qu'un sentiment, c'est subjectif et la perception de la séance est influencée par la personnalité du coureur. Sans vouloir jouer les psys, certains d'entre nous devrions revenir à la base de leur motivation pour courir. Certes, si l'on s'entraine c'est pour progresser ou au moins ne pas regresser trop vite. C'est pour les jeunes chercher à atteindre leur meilleur niveau possible et pour les vieux courir, rester en compétition et battre à chaque fois le poids de l'age. Vous tirerez chacun un enseignement de ces quelques réactions, pour ma part, je crois que chaque séance terminée en bonne santé est une bonne séance. C'est au travers de vos compte-rendus que je me suis aperçu qu'il fallait enfoncer le clou. Tant qu'on peut courir c'est du bonheur. L'autre jour, j'étais tellement usé par le travail et par une mauvaise alimentation qu'au bout de 20' de footing j'étais cuit en hypoglycémie, c'est très désagréable. Il m'a fallu rentrer à la maison et j'ai de suite rechargé en glucides (fructose par le biais de jus de fruit puis maltodextrine par les pâtes). Malgré ça j'ai été heureux d'avoir fait ce simple footing.

Q2 qu'est-ce qu'un séance ratée ?

-une séance sur laquelle je vais sans envie. Elle est perdue d'avance. Nous courons d'abord par plaisir non !!
-Quand je ne termine pas la séance prévue
-pas de sensation avant de faire la séance
-Une séance qui ne me fait pas progresser, risque de m'amener à la blessure au sur-entrainement
-A la fin de la séance, on aimerait que ça soit mieux ...
-quand je finis la seance sur les rotules, pour tenir les chronos demandés, sans tenir compte de la chaleur, du vent, des sensations.
-Je ne sais pas même si aujourd'hui je me suis posé la question, j'avais 22x150m à faire en 28" , je les ai presque tous fait en moins de 27 et j'ai dû le payer car dès le 3ème j'étais dans le dur, à partir du 16ème , je vous dis pas mais pour moi elle n'est pas ratée puisque je l'ai faite, trop rapide peut-être mais ça paye obligatoirement, non ?
-fractionnées courues en "apnée" dans la zone rouge: impossible d'être régulier sur toutes les séries.
-quand les puls ou les allures demandées ne sont pas respectées.
-Une séance qui ne remplit pas son objectif. Rentrer crevé d'un jogging de 45' : pas normal et probablement pas bénéfique (ou, depuis que je fréquente Charlie, régénérateur). Toutefois, il n'y a pas de séance plus ratée qu'une séance "sautée"

pour être bref, je crois qu'un séance ratée est celle qui te blesse. Alors il arrive de sauter une séance pour éviter de se casser, je préfère une séance de moins qu'un séance de trop.

Q3 en ai je raté?

-Au plus profond de mes souvenirs, je ne trouve pas de séances complètement ratées Ou alors c'est justement parce qu'elles sont ratées que je les ai oubliées ?
-3/4 fois
-oui plusieurs, c'est le cas en ce moment,j'ai ma période juin-juillet-aout, où les séances ne passent pas bien mais en septembre je retrouve la forme.
-Avant souvent. Maintenant, de moins en moins, j'essaye de ne plus refaire les mêmes erreurs
-pas mal de fois, mais, j'assume.
-oui une à deux fois. Une fois sur une série de 12x500 m où j'ai explosé apres la septième fraction.
-pour moi, aucune.
-quelques-unes dans l'année.
-une ou deux fois ,notamment sur de la VMA longue
-Oui bien sûr, même si on est souvent mauvais juge. On peut avoir la satisfaction d'avoir fait plus que ce qui était demandé, ça n'en fait pas une bonne séance pour autant si on a du mal à récupérer et enchaîner avec la séance suivante. Je pense que de ce point de vue je rate plus les séances "anodines", genre 45' de footing par exemple. En gros, je les bacle plus souvent que les bonnes grosses séances de fractionnée auxquelles on pense en s'endormant la veille et pour lesquelles on se défonce. Combien de ratées ? J'en sais vraiment rien : c'est plutôt à toi Charlie de me le dire, à la lecture de mes courbes !

malheureusement, j'ai eu des blessures et ce n'est pas une séance qui m'a blessé mais l'accumulation de circonstances négatives. Quand je regarde vos courbes, je peux voir si les allures ne sont pas conformes à ce que j'avais prévu, ce ne sont pas pour autant des séances ratées mais plutôt des entrainements qui seront moins efficaces.

Q4 dans quel état mental me suis-je retrouvé ?

-Pas bien grave quand on sort souvent. Je me suis plus pris la tête après un objectif raté plutôt qu'une séance. Cheverny cette année fut désastreux et il m'arrive encore d'y penser. Justement pour ne pas refaire les mêmes erreurs.
-Pas de problème car la suite du plan se passe plutôt bien
-pas content en rentrant de la maison et quelquefois une envie de lever le pied, mais comme dit momo:"courir reste un plaisir" et moi quand ça ne va pas je lève le pied et je ne force jamais dans une séance.
-Ni content, ni mécontent. C'est en faisant des erreurs qu'on apprend
-J'apprends ... et je n'arrêterais jamais d'apprendre ... La plupart du temps, j'ai une rage pour faire mieux la prochaine séance.
-Envie d'enveler les chaussures au plus vite pour oublier la course à pied en me demandant pourquoi la course à pied est aussi dure. Et pourquoi je cours.
-Une minute après j'avais perdu plus de 30 Pulses et j'avais les idées claires , même si ça a été dur, j'étais content d'avoir "réussi" ma séance même si le plaisir n'était pas là aujourd'hui.
-plus fort car je sais ce qu'il ne faut pas faire la prochaine fois !
-déçu sur le coup, en se disant que le lendemain sera meilleur .
je crois que tous avons des jours avec et des jours sans et le plus important est de savoir pourquoi
on s'est planté et surtout ne pas
renouveler les mêmes erreurs.
-Déçu, grognon, inquiet. Quant aux séances que je "saute" (deux-trois maxi par prépa marathon), elles me rendent malade. J'ai l'impression de tirer un trait sur mon objectif et toute ma prépa! En revanche, le sentiment est volatil : il suffit d'une bonne séance par-dessus tout ça et je n'y pense plus !

Ce que je retire de vos réponses, c'est qu'il faut capitaliser les expériences pour être plus fort, ne pas refaire les mêmes erreurs. Le sentiment de déception n'est qu'éphémère et c'est l'essentiel.
C'est un peu rapide comme conclusion mais un professeur de judo répétait souvent:"tout ce qui ne te tue pas te renforce!"

dimanche 23 septembre 2007

Grosses séances à 3 semaines du marathon

Nous sommes dimanche 23 septembre, pour bruno qui s'est engagé au marathon de la côte d'amour, Pornichet-La baule, est-ce le plus dur ou le plus facile qui commence ? Son entrainement marathon est terminé, cette dernière semaine il a fait la dernière séance spécifique marathon, ce samedi il a fait une dernière sortie longue, il ne lui reste que 2 semaines à se refaire une santé, c'est à dire à recharger les batteries pour être en pleine forme dans quinze jours. Cela paraît simple mais souvent c'est difficile de ne faire que des footings, c'est comme un grand vide qui se crée et on a envie d'y retourner ... Donc ce n'est pas le plus usant physiquement mais c'est dur mentalement. On a envie d'en découdre, on est impatient de voir si l'entrainement a payé.
Pour ceux qui iront au marathon de Dunkerque, cette fin de semaine a été l'occasion de faire un bloc :spécifique marathon et sortie longue sur la fatigue. Certains ont fait une séance qui faisait peur: footing puis 8000 et 6000 allure marathon. Ces mêmes ont déjà peur de la grosse sortie longue de ce dimanche matin, ce sera la plus longue du plan. Ensuite ce sera la dernière semaine avec en point d'orgue la plus volumineuse des spécifiques marathon. Quand on considère ces sacrées séances d'allure spécifique, on pourrait croire que les marathoniens qui courent ainsi sans changer de rythme sont cinglés. Le pire c'est qu'il y en a à faire ces nombreux kilomètres en nature ou sur les chemins et d'autres, et j'en fais partie, sont encore plus "dérangés" de la carafe car ils font ça sur un stade. Et bien oui, hier nous étions un petit paquet à faire la même séance. L'avantage pour l'entraineur c'est qu'il a de précieux points de comparaison. Pour effrayer encore plus ceux qui ne supportent pas de tourner en rond: en clair cela veut dire 20 tours de stade puis récupération et ensuite on remet ça pour seulement 15 tours. Pour moi en tant que coureur, j'aime tourner sur le beau tartan de Courtemanche et au début je regarde les repères au sol pour voir les temps de passage tous les 100m. A trois semaines du marathon, j'en connais qui sont très bien réglés, ils sont dans le tempo et ils ont trouvé l'allure et la FC qui correspond. Pour d'autres c'est plus difficile, il y a encore un doute sur l'allure, est-ce que celle de l'entrainement est trop basse ou trop forte? en regardant la FC, on voit bien que ça ne passera pas le jour J, prendra t-on on ne prendra t-on pas de risque ? Pour ma part, le semi m'a bien montré à quelle fréquence, j'étais limite donc je n'irais pas chatouiller cette limite. Pour illustrer les différentes manières de courir cette séance, je vous présente plusieurs courbes de FC. La note qui paraît en biais donne la FC au moment de la marque et la FC moyenne. Au début, la courbe montre bien une augmentation de la FC, elle est plus ou moins rapide en fonction du coureur et elle est différente pour le 8000 et le 6000. Sur la deuxième fraction cela monte plus rapidement. Autre remarque, certains font une marque tous les 1000m et d'autres tous les 400m.
(rappel d'un détail: cliquez sur l'image pour l'afficher en grand, ce sera plus simple pour lire les informations chiffrées)
Cette première courbe montre 8000 et 6000 à la suite, la deuxième fraction est plus maitrisée, il n'y a pas beaucoup de différence en terme d'allure, cela se joue à quelques secondes et pourtant, la FC est plus stable alors qu'il n'y a encore tout au plus 2 pulsations d'écart. Le marathonien a bien senti qu'il tournait mieux sur le 6000. Une remarque de taille: à Dunkerque si le vent est de la partie, il faudra oublier les repères au chrono car maintenir une allure contre le vent conduit à la catastrophe alors qu'accepter une baisse d'allure en maintenant le même effort, c'est à dire en gardant stable la FC est une condition nécessaire et pas obligatoirement suffisante pour aller au bout. La tactique la plus payante est toujours de s'abriter.

Dans cette courbe, mon départ prudent montre qu'il me faut presque 2000m pour atteindre la FC "de croisière". Les 18 et 19èmes 400m ont été plus lents, la lassitude s'est installée et c'est là que je vois que c'est long comme séance, pourtant après la récupération il faut repartir ! Et dire que c'est moi-même qui m'inflige ce genre de séance! au moins quand je lis leurs compte-rendus, je ressens ce qu'ils ont vécu.
Sur cette fraction, jeanlou qui a des soucis avec une cheville décide de partir dans l'autre sens pour éviter la tendinite. En effet faites 35 tours dans le même sens et de fait, il y a un côté qui travaille plus que l'autre. Donc, je pars aussi en sens contraire. Comme il y a une école d'athlé sur la piste et qu'il y a du monde à tourner, le responsable du stade me signifie au deuxième tour qu'il me faut tourner dans le couloir 2 si je reste à contre-sens. En fait comme mon objectif est de trouver une allure à la sensation, il me faut repartir dans l'autre sens. Une fois stabilisée mon allure "naturelle", je ne regarde plus ma montre et je me mets dans ma bulle. Les psychologues du sport appelle ça la stratégie associative, c'est à dire celle qui demande à l'athlète à bien associer ses sensations avec la course qu'il est en train de courir, il guette les signes de souffrance, de faiblesse, les signes que lui donnent son corps, il est donc concentré sur son objectif et peut-être que sur marathon cela évite à certains de se mettre au dessus de leur niveau. Dans ma séance d'entrainement, je recherche, le souffle, la foulée, la pose de pied, la position des épaules et des bras qui va bien et ensuite, c'est comme de la musique, les tours s'enchainent, comme s'enchaineront plus tard les kilomètres, il n'y a pas de souffrance, juste on dira ... de l'impatience. Les derniers tours sont bien là et comme à chaque fois, c'est la joie de passer la ligne, comme dans une course, je lève un doigt comme pour me signifier que j'ai gagné! quel plaisir. Accessoirement quand je regarde ma courbe, je me dis, j'étais un poil trop haut, sur la fin car bien sûr je voulais en finir !

Bon, la dernière courbe de FC, avant d'aller me préparer pour la sortie longue ! Ce n'est que le 6000 car la partie avant est "moche", l'enregistrement a été raté, tant pis.
Pas grand chose à dire sinon que l'athlète est sortie de sa séance avec un sourire immense. Cela fait plaisir à voir. Si vous regardez de près, vous constaterez la régularité de l'allure et de la FC. Peut-être voit-on une légère dérive de la FC, il faudra juste se rappeler que les ravitaillements sont tous les 5km et il ne faut pas oublier de boire même s'il ne fait pas chaud, le corps chauffe et la deshydratation force le coeur à battre plus fort. Voilà, je signale que je pars pour plus de 2 heures avec les copains et j'ai déjà préparé mon camel-bag, il contient une solution d'eau+jus d'orange+miel.

mercredi 19 septembre 2007

le manque de disponibilité, le stress, le plaisir ...

ces derniers temps, à cause de mon activité professionnelle, je n'avais plus beaucoup de disponibilité pour encadrer, lire et analiser les séances. Cela m'a engendré du stress pas très positif et cela m'a réellement usé, fatigué nerveusement et physiquement. Mon entrainement personnel a dû être diminué et pendant 2 semaines cela a été zéro séance de judo qui me fait tellement de bien à la tête et m'apporte un peu de maintien de souplesse. Le stress est souvent amplifié par le manque d'organisation, la non classification des tâches et cela aboutit à "tout faire dans le désordre" voire faire des choses non-urgentes. Pour un athlète qui attend son plan d'entrainement c'est urgent. Avec l'habitude, les coureurs expérimentés savent qu'il vaut mieux après une compétition récupérer, et ne faire que des footings pendant une semaine cela ne peut faire de mal après un semi-marathon. En prépa marathon, cependant, on ne peut pas juste trottiner, très vite on reprend les séances "dures"
Manquant de temps, je termine cet article par une simple photo de mon arrivée au semi de Ducey ce dimanche 16 septembre. Je suis content car je viens de m'arrêter pour prendre des nouvelles de johnny: il est déjà rhabillé en jogging et sweat et il trottine (à gauche sur la photo avec son fils). Je viens d'apprendre que malgré son départ "lent" 3'30 au kilo, il a laissé filé le peloton de tête, ensuite il s'est mis à son allure semi et il est revenu pour terminer très fort, juste deuxième de cette course, le premier l'a attendu. Non seulement il a fait une belle course avec la manière, mais il y avait aussi Jilali dans le peloton des anonymes qui m'a fait l'immense plaisir de faire un très beau semi de prépa et en plus il est venu me doubler sur le dernier kilomètre. Pour conclure, ce dimanche, mes amis (d'autres étaient là et étaient de la "fête") m'ont apporté beaucoup de plaisir. Le plaisir de courir est toujours là, mais le plaisir de l'entraineur est quelquefois plus grand.

dimanche 9 septembre 2007

profiter de l'expérience d'un groupe

Cette semaine, la troisième du plan pour Dunkerque et la quatrième pour celui de La Baule a été assez chargée pour ceux qui n'avaient pas de course de préparation, ils l'avaient eu le WE dernier et Serge qui est en Alsace a eu la chance de courir son 10km qui lui a tenu lieu de séance de "vma longue".
En Bretagne, en Normandie, en Belgique, vendredi ou samedi, nous avons couru à allure spécifique marathon pour mémoriser cette fameuse sensation qui est entre l'endurance "facile" et celle qui est la limite du supportable sur un peu plus d'une heure. Si on se trompe d'allure, c'est l'abandon au 25ème km en gros ou bien c'est la fin du marathon dans la galère; si on finit par trouver là où on peut courir vite longtemps c'est à dire pendant environ 3h, un peu moins un peu plus, c'est le bonheur d'une course réussie, aboutie, du bon boulot quoi et la satisfaction ou la fierté qui va avec. Certains se suffisent à juste participer à la course mythique, d'autres comme nous les compétiteurs, nous allons chercher le meilleur de nous mêmes et j'avoue que je suis fier de mes amis marathoniens car sur 42,195 kms, ils sont ... à fond.
Quelquefois on pourrait se demander si tous ces blogs, ces forums, ces échanges sur Internet servent à flatter l'égo de chacun ou de certains. Des témoignages que je reçoie me rassurent et me montre que le partage du savoir, la vulgarisation de la technique, la diffusion de la connaissance ne peut que faire grandir chacun séparément et tous solidairement.
Quand j'ai connaissance d'expérience qui m'enrichit car elle me permet de m'améliorer j'essaie de l'analyser et puis je la rajoute quelque part dans ma mémoire. Depuis Juillet, je mets un article sur ce blog. Le corps est une machine formidable, plus on s'en sert plus il s'adapte et s'améliore, le cerveau est aussi fantastique, plus tu réfléchis plus il est performant, plus tu stockes d'expériences plus il a matière pour comparer puis extraire ce qu'il y a de mieux.
Avec la modestie qui est un de ses traits de caractère, Serge m'a envoyé un Compte Rendu que je vous recopie, c'est l'illustration du mental qu'il se forge, tout seul dans son coin en profitant de l'expérience de notre groupe. C'est une banalité mais je la répète, vous prenez une cellule isolée, elle est déjà surprenante, elle respire, elle fait entrer le glucose et l'oxygène, transfère l'énergie de la combustion et rejette de l'eau et du gaz carbonique, (il se passe d'autres choses mais déjà la respiration c'est la vie). Donc une cellule isolée, c'est bien mais plusieurs cellules, cela donnent tellement de combinaisons avec des spécialisations et cela donne des systèmes. Pour conclure des systèmes sont toujours plus forts que la simple addition de chacun de ses composants.

Serge a écrit: "
CR : 10 km de Hoenheim
météo : couvert avec quelques apparitions du soleil ( 18° env. )
sensations : Pas trop mal sur l'ensemble. mes jambes un peu lourdes par moment ( certainement dû aux kms de la préparation marathon ) Mais je me suis fait plaisir sur cette course. Je ne me suis pas trop pris la tête je n'étais là que pour une séance d'entrainement. Je suis parti sur cette course pour m'appliquer sur ma foulée sans trop penser au chrono. J'ai eu l'impression sur cette course de ne pas avancer, mais au final je fais mon meilleur chrono sur cette course. les puls sont restées assez basses pendant une bonne partie de la course. c'est bon signe pour la suite de la préparation je pense ?
Voila ce que j'ai ressenti, j'ai pris du plaisir sans être vraiment dans le dur, à part dans les derniers kms bien sûr.
chrono : 38'55"; 3.53 / km; 15.42 km/h de moy. ( en 2006 40'40" mais j'avais des problème de diarrhée )
( en 2005 40'01")
1'06" de pris par rapport à 2005 je suis plus que satisfait.
30 ieme au scratch sur 175 participants
8 iemes VM1
20' de RAC + étirements.
Voila Charlie je suis content que notre collaboration fonctionne bien et que le boulot fourni ensemble, paye"


J'ai le privilège du premier commentaire: "cela me fait plaisir, tout simplement"
des copains sont presque une minute plus lents que sur leur meilleur 10km, pas de quoi se mettre martel en tête.


jeudi 6 septembre 2007

un simple footing de regénération

cela peut avoir plusieurs noms, footing de récupération, d'assimilation; j'aime bien footing de régénération car comme le nom l'indique, on se refait une santé. Pourquoi en mettre des tartines, un de mes amis me dit souvent: "cela m'a fait un bien fou!". Un autre m'écrit:"je suis allé courir tout nu, sans cardio quoi !" c'est comme moi, j'étais vidé, j'ai enlevé mes habits de "travailleur", j'y suis allé (pas tout nu) et me voilà pas tout à fait en super forme mais dans ma tête, je sais que j'ai bien jeté toutes mes sales impressions qui s'étaient imprimées en moi à cause de tracas générés par mon travail. C'est la vie, c'est ma vie, c'est vrai qu'un simple footing ça me répare bien mentalement.

mercredi 5 septembre 2007

vivre un 10km

Quand j'écris vivre, c'est essentiellement comment ressentir, considérer psychologiquement un 10km.
D'abord, il faut replacer un 10km dans son contexte.
Si vous prenez ce 10km comme objectif principal, que vous visez soit une place au scratch, un podium, un titre ou une performance, c'est à dire un record personnel, vous avez tout fait pour:
- diététique
- préparation spécifique de 4 semaines par exemple avec de belles séances à allure de compétition
- une dernière semaine comprenant un peu de rappel de vma courte dans une séance allégée à J-5 et des footings légers pour arriver frais à la compétition, c'est ce qu'on appelle communément faire du jus.
Vous abordez la compétition avec les batteries rechargées à bloc, les batteries ce sont à la fois l'énergie des muscles mais surtout un mental préparé pour "péter le chrono".
Vous courez au maximum de vos possibilités et le résultat, c'est la sanction du chrono ou la place, le titre de champion ou rien du tout, pas de record, une place quelconque.
C'est le succès, ça a couronné votre travail, c'est l'échec, vous devez faire un bilan critique et trouver le point faible, le détail qui a fait basculer le résultat du mauvais côté. Ceci doit vous motiver pour rebondir, pour être meilleur une prochaine fois.
Maintenant, considérons ensemble ce que j'ai vécu et ce qu'ont vécu ce week-end mes athlètes. L'objectif de ce journal n'est-il pas la mise en commun d'expériences de plusieurs coureurs qui s'entrainent et qui vivent des hauts et des bas et qui savent ou non relativiser des contreperformances.
Le décor: un 10km couru en pleine préparation d'un marathon d'automne, c'était donc un 10km à 5 ou 6 semaines de l'objectif PRINCIPAL. Voilà ce qu'il faut retenir, cette course est une compétition certes, mais sans réel objectif sinon d'agrémenter un plan qui sans course intermédiaire de préparation pourrait être vécu comme de la répétition de séances connues, archi-connues: vma, spécifique, allures variées, footing de régénération, sortie longue.
Dans 2 semaines nous aurons pour la plupart une autre compétition intermédiaire, ce sera un semi ... d'entrainement.
Pour donc resituer le 10km, pour moi, c'est le remplacement d'une séance de vma longue que je trouve toujours dure à vivre alors que quand on court avec un dossard, on ne se pose pas de question, on essaie d'aller le plus vite possible avec ses capacités du moment.
Si je tenais à faire lire cet article c'est parce que les marathoniens qui ont couru ce week-end, ont eu des réactions diverses en fonction de résultats variés. Je n'avais pas donné de consigne car ce n'était pas pour faire un chrono ou une place qu'on courait mais bien pour S'ENTRAINER.
Pour ma part, mon chrono a été un des plus mauvais depuis des années, en fait à cause du profil du parcours, je n'ai même pas tenu une allure que je tiens à l'entrainement en séance spécifique marathon. Peut-être ai-je aussi une autre excuse, j'avais dans les pattes une semaine d'entrainement marathon très dure; je ne m'en plains pas, d'ailleurs tous les marathoniens, dix-bornards d'un jour étaient au même régime. Un copain a fait sa sortie longue la veille et devait se faire plaisir sur la course, il a battu au sprint un très bon marathonien breton, lui aussi en prépa, le copain termine deuxième avec un chrono modeste, largement une minute de plus que son record personnel. Mais quelle plaisir il a eu ! Un autre qui a vu tout le début de l'année 2006 lui priver de compétition a donc couru ce 10km avec une appréhension car pendant des mois il a souffert de ne pouvoir courir puis il a douté lors de sa reprise; pareil, chrono 1 minute moins bon que son record personnel, mais il a eu un grand bonheur à retrouver ses sensations de compétiteur. D'autres copains ont été déçus, car ils pensaient être "mieux", plus proches de leur anciens "beaux" chronos. Voilà sur quoi, il ne faut pas s'apesantir. C'est dans le même ordre d'idée que l'enquête sur "le ratage de séance". Autant je suis pour bien analyser une course importante"ratée" pour en tirer des enseignements pour progresser, autant je suis pour effacer les pseudo-résultats moyens sur des courses intermédiaires de préparation sur fond de fatigue.
En guise de conclusion, dans 2 semaines nous allons faire un semi, la consigne c'est :
5km de répétition générale du marathon, donc nous partirons à allure marathon et tiendrons le tempo 5 kilomètres et après le ravitaillement, nous nous lacherons pour atteindre notre vitesse de semi-marathon, nous aurons encore pas mal de kilomètres dans les pattes, alors un résultat moyen ne signifirait ... rien!
Désolé si cet article a été pensé, rédigé pour un public très ciblé, des compétiteurs en préparation sont actuellement ma source d'inspiration.

petit rappel: un bilan pour savoir à quelles allures s'entrainer

avec la rentrée, les jours passent à une vitesse affreusement culpabilisante; je m'étais dit que je mettrais un article très souvent, l'activité professionnelle et l'activité sportive m'ont débordé. Puisque ce soir, j'ai fait de nouvelles connaissances bien sympathiques, j'ai papoté à l'échauffement et je me suis aperçu que des choses qui me sont tellement évidentes ne sont pas réellement intégrées par les coureurs "isolés". Ils ont beau être des lecteurs de magazines "spécialisés" de jogging, ils n'ont pas forcément les outils pour s'entrainer aux bonnes vitesses.
Pour planifier des séances et pour doser l'intensité de celle-ci souvent on se réfère à la VMA et/ou la FCM dans les magazines. Le gros problème est que si on veut courir une séance de VMA courte avec des intervalles de 30 secondes par exemple, il faut déterminer la distance exacte si on veut courir à 100% de VMA (exemple 16km/h= 133m en 30 secondes). Avant de faire le moindre calcul, il faut bien sûr déterminer cette fameuse VMA, il y a de nombreux tests de terrain et je recommande encore une fois un test que je fais passer plusieurs fois par an et ce jusqu'à plusieurs fois par mois, c'est le test VamEval. Ceci n'est pas un réquisitoire contre l'entrainement au cardiofréquencemètre puisque je fais plus de 80% de mes séances avec, mais je le répète, sur une séance de vma courte, les intervalles étant très courts, la FC n'a pas le temps de monter pour atteindre des valeurs proches de 100% de FCM. Donc il n'y a pas d'équivalence entre pourcentage de FCM et pourcentage de VMA.
Pour conclure, quand j'entends des coureurs qui me disent qu'ils font des séances à 95-100% de FCM, quand en plus la détermination de leur FCM (Fréquence Cardiaque Maximale) a été faite "approximativement" je ne peux que recommander de passer un test "valide" qui déterminera la VMA et la FCM. Sur le court, on se base sur chrono-distance et pas la FC. L'entrainement au cardio est adapté pour des allures stabilisées pendant des durées assez longues (plusieurs minutes). Pour toute rentrée sportive, en tant qu'entraineur, j'ai besoin d'un bilan de l'athlète avant de pouvoir établir un plan d'entrainement. Je ne peux que recommander: les tests de terrain (test de paliers de FC, Vameval, Gacon ...), les visites chez le médecin, le dentiste et autres spécialistes si nécessaire (médecin du sport, cardiologue, podologue, ostéopathe).